Encore une fois, ce sont les réseaux sociaux qui nous fournissent une ressource digne d'intérêt. Merci à Eric Lebras qui a fait "tourné". Aujourd'hui, nous parlerons donc de Santa Rita, un site maya situé au Bélize, cette ancienne colonie britannique collé à la mer des Caraïbes entre l'état du Quintana Roo, au Mexique, et le Guatemala. Le Bélize n'est pas très connu des touristes. Pourtant il recèle des trésors archéologiques qui n'ont rien à envier à ces prestigieux voisins. C'est l'Irlandais Thomas Gann, qui, à la fin du 19ème siècle, fut le premier à explorer la zone en comptant pas moins de trente-deux monticules. Les différentes campagnes et projets qui s'y sont succédé ont permis de comprendre que le site était occupé depuis le Préclassique ancien, vers 1200 avant Jésus-Christ.
C'est d'ailleurs de cette époque que datent onze tombes retrouvées dans la structure 134. Du Préclassique tardif ont été datées les structures 182 et 189, la première ayant une forme circulaire. Le Classique ancien a vu augmenter la population du site, atteignant probablement 1500 habitants. A la même époque apparaissent les premières structures monumentales, notamment la structure 7, un tumulus de 13 m de hauteur. Dans sa phase la plus récente, les époux Chase ont découvert 28 tombes. A l'Epiclassique, il semblerait que le site soit dépeuplé. Ce n'est qu'à partir du 13ème siècle de notre ère que Santa Rita connaît un regain d'activité (architecturale entre autres) et un franc développement démographique : pas moins de 35 structures et 64 personnes enterrées ont pu être retrouvés.
Ce qui fait la célébrité, ce sont ses peintures murales, mises au jour par Gann dans le Monticule 1. Elles se démarquent du style maya en vigueur à Bonampak ou même à Cacaxtla et datent du Postclassique. Elles s'apparentent à ce qu'on appelle au style codex ou mixteca-puebla, c'est-à-dire que leurs caractéristiques iconographiques rappellent celles des documents et céramiques peints dans les régions de la Mixteca-puebla, à la frontière des états actuels de Puebla et de Oaxaca. Ce synchrétisme artistique a laissé bon nombre de spécialistes circonspects. Puis peu à peu certains éléments ont pu être déchiffrés.
Ce qui a d'abord surpris Gann, c'était leur état de conservation, à tel point que ce sont ses relevés qui aident encore les chercheurs actuels. Car elles ont toutes été effacées par les conditions climatiques et par l'absence de mesures de protection et de restauration efficaces après leur dévouverte. En revanche, grâce aux relevés effectués à l'époque, on peut voir des représentations d'éclipses solaires sur le mur nord. Il mesure 11 m de long avec une entrée d'un mètre. Pour sa part, le mur ouest atteint 2,75 m de long. Chaque peinture murale était protégée par un mur en calcaire, espacé de quelques centimètres.
Dans un numéro récent d'Arqueologia Mexicana, Gonzalbo Escalante et Saeko Yanagisawa (2008) ont expliqué que cette influence stylistique mixteca-puebla est également visible sur les peintures murales de Tulum. Selon eux, elle serait le résultat de la présence de marchands mais aussi d'ambassades cherchant à établir des alliances.
Pensez bien à visiter la section bibliographique de ce site : elle est complète et digne de confiance. L'article "Santa Rita Corozal" sur Wikipedia, on peut retrouver de nombreuses références bibliographiques sérieuses mais faciles d'accès si on recherche un peu sur Google. La part belle est faite aux publications des époux Chase qui travaillent au Bélize depuis 25 ans, et notamment sur le site de Caracol depuis 15 ans.
CHASE Diane et Arlen Chase.
1986. Offerings to the Gods: Maya Archaeology at Santa Rita Corozal. University of Central Florida, Orlando. Disponible le 31 octobre 2010 sur : http://www.caracol.org/include/files/chase/offerings.pdf.
