Vous vous souvenez probablement de ces marchands d'apocalypse, de ces escrocs newagers qui avaient jugé bon de déformer, souvent sans y connaître, le texte rédigé sur le Monument 6 de El Tortuguero, site maya du Tabasco. Ils avaient presque réussi à nous faire croire, avec l'aide de chaînes de télévisions américaines (Discovery Channel et History Channel), que le monde allait s'achever le 21 décembre 2012. Cette grande arnaque de ce début de siècle, on la doit aussi à l'absence de jugement d'un anthropologue et enseignant universitaire, José Argüelles, épris d'ésotérisme et de théorie de renouvellement de l'humanité. Bon sang qu'il fut difficile d'être historien des religiones à cette époque même si certains collègues ont su en profiter aussi...
Ne soyons pas complètement rancuniers puisque le monde a enfin pu s'intéresser aux anciens mayas. Il y a quelques jours, James Doyle, conservateur adjoint des collections africaines, asiatiques et américaines du Metropolitan Museum de New York, a publié un billet sur le site du Met qui permettra de clouer le bec des escrocs que nous mentionnions plus haut une bonne fois pour toutes.
Le MET conservait dans ces collections un fragment de stèle avec un message glyphique. En collaboration avec l'INAH, via le Musée Régional Carlos Pellicer situé à Villahermosa, Tabasco, et le Centre des Inscriptions Hiéroglyphiques Mayas (CIHM en anglais), le Met a pu effectuer un scan en trois dimensions de ce fragment que vous pouvez apprécier ici.
Ce fragment virtuel a ensuite été rajouté aux deux blocs qui forment le Monument 6 d'El Tortuguero conservé au Musée Carlos Pellicer. En voici le relevé effectué par Ian Graham et David Stuart (partie supérieure droite), disponible dans un billet rédigé et publié en 2011 sur le carnet Maya Decipherment. Vous pouvez voir le fragment du Met entouré d'un triangle rouge ajouté par nos soins.
Ne soyons pas complètement rancuniers puisque le monde a enfin pu s'intéresser aux anciens mayas. Il y a quelques jours, James Doyle, conservateur adjoint des collections africaines, asiatiques et américaines du Metropolitan Museum de New York, a publié un billet sur le site du Met qui permettra de clouer le bec des escrocs que nous mentionnions plus haut une bonne fois pour toutes.
Le MET conservait dans ces collections un fragment de stèle avec un message glyphique. En collaboration avec l'INAH, via le Musée Régional Carlos Pellicer situé à Villahermosa, Tabasco, et le Centre des Inscriptions Hiéroglyphiques Mayas (CIHM en anglais), le Met a pu effectuer un scan en trois dimensions de ce fragment que vous pouvez apprécier ici.
A la manière d'un puzzle, les épigraphistes ont pu faire coïncider les morceaux et compléter partiellement le texte. En effet, certains fragments de la stèle sont encore manquants. Qu'ont-ils pu lire ? La stèle, comme beaucoup d'autres dans la zone fait allusion au rituel d'inauguration d'un monument commandité par le dirigeant B’ahlam Ajaw à la date 9.11.16.8.18 9 Etz'nab 6 K'ayab. Elle correspond au 11 janvier 669 selon notre calendrier.
Doyle reprend aussi les conclusions de David Stuart sur le monument 6. "Il ne s'agit pas d'un monument qui la fin du katun en 2012. Il s'agit simplement d'une référence au futur concernant un événement l'histoire même d'El Tortuguero." Doyle rappelle que les dirigeants de ce site utilisait le glyphe toponymique de Palenque. Mais on ignore s'ils étaient sujets de Palenque ou s'il s'agissait des membres d'une faction rivale patrilinéaire originaire de Palenque.
[Mise à jour du 07/06/2015]
Bibliographie complémentaire
Gronemeyer, S. et MacLeod, B. (2010). What Could Happen in 2012 a re-analysis of the 13-Bak'tun prophecy on Tortuguero Monument 6, Wayeb notes, 34, en ligne le 07/06/2015 : http://www.wayeb.org/notes/wayeb_notes0034.pdf.
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