Accéder au contenu principal

Fouilles fructueuses sur les pentes du mont El Tlatoani, Morelos

Raúl Francisco González Quezada est archéologue auprès du centre INAH-Morelos. Il est responsable d'un projet de fouilles sur un site situé sur la commune de Tlayacapan. Ce site semble avoir connu deux époques d'occupation : la première remonte au Classique (entre 200 et 900 de notre ère), la seconde au Postclassique ancien (entre 900 et 1100 de notre ère). Il fait partie d'une douzaine de gisements archéologiques catalogués par l'INAH Morelos dans les montagnes aux alentours de Tepoztlán.

C'est dans la partie la plus ancienne du site que les restes d'un personnage (extrémités inférieures, crâne et vertèbres cervicales) présumé important ont été mis au jour. Des pendants d'oreilles et d'autres objets en pierre verte, des vaisselles et les restes de ce personnage ont d'ores et déjà livré des informations intéressantes. Des analyses  radiocarbone et d'isotopes de strontium devraient fournir ensuite une datation plus précise.

Les premiers observations médico-légales laissent penser qu'il s'agirait d'un guerrier qui fut décapité. Les séquelles d'une perforation sur le crâne sont clairement visibles. L'individu semble y avoir survécu. La présence de traces de découpe sur les vertèbres cervicales montre que le sujet fut très probablement décapité avant d'être inhumé.

L'accès à la partie supérieure et donc plus récente du site se fait au moyen d'escaliers particulièrement escarpés et étroits. Ce trait architectural est généralement propre d'un site militarisé. Plusieurs terrasses ont été repérées sur les pentes de la montagne mais il s'agirait plutôt de représenter symboliquement une pyramide. Sur ce dernier point, il convient d'être prudent. Il est bien connu que les pyramides sont des images de montagnes : il est étrange de préparer une élévation naturelle comme une pyramide symbolisant une montagne... Faute de mieux, cette hypothèse devra être encore démontrée.

Sur ces terrasses les archéologues ont retrouvé des objets ayant servi à la taille du bois et un four utilisé pour la cuisson de figurines en céramique dans les vestiges de constructions qui seraient donc des ateliers et des espaces résidentiels. Selon González Quezada, ce four est l'un des rares connus dans tout le Morelos : de forme rectangulaire, il a une profondeur d'1,3 m. Ses parois sont construites en dur. Des fragments de vaisselles, jarres, encensoirs, braséros et autres comales montrent un usage régulier de ce four pendant le Classique.

Pour en savoir plus sur ce projet de recherches, consultez le bulletin disponible sur le site de l'INAH. Consultez le diaporama qui l'accompagne.




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...