Pour nourrir quelques centaines de milliers de bouches, Mexico-Tenochtitlan et ses voisines qui lui étaient directement soumises ne pouvaient pas compter seulement sur la production des chinampas (jardins flottants) qui l'entouraient, notamment ceux de Xochimilco. L'assise militaire et économique de la capitale aztèque reposait sur un tribut imposé aux régions et provinces conquises. Parmi elles, Milpa Alta occupait une place toute particulière. La Matricula de tributos indique notamment que de grandes quantités d'amaranthe et de maïs, et, dans une moindre proportion, de haricots et de piments provenaient des jupes des volcans Teuhtli et Tlaloc. Milpa Alta était alors appelé Momochco.
Situés respectivement au nord et au sud de l'actuelle Milpa Alta, ces deux phénomènes géologiques dissimulent des informations archéologiques qu'une petite équipe d'étudiants de l'ENAH, dirigée par Blanca Paredes Gudiño, s'évertue à explorer et fouiller depuis 2013. Dans un entretien concédé au quotidien en ligne La Crónica de Hoy (Avendaño, 4 avril 2018), Paredes Gudiño revient sur les origines et les objectifs du Projet Paysage culturel à Milpa. Elle y énumère les premiers résultats tangibles des matériaux récupérés et les observations faites sur le terrain.
Un des aspects les plus remarquables tient à l'usage répété des terrasses. Ce genre de système qui a été et continue d'être utilisé dans différentes parties du monde dénote de capacités élevées d'aménagement du territoire : non seulement la construction et l'entretien de ces terrasses impliquent une organisation sociale poussée, mais elles impliquent aussi le développement d'un système d'irrigation particulièrement efficace pour fournir ce qui est nécessaire à la consommation locale et au tribut.
Dans un deuxième temps, on est frappé par l'ancienneté de ces pratiques et techniques d'agriculture. Certains objets retrouvés remontent au Formatif moyen, soit entre 600 et 400 avant notre ère. Ce sont donc au bas mots pas moins de deux mille ans d'histoire agricole qui sont reflétées. Quand bien il s'agit d'une conjecture, il est difficile de ne pas imaginer que Milpa Alta ait également fourni ses ressources à des centres urbains comme Cuicuilco puis Teotihuacan.
Un troisième constat nous permet l'ampleur du projet qui reste encore à explorer: Paredes Gudiño évalue à 221 km2 la surface des terrasses et autres vestiges architecturaux qui formait l'ancienne Milpa Alta, soit deux fois la surface de Paris intra-muros! Sur le tiers déjà exploré, des centres cérémoniels, des places entourées de grandes structures ont été enregistrées : autour de ces nuclei, des ensembles d'habitations, des temples, des greniers. Des évidences de représentantions rupestres ont également été enregistrés depuis longtemps dans la région. En revanche des restes de mégafaune sont apparus, comme à Santa Anna Tlacotenco, notamment de mammouth.
Un dernier aspect concerne la vénération des locaux pour Xipe Tótec, Le Dieu à peau d'écorché. Étant une divinité liée étroitement au cycle du maïs, et donc à l'agriculture, sa présence à Milpa Alta ne doit pas nécessairement nous surprendre.
Si vous êtes hispanophone, vous pouvez regarder l'entretien que Paredes Gudiño a donné à Radio INAH le 22 mars 2018.
Un des aspects les plus remarquables tient à l'usage répété des terrasses. Ce genre de système qui a été et continue d'être utilisé dans différentes parties du monde dénote de capacités élevées d'aménagement du territoire : non seulement la construction et l'entretien de ces terrasses impliquent une organisation sociale poussée, mais elles impliquent aussi le développement d'un système d'irrigation particulièrement efficace pour fournir ce qui est nécessaire à la consommation locale et au tribut.
Dans un deuxième temps, on est frappé par l'ancienneté de ces pratiques et techniques d'agriculture. Certains objets retrouvés remontent au Formatif moyen, soit entre 600 et 400 avant notre ère. Ce sont donc au bas mots pas moins de deux mille ans d'histoire agricole qui sont reflétées. Quand bien il s'agit d'une conjecture, il est difficile de ne pas imaginer que Milpa Alta ait également fourni ses ressources à des centres urbains comme Cuicuilco puis Teotihuacan.
Un troisième constat nous permet l'ampleur du projet qui reste encore à explorer: Paredes Gudiño évalue à 221 km2 la surface des terrasses et autres vestiges architecturaux qui formait l'ancienne Milpa Alta, soit deux fois la surface de Paris intra-muros! Sur le tiers déjà exploré, des centres cérémoniels, des places entourées de grandes structures ont été enregistrées : autour de ces nuclei, des ensembles d'habitations, des temples, des greniers. Des évidences de représentantions rupestres ont également été enregistrés depuis longtemps dans la région. En revanche des restes de mégafaune sont apparus, comme à Santa Anna Tlacotenco, notamment de mammouth.
Un dernier aspect concerne la vénération des locaux pour Xipe Tótec, Le Dieu à peau d'écorché. Étant une divinité liée étroitement au cycle du maïs, et donc à l'agriculture, sa présence à Milpa Alta ne doit pas nécessairement nous surprendre.
Si vous êtes hispanophone, vous pouvez regarder l'entretien que Paredes Gudiño a donné à Radio INAH le 22 mars 2018.
Avendaño, R. P. (4 avril 2018). Milpa Alta fue una parte sustancial del principal granero de Tenochtitlan. Recuperado de http://www.cronica.com.mx/notas/2018/1072429.html.
[INAHTV]. . Blanca Paredes Gudiño: Paísaje cultural en Milpa Alta. [archivo vídeo] recuperado de https://youtu.be/eolFbxYgXAA.
[INAHTV]. . Blanca Paredes Gudiño: Paísaje cultural en Milpa Alta. [archivo vídeo] recuperado de https://youtu.be/eolFbxYgXAA.
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