L'utilisation du LiDAR s'est passablement démocratisé depuis notre premier billet qui expliquait cette technologie d'origine militaire aux multiples applications civiles, notamment archéologie. Il en est de même pour les drones dont la résolution d'images et la rentabilité économique sont les principaux avantages. A travers trois vidéos (deux conférences en espagnol et un reportage en français), nous vous proposons un voyage entre trois sites : d'une part Tigambato et El Infiernillo (Michoacan), d'autre part Aguada Fénix (Tabasco).
Arrivé il y a quelques années à Morelia en provenance du centre INAH Durango, José Luis Punzo a pris rapidement l'initiative d'effectuer des relevés photographiques aériens au moyen du LiDAR et de drones équipés de caméra au-dessus des sites dont il a la responsabilité. Couplés à des géoradars, ) des analyses céramiques et de nouvelles datations C14, ces petits engins volants ont permis d'améliorer nos connaissances sur ce site tarasque de grande importance. Voici la conférence (confinée) qu'il a récemment donné pour le public nombreux du séminaire "L'archéologie aujourd'hui"; coordonné par Léonardo López Luján pour El Colegio Nacional.
Le deuxième cas fait état des prospections LiDAR organisées par le CEMCA et le Laboratoire Archéologie des Amériques (UMR8096 du CNRS) sur un autre site tarasque : El Infiernillo (Le Petit Enfer). Entre Paris (avec Grégory Pereira) et El Infiernillo (avec Osiris Quezada et Isaac Barrientos), on voit bien comment le LiDAR facilite et oriente le travail de reconnaissance à pied des archéologues pour les fouilles qui seront ensuite entreprises. Il est particulièrement intéressant de voir que ce reportage ait été diffusé au journal de 20 heures de TF1 le 11 juin dernier.
Troisième et dernier cas et pas le moindre : Aguada Fénix. Situé à la frontière entre l'état mexicain du Tabasco et le département de Péten au Guatamela, Aguada Fénix a fait l'objet d'une prospection aérienne intense de la part de l'équipe internationale dirigée par Takeshi Inomata (Université d'Arizona). Tout a commencé par une observation de clichés LiDAR en basse résolution que l'INEGI (équivalent mexicain de l'INSEE) a mis en libre accès sur son site. Complété par des clichés de meilleure résolution, par des reconnaissances au sol, puis par des fouilles, ce projet a révélé le plus ancien site maya connu, changeant passablement la chronologie existante jusqu'alors, notamment grâce aux datations radiocarbone. L'architecture mise en place par les habitants d'Aguada Fénix a révélé l'existence d'une plateforme aux dimensions énormes (Inomata, Triadan, Vázquez López et al., 2020), résultat d'un travail communautaire hors-norme. Cette semaine, Inomata s'est fendu d'une conférence courte et très complète pour El Colegio Nacional que nous vous proposons de visionner ici.
Bibliographie
Cruz, L. M., Landa, O. . 2013. Tingambato. Un sitio del occidente de México y una tumba real. Arqueología Mexicana, (21)123, 43-46.
Inomata, T., Triadan, D., Vázquez López, V.A. et al. (2020). Monumental architecture at Aguada Fénix and the rise of Maya civilization. Nature 582, 530–533. https://doi.org/10.1038/s41586-020-2343-4.
Mace, M. (3 juin 2020). Largest, Oldest Maya Monument Suggests Importance of Communal Work, UANews. Consulté le 27 juin 2020 https://uanews.arizona.edu/story/largest-oldest-maya-monument-suggests-importance-communal-work
Punzo Díaz, J. L., (2016). Nueva evidencia de la ocupación de Tingambato durante el Clásico y el Epiclásico en el Occidente de México. Arqueología Iberoamericana, 30, 10-15. [PDF] recuperado de http://laiesken.net/arqueologia/archivo/2016/30/2.
Cruz, L. M., Landa, O. . 2013. Tingambato. Un sitio del occidente de México y una tumba real. Arqueología Mexicana, (21)123, 43-46.
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