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Articles

Affichage des articles du octobre, 2009

Le Colloque International “Teotihuacan cité des dieux”, Ière partie

Nous vous avons promis un résumé et des informations supplémentaires en ce qui concerne le Colloque International consacré à Teotihuacan qui a eu lieu le 8 et 9 octobre dernier dans le Théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du quai Branly… Chose promise, chose dûe ! Voici un résumé relatif aux interventions les plus intéressantes. La première journée a commencé avec l’intervention d'Alejandro Sarabia Gonzalés, directeur de la Zone Archéologique de Teotihuacan. Le titre de sa présentation, « El complejo arquitectonico de la Piramide del Sol », nous emmène directement au cœur des différentes problématiques archéologiques mises en évidence par ce colloque. Même si les fouilles de la Pyramide du Soleil ont commencé en 1905 grâce aux travaux de Leopoldo Batres, les connaissances spécifiques relatives à cet édifice restent minces. Le problème principal souligné par Sarabia est que la Pyramide du Soleil a été étudiée comme étant un édifice isolé, et pas comme la partie d’un ensemble d’é

Des corps enterrés retrouvés à Tamtoc, San Luis Potosi

37 corps ont été mis à jour cette année et l'année passée par des archéologues de l'INAH dans le site de Tamtoc, situé dans l'état de San Luis Potosi, au nord-est du Mexique. Datés pour la plupart du Postclassique moyen entre 1100 et 1200 après Jésus-Christ, ces restes humains ont été soumis à des analyses médicales et légistes. Il en résulte qu'une partie d'entre eux souffraient d'infections qui ont provoqué des déformations osseuses sévères. Leurs corps avaient été placés à proximité de la stèle 32 située dans la partie nord du site, appelée la Noria. Sur cette stèle, les archéologues ont noté la présence d'un calendrier lunaire si bien qu'ils ont proposé d'interpréter cette partie du site comme lié à un culte de la fertilité. Mais le problème est que la stèle 32 date du VIIe siècle après Jésus-Christ. Découverte en 2006, elle mesure 8 mètres sur 12 mètres. Dessin du relief de la stèle 32, Tamtoc, Classique Moyen. Retrouvée le 23 octobre 2009

Découverte d'un Temple à Melchor Ocampo, Hidalgo

Voici une information, pas si fraîche que cela mais qui vaut largement d'être mentionnée. Lors de fouilles préalables à la construction d'un gazoduc qui doit relier tepeji del Rio à Atotonilco dans l'état d'Hidalgo, des archéologues de l'INAH ont découvert les restes d'un temple daté aux alentours de l'an 1000, soit au tout début du Postclassique ancien. Vestiges toltèques de Melchor Ocampo, Hidalgo. Postclassique ancien. Photo de Dinorath Mota pour El Universal, retrouvée le 23 octobre 2009 sur : http://www.eluniversal.com.mx/img/2009/09/Est/toltecas.jpg La présence de vestiges avait été mentionnée par feu l'archéologue Guadalupe Mastache. Mais ce sont ces fouilles qui ont permis de retrouver quelques marches accédant à une plateforme. Quelques morceaux de céramique, apparemment de brasero et d'encensoirs, ainsi que des crânes ont été récupérés à l'occasion. Afin de préserver ces vestiges, l'INAH et l'entreprise de construction o

Quelques explications sur le rituel du Volador

Pour comprendre tous les tenants et aboutissants du rituel des Voladores il nous faut remonter aux premières représentations du rituel dans le codex Tepeucila ou encore dans le codex de Florence. D'abord il ne faut pas croire que le rituel des Voladores est originaire de Véracruz. L'archéologie tend à prouver que ces premières traces sont originaires du Nayarit, comme en témoigne ce retable miniature de la Yale Art Gallery et daté entre 300 avant et 200 après Jésus-Christ (Urcid, 2006 : p. 71). Les Aztèques pratiquaient également le rituel des Voladores : la planche XXVII du Codex Azcatitlan est d'ailleurs explicite. Codex Azcatitlan , pl. XXVII. Photo retrouvée le 20 octobre 2009 sur http://losvoladoresdepapantla.blogspot.com/ Dans son commentaire du codex, Barlow explique en note de bas de page l'origine et la signification de ce rite. Il indique notamment plusieurs sources coloniales comme Motolinia ou Duran. Selon le premier, le jeu du Volador était effectu

12a Conferencia de Arqueología de la Frontera Norte

Du 14 au 16 octobre 2009, des experts mexicains et américains se sont réunis sur le site archéologique de Paquimé (traduit de la langue opata en espagnol par Casas Grandes), dans l'état de Chihuahua, afin d'évaluer les relations de cette ville avec les cultures de l'Occident. L'archéologie a encore du mal à reconnaître la valeur des cultures et sites du nord du Mexique. Il faut dire que les crédits alloués sont rares que les publications accessibles au grand public. Eduardo Gamboa Carrera, directeur du Centre Culturel Paquimé estime à 1500 le nombre de sites enregistrés rien que pour l'état de Chihuahua. Nommée au patrimoine de l'humanité en 1998, Paquimé est le résultat de migrations et d'influences externes. Elle dispose d'une architecture singulière : des murs de terre moulée pouvant atteindre quatre étages, mêlant des éléments originaires de Mésoamérique comme des cultures indiennes du sud-ouest des USA. Les édifices religieux ne sont visibles qu