1988. A Postclassic Perspective: Excavations at the Maya Site of Santa Rita Corozal, Belize. Pre-Columbian Art Research Institute Monograph 4, San Francisco.
2004. "Santa Rita Corozal: Twenty years later". In Research Reports in Belizean Archaeology, vol.1, NICH, Belize, p. 243-255.
Ce sont des collègues du Département d'Anthropology, au New College of Florida, qui ont également imaginé cette page internet. En passant le curseur au-dessus de chaque élément pictural, vous saurez ce qu'il représente. Voici le mur nord-ouest. Cliquez ici pour le mur nord-est. Enfin cliquez sur le mur ouest.
Pensez à télécharger ce texte :
MEJIA VAZQUEZ, Valentina Ivanova. 2004. "Una deidad en los murales de Santa Rita Corozal, Belice". In Boletin de Pintura Mural, Año X, num. 21, Instituto de Investigaviones Estéticas - Universidad Nacional Autonoma de México, p. 40-47.
Ajoutons cet article récent :
TAUBE, Karl. 2010. « At Dawn Edge : Tulúm, Santa Rita, and Floral Symbolism in the International Style of Late Postclassic Mesoamerica ». In Astronomers, Scribes and Priests. Intellectual Interchange between the Northern Maya Lowlands and Highland Mexico in the Late Postclassic Period, Gabrielle Vail and Christine Hernández (éds.), Dumbarton Oaks Pre-Columbian Symposia and Colloquia, Dumbarton Oaks, Trustees for Harvard University, Washington, p. 145-191.
Terminons notre liste avec les liens et références suivants :
GANN, Thomas. 1900. "Mounds in Northern Honduras". In Smithsonian Institution, Bureau of American Ethnology, 19th Annual Report, part 2, Washington, p. 655-692.
ESCALANTE GONZALBO, Pedro et Saeko Yanagisawa. "Tulum, Quintana Roo, y Santa Rita Corozal, Belice. Pintura mural". In Arqueologia Mexicana, vol. XVI, n°93, Editorial Raices-INAH, Mexico, p. 60-65.
QUIRARTE, Jacinto. 1982. "The Santa Rita Murals: A Review". In Occasional Papers n°4, MARI, University of Tulane, Tulane, p. 4-57.
THOMPSON, John E.S.. 1975. "Thomas Gann in the Maya Ruins". In British Medical Journal, British Medical Association, Londres, 2(5873), p. 741-743. Disponible en ligne le 31 octobre 2010 sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1673974/ .
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C'est d'ailleurs de cette époque que datent onze tombes retrouvées dans la structure 134. Du Préclassique tardif ont été datées les structures 182 et 189, la première ayant une forme circulaire. Le Classique ancien a vu augmenter la population du site, atteignant probablement 1500 habitants. A la même époque apparaissent les premières structures monumentales, notamment la structure 7, un tumulus de 13 m de hauteur. Dans sa phase la plus récente, les époux Chase ont découvert 28 tombes. A l'Epiclassique, il semblerait que le site soit dépeuplé. Ce n'est qu'à partir du 13ème siècle de notre ère que Santa Rita connaît un regain d'activité (architecturale entre autres) et un franc développement démographique : pas moins de 35 structures et 64 personnes enterrées ont pu être retrouvés.
Ce qui fait la célébrité, ce sont ses peintures murales, mises au jour par Gann dans le Monticule 1. Elles se démarquent du style maya en vigueur à Bonampak ou même à Cacaxtla et datent du Postclassique. Elles s'apparentent à ce qu'on appelle au style codex ou mixteca-puebla, c'est-à-dire que leurs caractéristiques iconographiques rappellent celles des documents et céramiques peints dans les régions de la Mixteca-puebla, à la frontière des états actuels de Puebla et de Oaxaca. Ce synchrétisme artistique a laissé bon nombre de spécialistes circonspects. Puis peu à peu certains éléments ont pu être déchiffrés.
