Cette semaine on va continuer avec les compte-rendus des ouvrages consacrés à la Mésoamérique.
Malheureusement, dans l’histoire des études mésoaméricaines, il n’arrive pas souvent d’entendre parler d’auteurs italiens. Cette fois-ci je suis heureuse de pouvoir vous offrir quelques informations à propos d’un livre excellent que j’ai eu le plaisir de connaître et lire.
« Le acque preziose ; saggio sui sistemi religiosi mesoamericani » a été publié en 2004, Bulzoni Editore, par Sergio Botta, professeur d’Histoire et Institutions des Amériques à l’Université « La Sapienza » de Rome.
Il s’agit d’un bouquin qui a le but de résumer – dans la forme la plus complète possible – la recherche de doctorat que l’auteur a mené au Mexique, un travail consacré au système religieux aztèque et, en particulier, à la dimension religieuse des divinités aquatiques du panthéon mexica.
Les chapitres I et le II introduisent l’étude des sources historiques espagnoles du XVIème siècle, afin d’expliquer une nécessité principale : la tentative de récupérer la véritable essence des êtres extrahumains mexicas, bloqués et confinés dans les catégories occidentales des missionnaires franciscains, qui ont voulu établir des comparaisons tout à fait inexactes avec les anciens panthéons grec et romain. A ce propos, l’auteur analyse l’ouvrage de Toribio de Benavente, le projet taxonomique de Bernardino de Sahagún, la contribution de Diego Durán, les conceptions religieuses de Bartolomé de Las Casas et, pour terminer, la classification des divinités yucatèques dans l’ouvrage de Diego de Landa.
La conclusion de cette première partie de l’ouvrage est la prise de conscience évidente que les entités extrahumaines mésoaméricaines, réduites à leur rôle de simples « traductions » autochtones d’un concept de religion exclusivement occidental, ont largement perdu leur vériable identité ainsi que leur authentique champ d’actions, à l’origine bien plus vaste.
Malheureusement, dans l’histoire des études mésoaméricaines, il n’arrive pas souvent d’entendre parler d’auteurs italiens. Cette fois-ci je suis heureuse de pouvoir vous offrir quelques informations à propos d’un livre excellent que j’ai eu le plaisir de connaître et lire.
« Le acque preziose ; saggio sui sistemi religiosi mesoamericani » a été publié en 2004, Bulzoni Editore, par Sergio Botta, professeur d’Histoire et Institutions des Amériques à l’Université « La Sapienza » de Rome.
Il s’agit d’un bouquin qui a le but de résumer – dans la forme la plus complète possible – la recherche de doctorat que l’auteur a mené au Mexique, un travail consacré au système religieux aztèque et, en particulier, à la dimension religieuse des divinités aquatiques du panthéon mexica.
Les chapitres I et le II introduisent l’étude des sources historiques espagnoles du XVIème siècle, afin d’expliquer une nécessité principale : la tentative de récupérer la véritable essence des êtres extrahumains mexicas, bloqués et confinés dans les catégories occidentales des missionnaires franciscains, qui ont voulu établir des comparaisons tout à fait inexactes avec les anciens panthéons grec et romain. A ce propos, l’auteur analyse l’ouvrage de Toribio de Benavente, le projet taxonomique de Bernardino de Sahagún, la contribution de Diego Durán, les conceptions religieuses de Bartolomé de Las Casas et, pour terminer, la classification des divinités yucatèques dans l’ouvrage de Diego de Landa.
La conclusion de cette première partie de l’ouvrage est la prise de conscience évidente que les entités extrahumaines mésoaméricaines, réduites à leur rôle de simples « traductions » autochtones d’un concept de religion exclusivement occidental, ont largement perdu leur vériable identité ainsi que leur authentique champ d’actions, à l’origine bien plus vaste.
Codex Borbonicus
Planche n. 7
Les chapitres III et IV sont consacrés à la compréhension du rôle des divinités aquatiques mexicas en relation avec la « préciosité » en action dans le corpus mythologique. Les mythes analysés, comme par exemple celui de la création du soleil et de la lune à Teotihuacan et l’analyse de la figure de Vucub Caquix dans le Popol Vuh, sont suivis par une étude détaillée des fêtes dédiées aux divinités de la pluie dans le calendrier solaire aztèque.
Dans cette seconde partie du texte, Botta attire l’attention sur l’importance que le domaine politique revêtissait dans le champs d’action des divinités de la pluie, en particulier en ce qui concerne leur rôle d’ordinateurs du temps et de l’espace. Cette caractéristique est très bien documentée dans le concept indigène d’altepetl, dans la procession royale de la fête de Huey Tozoztli et dans les mythes de la fondation de Tenochtitlan.
Cette « dimension politique des montagnes » a été complètement ignorée dans la négociation de valeurs mise en œuvre au moment de la Conquête, et il est indispensable de la récupérer afin d’avoir un cadre complet de la vraie interaction présente entre les individus et les entités aquatiques.
Dans le V chapitre, consacré à la relation entre les dieux de la pluie et la royauté, l’auteur démontre finalement que cela s’exprime à travers la dynamique du « don », un aspect caractéristique de leur champs d’action.
Je conseille la lecture de ce bouquin – un petit chef d’œuvre dans le domaine de l’histoire des religions – à tous ceux qui ont envie d’approfondir leur connaissance sur la religion aztèque et les sources historiques du XVIème siècle. En outre, la capacité critique et la perspicacité de Sergio Botta en font aussi un instrument très utile pour tous les Mésoaméricanistes, auxquels je conseille de ne pas hésiter et d’ajouter tout de suite une copie de ce bouquin à leur bibliothèques.
Dans cette seconde partie du texte, Botta attire l’attention sur l’importance que le domaine politique revêtissait dans le champs d’action des divinités de la pluie, en particulier en ce qui concerne leur rôle d’ordinateurs du temps et de l’espace. Cette caractéristique est très bien documentée dans le concept indigène d’altepetl, dans la procession royale de la fête de Huey Tozoztli et dans les mythes de la fondation de Tenochtitlan.
Cette « dimension politique des montagnes » a été complètement ignorée dans la négociation de valeurs mise en œuvre au moment de la Conquête, et il est indispensable de la récupérer afin d’avoir un cadre complet de la vraie interaction présente entre les individus et les entités aquatiques.
Dans le V chapitre, consacré à la relation entre les dieux de la pluie et la royauté, l’auteur démontre finalement que cela s’exprime à travers la dynamique du « don », un aspect caractéristique de leur champs d’action.
Je conseille la lecture de ce bouquin – un petit chef d’œuvre dans le domaine de l’histoire des religions – à tous ceux qui ont envie d’approfondir leur connaissance sur la religion aztèque et les sources historiques du XVIème siècle. En outre, la capacité critique et la perspicacité de Sergio Botta en font aussi un instrument très utile pour tous les Mésoaméricanistes, auxquels je conseille de ne pas hésiter et d’ajouter tout de suite une copie de ce bouquin à leur bibliothèques.
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