A défaut de pouvoir accéder pleinement à la page de l'INAH, on peut se faire une idée des articles qui y sont publiés en consultant sa page Facebook, apparemment moins capricieuse que Joomla.
C'est ainsi que j'ai relevé une information a priori peu importante, mais qui apportera probablement son lot de surprises dans les prochains mois et années. On apprend ainsi qu'un programme de nettoyage d'une ancienne chaussée va permettre, selon l'archéologue Marco Antonio Santos, de faire passer notre connaissance du site de 10 à 15%. Alors certes, on peut penser qu'on est encore loin du compte, si on considère que les explorations archéologiques ont véritablement débuté il y a une centaine d'années. On retiendra les explorations de Brasseur de Bourbourg au XIXe siècle, avant celle de l'Allemand Seler près de la Pyramide du Serpent à plumes, édifice qui sera restauré en 1910 sous la direction de Leopold Batres. Il faudra attendre ensuite les travaux d'Eduardo Noguera et surtout de César Saenz pour améliorer notre connaissance des lieux. Puis dans les années 1990, le professeur Norberto Gonzalez a étendu la superficie des espaces cérémoniels et privés de Xochicalco, ce qui permet son classement au Patrimoine Mondial de l'Humanité.
D'ailleurs, les informateurs de Sahagun mentionnaient déjà ce site avec ce nom dans son Historia General de las Cosas de Nueva España :
Aujourd'hui, c'est donc une nouvelle phase de fouilles qui commencent à Xochicalco, et plus précisément à l'est de la partie principale : une chaussée de 240 mètres de long parcourt la montagne appelée Coatzin, Le serpent, en direction de ce qui semble avoir été un temple dédié à Quetzalcoatl. Ce chemin savamment terrassé et construit est mentionné dans les archives depuis les années 1930, grâce à une série de photos et en 1980 par un croquis. Trente ans plus tard, l'INAH a donc décidé de le déblayer, nettoyer et restaurer.
C'est ainsi qu'on a pu déterminer l'existence de deux murets en calcaire délimitant la chaussée et hauts d'1,50 m. Couverts d'andésite (une roche volcanique commune dans le centre du Mexique) et de stuc, la partie centrale était pavée.
Il ne faut pas croire pour autant qu'il s'agissait de la seule chaussée présente dans l'enceinte de la ville. Mais les matériaux employés dans le cas qui nous intéresse se distinguent du reste des chemins présents à Xochicalco et confère à cette voirie un caractère spéciale, sinon rituelle.
Ce type de chaussée n'est pas sans rappeler les fameux chemins blancs, ou sacbé (en maya yucatèque) qui reliaient les villes mayas au Classique. Un des exemples les plus surprenants étaient d'ailleurs la chaussée reliant Chichen Itza à Coba sur plus de quatre-vingt kilomètres.
Santos, directeur du site de Xochicalco, est convaincu que cette "re-découverte" va très certainement changer la perception qu'on a de la structuration de la ville. En effet, les études estimaient que le centre cérémoniel de Xochicalco était composé de la Pyramide du Serpent et de l'Acropole située en face d'elle tandis que les différentes aires d'habitation des artisans et des agriculteurs étaient alors rejetées à la périphérie.
A suivre dans les prochains mois.
Les publications en français sur Xochicalco sont plutôt rares. En revanche, il convient de rappeler les références suivantes en anglais et en espagnol:
González Crespo, Norberto, Silvia Garza Tarazona, Hortensia de Vega Nova, Pablo Mayer Guala and Giselle Canto Aguilar. 1995. "Archaeological Investigations at Xochicalco, Morelos: 1984 and 1986", Ancient Mesoamerica, vol. 6, Cambridge University Press, Cambridge, p. 223-236.
Hirth, Kenneth G. (ed.) 2000. Archaeological Research at Xochicalco, Volume 1, Ancient Urbanism at Xochicalco: The Evolution and Organization of a Pre-Hispanic Society., and Volume 2, The Xochicalco Mapping Project. University of Utah Press, Salt Lake City.
En ce qui concerne les voies de communications en Mésoamérique, nous vous recommandons la lecture du numéro 81 de la revue Arqueologia Mexicana, publié en 2006.
