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Fouilles d'un village aux traits teotihuacains sous l'actuelle Coyoacan

Teotihuacan est décidément très présent dans les derniers bulletins de l'INAH. C'est ainsi qu'on apprend qu'un village remontant au IVe siècle de notre ère est actuellement fouillé par des archéologues de la Direction de sauvetage archéologique de l'INAH, dirigé par Alberto Mena Cruz. Situé sur des terrains appartenant à une grande banque mexicaine dans l'arrondissement de Coyoacan, le site catalogué depuis les années 1970 abrite des vestiges qui n'ont été fouillés que récemment. 


L'équipe d'archéologues dirigée para Alberto Mena Cruz.
Photo : Mauricio Marat/INAH.
Xoco, nom nahuatl du village au Postclassique, montre des signes d'occupation remontant au Ier siècle de notre ère. Il est situé sur l'avenue Universidad, au sud de la capitale mexicaine, et fait partie de 77 sites qui montrent une influence culturelle teotihuacaine dans la vallée de México. Xoco signifie Lieu près de tecojotes.

Sur les 40% des 45000 m² en cours d'exploration, les archéologues de l'INAH ont effectué une série de fouilles avec des résultats qui jettent une lumière nouvelle l'influence directe que Teotihuacan avait dans la vallée de Mexico. Le bulletin de l'INAH insiste entre autres choses sur les dimensions de certains fronts, allant parfois de 14 m de long sur 10 m de large ou atteignant plus de 4,5 m de profondeur. Les contextes contemporains à Teotihuacan ont été retrouvé en moyenne à 1,5 m de profondeur. 

Un des aspects architecturaux typiques des ensembles teotihucains est la disposition de quatre habitations autour d'une cour centrale. L'archéologue Victor Vargas décrit également les matériaux utilisés pour la construction des quatre pièces, ou tout du moins ce qu'il en reste : des talus formés de blocs de basalte travaillés tandis que le sol était composé d'une couche d'argile, d'une autre de galets de rivière recouverte d'un stuc mêlé de pierres ponce.


Unité ha
Photo: Mauricio Marat/INAH.


Une trentaine d'enterrements a été enregistrée et indique un patron funéraire observé dans la région à la même époque : les défunts étaient déposés avec des vaisselles en céramique brisées volontairement et à proximité de murs. Dans trois cas, des constructions circulaires édifiées en pierre ronde soudées par de la boue pouvaient atteindre 1,5 m de hauteur. Elles étaient percés d'une cavité rectangulaire. Cependant leur usage à définir.


Albert Mena Cruz, responsable de la fouille de Xoco
Photo: Mauricio Marat/INAH.



Reste d'un individu adulte enterré avec trois vaisselles, Xoco.
Photo : Mauricio Marat / INAH.


Peu d'informations taphonomiques ont filtré dans ce bulletin, probablement parce que les restes des ces personnes sont soumis à des examens, notamment génétiques, approfondis. Les adultes, entre 30 et 50 ans de moyenne d'âge, semblent avoir été déposés en position assise, les genoux repliés vers la poitrine : il est tout à fait probable qu'ils formaient des paquets mortuaires. Les enfants, âgés pour la plupart de moins d'un an, voir même nouveaux-nés, étaient enterrés en position foetale sans aucun ajour, ni vaisselle. Seul un individu présentait un élément lithique taillé accroché autour du cou.

Il convient de rappeler qu'avant d'arriver au niveau des vestiges contemporains de Teotihuacan, les archéologues de la Direction d'Archéologie de Sauvetage de l'INAH ont récupéré des matériels et des objets qui montrent une longue occupation, allant d'aujourd'hui à la phase toltèque. Au total, le laboratoire de terrain conserve pas moins de 230000 tepalcates et fragments de céramiques aztèques, toltèques (Jara Anaranjado Pulido y Macana Rojo sobre Café) et coyotlateco. 

Pour vous faire une idée visuelle de ces fouilles, nous vous invitons à consulter le diaporama disponible sur le site de l'INAH ou le reportage mis en ligne sur la chaîne INAHTV.



Références bibliographiques

Arqueólogos del INAH exploran los restos de una aldea teotihuacana de mil 700 años, en Coyoacán, Boletin INAH. [en línea] consultado el 21/10/2018 http://inah.gob.mx/boletines/7674-arqueologos-del-inah-exploran-los-restos-de-una-aldea-teotihuacana-de-mil-700-anos-en-coyoacan

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