Accéder au contenu principal

Nouveaux travaux de conservation et de restauration des peintures murales de Bonampak


Dans un bulletin publié récemment, l’INAH a annoncé la fin des travaux de conservation et restauration entrepris depuis 2009 dans les trois chambres de la Structure I de Bonampak. Les conditions de conservation de ces oeuvres datant d’il y a mille deux cents ans ont souvent mis les nerfs à l’épreuve des conservateurs et restaurateur de la vénérable institution depuis leur découverte il y a 70 ans par l’explorateur étatsunien Giles Healey et son guide lacandon Chan Bor.


Peintures murales de la Chambre 3, Bonampak, Chiapas
Photo : Mauricio Marat / INAH.


Haydeé Orea, directrice du projet de conservation des peintures murales et coordinatrice de de la section de conservation du Centre INAH Chiapas, avait proposé une approche novatrice en 2009. Étant donné que la chambre 3 fut la première découverte en 1946 et qu’elle avait jusqu’alors été toujours la dernière à recevoir les multiples et patients travaux de conservation, Orea considéra qu’il fallait en fait commencer la conservation et réintégration des couleurs en commençant par cette chambre. Étant la pièce la plus petite des trois, la chambre allait donc servir de laboratoire grandeur nature de la stratégie à répéter dans les deux autres bien plus grandes. À titre d’informations, il s’agit quand même de remettre en état 250 m². 7 ans plus tard, le projet a enfin pu commencer.

En dégageant la couche de sels fixée sur la couche au moyen de bistouris et de spatules dentaires, les restaurateurs Paula García Reyes, Abril Buendia, Jorge Coraza et Constantino Armendáriz ont pu rendre clairement visible l’autosacrifice effectué par l’avant-dernier dirigeant de Bonampak Chaan Muan II, préalable à la bataille qui fut engagée contre la ville de Sak’ T’i’’ il y a plus de mille deux cents ans. On peut notamment les peintures représentent les escaliers  de la construction où elles mêmes se trouvent.

Retrait des sels couvrant les peintures murales de la Chambre 3, Structure 1, Bonampak, Chiapas.
Classique tardif.
Photo: Haydeé Orea / INAH.
Une très fine couche de sels est pourtant laissée sur les peintures afin de les protéger d’autres d’agressions naturelles. Certaines fissures et plusieurs déphasages ont été réintégrés, en de très rares cas au moyen d’aquarelle appliquée en tratteggio.

Mais leurs travaux reposent aussi sur une parfaite compréhension des travaux de  leurs prédécesseurs sur le site, notamment en ce qui concerne l’iconographie que les matériaux ou techniques utilisés pour élaborer ces peintures. Selon des études sur les pigments utilisés à Bonampak (Magaloni et alii, 1995), pas moins de vingt-huit teintes composent la gamme chromatique du bleu.

Pour en savoir plus sur cette information et pour redécouvrir une partie de la splendeur perdue de Bonampak, nous vous invitons à lire l’information directement publié sur le site de l’INAH, à jeter un oeil au diaporama qui accompagne ce bulletin et à la vidéo qui a été publié sur la chaîne INAHTV.



Références bibliographiques
Magaloni, D., Newman, R., Baños, L. & Falcon, T. (1996). Los pintores de Bonampak. In J. Macri, M. J. & McHargue, (eds.), Eighth Palenque Round Table, 1993, edited by pp. 159-168. San Francisco: Pre-Columbian Art Research Institute, [facsimile pdf] retrouvé de http://www.mesoweb.com/pari/publications/RT10/Pintores.pdf

Magaloni, D., Aguilar, M., & Castaño, V. (1990). Electron and Optical Microscopy of Prehispanic Mural Paintings. MRS Proceedings, 185. doi:10.1557/PROC-185-145.

Magaloni, D., Pancella, R., Fruh, Y., Cañetas, J., & Castaño, V. (1995). Studies on The Mayan Mortars Technique. MRS Proceedings, 352. doi:10.1557/PROC-352-483.

Magaloni, D., Newman, R., Balos, L, Castaño, V. M., Pancella, R. & Fruh, Y. (1995). An Analysis of Mayan Painting Techniques at Bonampak, Chiapas, Mexico. MRS Proceedings, 352. doi:10.1557/PROC-352-381.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...