Les Voladores de Papantla-El Tajín classés au Patrimoine immatériel de l'UNESCO

Je pense que la toute nouvelle secrétaire de l'UNESCO sera reçu avec des vivas au Mexique. A l'instar de la France, qui figure parmi les pays les plus souvent cités au Patrimoine mondial de l'Humanité, le Mexique augmente régulièrement sa présence dans cette liste. L'année dernière, c'était la cuisine de Oaxaca qui avait été directement nommée, de même que la Guelaguetza, danse typique de cette région. Aujourd'hui c'est le Véracruz et plus particulièrement Papantla qui est mis à l'honneur. Cette petite localité peut désormais se vanter d'être nommée deux fois au patrimoine de l'humanité. En 1992, c'est la zone archéologique d'El Tajín qui avait reçu cet honneur. Tajín est un mot totonaque qu'on peut traduire par "Lieu du Tonnerre". Mais qui étaient donc les Totonaques ? Il s'agit du dernier peuple ayant occupé le site entre le Ier et le XIIIe siècle de notre ère! A titre de comparaison, des villes comme Teotihuacan ou

34ème annniversaire des fouilles de Cacaxtla

L'INAH de l'état de Tlaxcala a commemoré le 34ème anniversaire de Cacaxtla, site archéologique occupé à l'Epiclassique par des populations olmeca-xicalanca et mayas. Un des faits intéressants s'avère la quantité d'enfants sacrifiés lors de différents rituels effectués dans le Palais. 200 crânes d'enfants figurent parmi les 300 retrouvés tout au long des différentes campagnes de fouilles, notamment à la fin des années 1970. La plupart aurait été sacrifiée si on en croit les différents objets retrouvés à proximité directe des corps comme des fragments de pierres, d'ossements et de céramiques, des figurines représentant des opposums ou des grenouilles, des pointes de projectile en silex et en obsidienne. Dans le Patio Hundido, c'est des tombes qui ont été découvertes. Les corps ont été désarticulés post mortem afin d'être placés dans une fosse recouverte de pierres. Les autorités archéologiques locales ont notamment mis en valeur l'importance des of

Registre des pétroglyphes de Boca de Potrerillos

L'INAH explique comment l'archéologue Moises Valadez Moreno a mobilisé une équipe de 50 personnes dans le but d'actualiser le registre des quelques 4000 pierres et rochers rupestres de la zone archéologique de Boca de Potrerillos, située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Monterrey, dans l'état du Nuevo Leon. Le site a été occupé pendant près de 8000 années dans un environnement climatique très différent d'aujourd'hui. Appelé Sistema Reticular de Identificación y Registro, ce système sera probablement expérimenté en Afrique du sud pour y cartographier et enregistrer des manifestations similaires d'art rupestre. Chaque pierre des 600 hectares que compte le polygone de Boca de Potrerillos est ainsi localisée par GPS, permettant un décompte plus facile. Des photos numériques de haute résolution sont également prises afin d'établir des modèles en trois dimensions fidèles. Le projet compte avec le soutien logistique de l'Université du T

Il y a 490 ans, le massacre de Cholula

Le 16 octobre 1519, Cortés forçait une fois encore son destin en allant perpétrer ce qui constitue sans aucun doute un des tout premiers génocides en Amérique. Désireux de marquer considérablement la conscience des Mexicas en général et de l'empereur Moctezuma en particulier, le chef des Conquistadores espagnols marchent vers le lieu saint par excellence qu'est Cholula. C'est là que se trouve le sanctuaire principal de Quetzalcoatl à l'époque, là où tout nouveau dirigeant se doit d'aller pour faire valoir son pouvoir et les attributs qui le symbolise. Car Cortès a été avisé d'une embuscade qu'on allait lui tendre lors de son arrivée. Fragment du Codex de Cholula . Retrouvée le 15 octobre 2009 sur http://dti.inah.gob.mx/images/stories/boletines/2009/Octubre_09/15_oct/codice_cholula_web.jpg Ce triste anniversaire est l'occasion pour l'INAH de l'état de Puebla de proposer au public une exposition intéressante de documents des 16e et 17e siècles

Pour continuer à parler de Teotihuacan

AUjourd'hui l'INAH a mis en ligne un mini-site en français sur l'exposition qui sera officiellement inauguré ce 6 octobre au Musée du Quai Branly. C'est d'ailleurs la première fois que la langue de Brasseur de Bourbourg est ainsi visible sur le site officiel de l'INAH. Ce mini-site propose en fait une traduction du minisite qui avait été proposé l'an dernier pour la présentation de l'exposition à Monterrey. A lire sans modération pour une fois que tout (ou presque) est en français.

Revue de presse : Teotihuacan, cité des dieux.

Le quotidien Le Monde propose un article sur l'exposition , bourré d'erreurs et d'approximations. A Véronique Mortaigne, auteur de ce papier, je conseille de venir passer plus de temps sur ce blog pour se rendre compte de ce que sera l'exposition. D'une part l'exposition proposé au MQB est accompagné de conférences et d'événements. Mais il est incorrect de dire que Monterrey a eu une version simplifiée de l'exposition. La scénographie était absolument somptueuse, de par la taille de la salle d'exposition de la Nave Lewis (3000 m2). Il aurait été correct d'ajouter que l'exposition est restée plusieurs mois au Musée National d'Anthropologie à Mexico dans une salle aux dimensions autrement plus réduites, tout comme cela sera le cas au MQB. Dans la série "omission regrettable", il aurait été convenable de mentionner dans la première partie de l'article que Quetzalcoatl est le dieu "serpent à plumes" et pas uniquement