C'est ainsi que j'ai relevé une information a priori peu importante, mais qui apportera probablement son lot de surprises dans les prochains mois et années. On apprend ainsi qu'un programme de nettoyage d'une ancienne chaussée va permettre, selon l'archéologue Marco Antonio Santos, de faire passer notre connaissance du site de 10 à 15%. Alors certes, on peut penser qu'on est encore loin du compte, si on considère que les explorations archéologiques ont véritablement débuté il y a une centaine d'années. On retiendra les explorations de Brasseur de Bourbourg au XIXe siècle, avant celle de l'Allemand Seler près de la Pyramide du Serpent à plumes, édifice qui sera restauré en 1910 sous la direction de Leopold Batres. Il faudra attendre ensuite les travaux d'Eduardo Noguera et surtout de César Saenz pour améliorer notre connaissance des lieux. Puis dans les années 1990, le professeur Norberto Gonzalez a étendu la superficie des espaces cérémoniels et privés de Xochicalco, ce qui permet son classement au Patrimoine Mondial de l'Humanité.
D'ailleurs, les informateurs de Sahagun mentionnaient déjà ce site avec ce nom dans son Historia General de las Cosas de Nueva España :
Hay grandes señales de las antiguallas destas gentes, como hoy dia parece en Tulla y en Tullantzinco, y en un edificio llamado Xuchicalco, que está en los términos de Cuauhnáhuac. (2002: p.63)
Aujourd'hui, c'est donc une nouvelle phase de fouilles qui commencent à Xochicalco, et plus précisément à l'est de la partie principale : une chaussée de 240 mètres de long parcourt la montagne appelée Coatzin, Le serpent, en direction de ce qui semble avoir été un temple dédié à Quetzalcoatl. Ce chemin savamment terrassé et construit est mentionné dans les archives depuis les années 1930, grâce à une série de photos et en 1980 par un croquis. Trente ans plus tard, l'INAH a donc décidé de le déblayer, nettoyer et restaurer.
C'est ainsi qu'on a pu déterminer l'existence de deux murets en calcaire délimitant la chaussée et hauts d'1,50 m. Couverts d'andésite (une roche volcanique commune dans le centre du Mexique) et de stuc, la partie centrale était pavée.
Chaussée, Xochicalco, Morelos, Epiclassique.
Retrouvé le 15 septembre 2010 sur : http://tinyurl.com/37lpr83.
Il ne faut pas croire pour autant qu'il s'agissait de la seule chaussée présente dans l'enceinte de la ville. Mais les matériaux employés dans le cas qui nous intéresse se distinguent du reste des chemins présents à Xochicalco et confère à cette voirie un caractère spéciale, sinon rituelle.
Afficher Zones archéologiques présentées sur Mexique Ancien sur une carte plus grande
Vue de Xochicalco, Morelos.
Ce type de chaussée n'est pas sans rappeler les fameux chemins blancs, ou sacbé (en maya yucatèque) qui reliaient les villes mayas au Classique. Un des exemples les plus surprenants étaient d'ailleurs la chaussée reliant Chichen Itza à Coba sur plus de quatre-vingt kilomètres.
Afficher Zones archéologiques présentées sur Mexique Ancien sur une carte plus grande
Vue de Dzibilchaltun, Yucatan, et de la sacbé principale.
Santos, directeur du site de Xochicalco, est convaincu que cette "re-découverte" va très certainement changer la perception qu'on a de la structuration de la ville. En effet, les études estimaient que le centre cérémoniel de Xochicalco était composé de la Pyramide du Serpent et de l'Acropole située en face d'elle tandis que les différentes aires d'habitation des artisans et des agriculteurs étaient alors rejetées à la périphérie.
A suivre dans les prochains mois.
Les publications en français sur Xochicalco sont plutôt rares. En revanche, il convient de rappeler les références suivantes en anglais et en espagnol:
González Crespo, Norberto, Silvia Garza Tarazona, Hortensia de Vega Nova, Pablo Mayer Guala and Giselle Canto Aguilar. 1995. "Archaeological Investigations at Xochicalco, Morelos: 1984 and 1986", Ancient Mesoamerica, vol. 6, Cambridge University Press, Cambridge, p. 223-236.
Hirth, Kenneth G. (ed.) 2000. Archaeological Research at Xochicalco, Volume 1, Ancient Urbanism at Xochicalco: The Evolution and Organization of a Pre-Hispanic Society., and Volume 2, The Xochicalco Mapping Project. University of Utah Press, Salt Lake City.
En ce qui concerne les voies de communications en Mésoamérique, nous vous recommandons la lecture du numéro 81 de la revue Arqueologia Mexicana, publié en 2006.
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