Le physicien Arturo Menchaca, ancien président de l'Académie mexicaine des sciences et de l'Institut de physique de l'Université Nationale Autonome du Mexique, affirme que cela est probable. Cette annonce est en train de provoquer une polémique entre les chercheurs qui sont en contact fréquent avec la zone archéologique. Rappelons que les premières fouilles systématiques furent entreprises à la fin du XIXe siècle par Leopoldo Batres, alors inspecteur général des monuments historiques sous le Porfiriat. Le même Batres dirigea la restauration de la Pyramide du soleil pour l'ouverture de la zone archéologique en 1910 lors de.
En un siècle, la Pyramide du soleil a fait l'objet de nombreuses campagnes de fouilles. Différents tunnels, en plus de celui creusé originalement par les Teotihuacains, traversent cette montagne sacrée. C'est de loin le site mexicain le plus visité du Mexique et depuis quelques années le site de pélerinages New age où les "visiteurs" lèvent les bras vers le ciel pour se recharger d'énergie cosmique lors des équinoxes. Plusieurs photos dans la presse mexicaine montrent que la pyramide était curieusement dépourvue des centaines de personnes vêtues de blanc à son sommet. La direction de la zone archéologique est peu encline à en empêcher l'accès. Dès lors, on peut penser qu'il s'agit de mesures de sécurité mais à quel motif ? Un excès de visiteurs qui pourrait provoquer un accident dans les escaliers ? La peur d'un affaissement de la pyramide ?
Pour affirmer son inquiétude, Arturo Menchaca a présenté le projet "Radiographie de la Pyramide du soleil" mise en place en 2000. D'un volume d'un million de mètres cubes, la Pyramide du soleil a donc été passée au crible d'un détecteur de muons : ce ne sont pas moins de 4,5 millions de données qui ont été récupérées et dont le résultat définitif sera présenté à la fin de cette année. En attendant, Menchaca, accompagnée par la Dr. Linda Manzanilla pour l'occasion, a présenté un rapport effectué sur 60 % de ces données : la partie sud de la pyramide est plus sèche que la partie. Menchaca a cependant évité cherché à éviter tout déclaration catastrophiste : "la pyramide ne s'effondrera pas demain. C'est le même phénomène qui est observé dans le sous-sol de Mexico : l'humidité se perd et tout s'affaisse."
Architecturalement parlant, ce n'est pas toute la partie sud de la pyramide sud qui s'effondre : " sur le volume total de la pyramide, on en voit 30% sur la partie centrale et de ce pourcentage, 30 % présentent un manque d'humidité."
Arturo Menchaca a terminé son intervention en évoquant son association avec Jaime Urrutia Fucugauchi, membre de l'Institut de Géophysique de l'UNAM, pour utiliser l'imagerie par muons pour prévenir les éruptions du Popocatepetl.
Cette longue étude a le mérite de mettre l'INAH devant ses responsabilités à plusieurs titres:
- Teotihuacan est classé sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis plusieurs décennies. L'INAH est obligé d'en assurer la conservation selon les critères de l'UNESCO et selon la loi fédérale mexicaine de 1972.
- Les responsables du Conseil National d'Archéologie et la direction de la Zone archéologique de Teotihuacan
- Seulement 5% du budget (pourtant en augmentation depuis 2 ans) de l'INAH seraient actuellement assignés à la conservation et à la restauration du patrimoine mexicain. À quoi sert le reste ?
Et dire qu'il y a quelques années, les responsables politiques souhaitaient monter un immense spectacle Son et lumière sur la pyramide du soleil. En tout cas l'information est complètement passé sous silence sur le site de l'INAH. En l'occurence elle a été diffusée par certains quotidiens mexicains sur leur page internet ou encore sur la red iberoamericana de comunicaión y divulgación científica.
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