Ce qui a d'abord surpris Gann, c'était leur état de conservation, à tel point que ce sont ses relevés qui aident encore les chercheurs actuels. Car elles ont toutes été effacées par les conditions climatiques et par l'absence de mesures de protection et de restauration efficaces après leur dévouverte. En revanche, grâce aux relevés effectués à l'époque, on peut voir des représentations d'éclipses solaires sur le mur nord. Il mesure 11 m de long avec une entrée d'un mètre. Pour sa part, le mur ouest atteint 2,75 m de long. Chaque peinture murale était protégée par un mur en calcaire, espacé de quelques centimètres.
Dans un numéro récent d'Arqueologia Mexicana, Gonzalbo Escalante et Saeko Yanagisawa (2008) ont expliqué que cette influence stylistique mixteca-puebla est également visible sur les peintures murales de Tulum. Selon eux, elle serait le résultat de la présence de marchands mais aussi d'ambassades cherchant à établir des alliances.
Pensez bien à visiter la section bibliographique de ce site : elle est complète et digne de confiance. L'article "Santa Rita Corozal" sur Wikipedia, on peut retrouver de nombreuses références bibliographiques sérieuses mais faciles d'accès si on recherche un peu sur Google. La part belle est faite aux publications des époux Chase qui travaillent au Bélize depuis 25 ans, et notamment sur le site de Caracol depuis 15 ans.
CHASE Diane et Arlen Chase.
1986. Offerings to the Gods: Maya Archaeology at Santa Rita Corozal. University of Central Florida, Orlando. Disponible le 31 octobre 2010 sur : http://www.caracol.org/include/files/chase/offerings.pdf.
1988. A Postclassic Perspective: Excavations at the Maya Site of Santa Rita Corozal, Belize. Pre-Columbian Art Research Institute Monograph 4, San Francisco.
2004. "Santa Rita Corozal: Twenty years later". In Research Reports in Belizean Archaeology, vol.1, NICH, Belize, p. 243-255.
Ce sont des collègues du Département d'Anthropology, au New College of Florida, qui ont également imaginé cette page internet. En passant le curseur au-dessus de chaque élément pictural, vous saurez ce qu'il représente. Voici le mur nord-ouest. Cliquez ici pour le mur nord-est. Enfin cliquez sur le mur ouest.
Pensez à télécharger ce texte :
MEJIA VAZQUEZ, Valentina Ivanova. 2004. "Una deidad en los murales de Santa Rita Corozal, Belice". In Boletin de Pintura Mural, Año X, num. 21, Instituto de Investigaviones Estéticas - Universidad Nacional Autonoma de México, p. 40-47.
Ajoutons cet article récent :
TAUBE, Karl. 2010. « At Dawn Edge : Tulúm, Santa Rita, and Floral Symbolism in the International Style of Late Postclassic Mesoamerica ». In Astronomers, Scribes and Priests. Intellectual Interchange between the Northern Maya Lowlands and Highland Mexico in the Late Postclassic Period, Gabrielle Vail and Christine Hernández (éds.), Dumbarton Oaks Pre-Columbian Symposia and Colloquia, Dumbarton Oaks, Trustees for Harvard University, Washington, p. 145-191.
Terminons notre liste avec les liens et références suivants :
GANN, Thomas. 1900. "Mounds in Northern Honduras". In Smithsonian Institution, Bureau of American Ethnology, 19th Annual Report, part 2, Washington, p. 655-692.
ESCALANTE GONZALBO, Pedro et Saeko Yanagisawa. "Tulum, Quintana Roo, y Santa Rita Corozal, Belice. Pintura mural". In Arqueologia Mexicana, vol. XVI, n°93, Editorial Raices-INAH, Mexico, p. 60-65.
QUIRARTE, Jacinto. 1982. "The Santa Rita Murals: A Review". In Occasional Papers n°4, MARI, University of Tulane, Tulane, p. 4-57.
THOMPSON, John E.S.. 1975. "Thomas Gann in the Maya Ruins". In British Medical Journal, British Medical Association, Londres, 2(5873), p. 741-743. Disponible en ligne le 31 octobre 2010 sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1673974/ .
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