Accéder au contenu principal

Restauration de peintures murales à El Tajin

Le site de l'INAH rapporte la fin de la dernière campagne de restauration des peintures murales de l'édifice 1 d'El Tajin, Veracruz. Commencée il y a un peu plus de trois ans, cette tâche ardue a permis de redonner de l'éclat à ces oeuvres réalisées entre 800 et 1200. Ces peintures sont présentés linéairement.

Le travail de l'équipe de Dulce Maria Grimaldi ne s'est pas limité aux seules peintures. En effet, les sols et murs stuqués de l'édifice ont bénéficié de cette cure de jouvence. Il faut noter que l'édifice avait souffert quelques éboulements. Les peintures s'effritaient et étaient craquelées, sans parler des effets négatifs de l'accumulation de carbonate de calcium.

L'équipe de restauration en plein travail.
Photo Sinuhé Medina-INAH, retrouvé le 1/10/2010.



Restauration d'une peinture murale, Edifice 1, Tajin Chico.
Photo Sinuhé Medina, INAH, retrouvé le 1/10/2010.

L'iconographie des peintures murales de l'édifice 1 révèle l'imaginaire et de la pensée totonaque. Selon Grimaldi, la sûreté et la précision des traits font penser que l'ensemble pictural a été scrupuleusement pensé, organisé et réalisé. Le groupe d'artistes ayant peint l'édifice n'a rien laissé à l'improvisation. On y trouve notamment cette créature fantastique.


Créature fantastique, détail d'une peinture murale.
Edifice 1, Tajin Chico, Epiclassique-Postclassique.
Photo de Sinuhé Medina-INAH: retrouvé le 1/10/2010.


Peinture murale, édifice 1. 
El Tajin, Veracruz, Epiclassique-Postclassique.
Photo Sinuhé Medina-INAH, retrouvé le 1/10/2010.

Le corpus iconographique est très vaste : représentations allégoriques du vent et de l'eau, divinités associées à ce dernier élément, prêtres, animaux fantastiques, jaguars ou serpents au corps de félin, plumes et nuages peint comme des grecques. La palette utilisée par les artistes totonaques est assez large : rouge, rose, blanc, vert, noir, bleu, marron et jaune sont les différentes couleurs qui apparaissent nettement après que les restaurateurs aient enlevé le voile blanc qui recouvraient les peintures. L'Edifice 1 de Tajin Chico avait déjà subi une série d'interventions dans les années 1990, suite à sa découverte. Mais celles réalisées par Grimaldi et son équipe avaient pour objectif d'être montrées au public.


Plan archéologique d'EL Tajin, Veracruz.
Disponible le 3/10/2010 sur : http://www.delange.org/ElTajin/ElTajinMap2.jpg .

Si on regarde la répartition des monuments à El Tajin, une nette séparation existe entre les constructions à caractère cérémonielle, bâtie dans la partie basse, et celles de type résidentiel, dont fait partie l'Edifice 1. Il existe d'ailleurs une limite physique entre ses deux espaces, matérialisée par une muraille. Ce bâtiment comporte trois étapes de construction. La dernière étape fut couverte d'un stuc blanc peint de motifs  géométriques à connotations florales et aquatiques.


Nul doute que le volume de peinture préhispanique du Véracruz qui sera concocté par l'Instituto de Investigaciones Estéticas proposera un catalogue photographique beaucoup plus vaste que ce que l'INAH a proposé à la presse et au public en cliquant sur cette petite galerie virtuelle. D'autres photos des peintures avant leur restauration sont aussi disponibles sur la page internet de George et Audrey DeLange.

Bibliographie complémentaire :

Jimenez Lara, Pedro. 2003.
"Arquitectura y poder en El Tajín". In Cuadernos de Trabajo,  n°15, Instituto de Investigaciones Histórico-Sociales, Universidad Veracruzana, Xalapa. Document pdf, disponible en ligne le 2 octobre 2010 sur : http://www.uv.mx/iihs/Cuaderno15.pdf .
Machado, John L. 2003. "Veracruz Mural Traditions: Las Higueras, México". Disponible le 2 octobre 2010 sur : http://www.famsi.org/reports/00035/index.html .

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...