In cuicapicqui
Ninonpehua, nihuelncuica
ompa ye huitz Tollanitic,
nihuelicuica,
otozcuepo, motoma xochitl
Huel xiccaqui ye mocuic:
cuicaichtequini
¿quen ticcuiz, noyol?
Timotolinia
yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui
at ahihuetzian timotolinia
(León-Portilla, 2012, 148-159)
On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio.
Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduire Miguel Léon-Portilla à ses titres, à ses prix, à ses diplômes serait loin de . Nahuatlahtoh disciple du père Ángel María Garibay K., León-Portilla a à son tour formé de nombreuses générations d'enseignants, de chercheurs, d'activistes, de curieux des peuples natifs, préhispaniques ou contemporains, notamment Alfredo López Austin et Patrick Johansson.
León-Portilla était un humaniste, sinon l'archétype de l'humaniste, d'une érudition profonde et multiple. Ainsi il est philosophe au moment de nous présenter la pensée nahua de l'homme, de l'autre, de l'univers et de la nature dans sa thèse publiée et réimprimée par l'UNAM et El Colegio Nacional à de nombreuses reprises. On peut d'ailleurs la télécharger librement sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas.
Passeur de science, voilà comment León-Portilla se voyait. Alors profitons encore de ses interventions au cours Grandes maestros de la UNAM.
Dans ce documentaire réalisé et produit par l'UNAM, on y découvre la vie et la formation de cet intellectuel hors-norme.
Membre de El Colegio Nacional, de l'Academia mexicana de historia, de l'Academia mexicana de la Lengua, León-Portilla cumulait les interventions dans les sociétés savantes mexicaines et étrangères. D'ailleurs une bonne partie de ses travaux ont été traduits dans d'autres langues, notamment en français.
Bibliographie
León-Portilla, M. (1985). La pensée aztèque. Paris: Éditions du Seuil.
León-Portilla, M. (ed.). (1992). Codex Fejervary-Meyer. Paris: La Différence.
León-Portilla, M. (1994). Poésie nahuatl d'amour et d'amitié. Paris: La Différence.
León-Portilla, M. (2012). La tinta negra y roja. México: Era Ediciones, El Colegio Nacional
León-Portilla, M., & Leander, Birgitta. (1996). Anthologie nahuatl. Témoignages littéraires du Mexique indigène. Paris: L'Harmattan/UNESCO.
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