Accéder au contenu principal

C'est quoi le bleu maya ?

Sur le site internet américain du National Geographic, je suis retombé sur les résultats surprenants de plusieurs études effectuées par l'équipe du Dr Dean Arnold, professeur au Wheaton College, en Illinois, aux Etats-Unis. D'abord essayons de comprendre à quoi correspond le bleu "maya" en termes pictographiques.

En fait c'est très simple, Si vous cherchez sur internet des photos des peintures murales de Mayapan, Bonampak ou Cacaxtla, vous observerez l'utilisation d'un bleu tirant légèrement sur le vert. Ce pigment est souvent celui qui résiste le mieux au temps, à l'humidité voir même à la corrosion, aux produits acides et alcalins.

Le bleu maya était utilisé non seulement pour des peintures murales mais également pour peindre des céramiques. Dans les années 1960, plusieurs équipes européennes ont montré que les anciens Mayas avaient utilisé d'une préparation de matières organiques et minérales :à base de palygorskite et d'indigo.

Abordons maintenant les travaux réalisés par Arnold. Parmi les nombreux objets dragués dans le Cénote des sacrifices à Chichen Itza et remontés à la surface, les archéologues du Wheaton College ont longuement étudié une céramique qui contient des traces significatives du bleu maya. Leur recherche a consisté à retrouver les techniques pour obtenir ce pigment. Ce n'est pas la première fois qu'une équipe tente de faire cet essai d'archéologie expérimentale.

Or il apparaît que le troisième élément utilisé n'est autre que le copal, cette sève d'arbre utilisée comme encens lors de rituels. Le copal était en effet considéré comme un aliment pour les dieux. Il serait tout aussi illusoire de limiter l'utilisation du bleu maya à la seule zone maya. A travers les siècles et les cultures mésoaméricaines, cette couleur a été utilisée sur les reliefs peints du Temple des Guerriers, les céramiques peintes de l'île de Jaina au Campeche, les peintures murales de Cacaxtla et Teotihuacan, les serpents à plumes peints de la phase IVb du Templo Mayor à Mexico, ceux de la pyramide double de Tenayuca, etc.

Vous comprenez maintenant pourquoi nous avons choisi cette couleur pour décorer l'arrière-plan de notre blog. Elle fait référence à la fertilité mais aussi aussi au sacrifice, éléments contradictoires mais complémentaires de la pensée dualiste mésoaméricaine. Nous vous recommandons de cliquer sur le site créé par Constantino Reyes-Valerio . Pour des aspects plus techniques, on peut se reporter au mémoire rédigé par Nicolas Peltier en 2003. Nous l'avons rajouté dans les publications mayas.

Le pigment bleu maya fera l'objet d'un atelier lors du prochain congrès des américanistes à Mexico. Voici un document pdf avec la liste des participants et les sujets qu'ils aborderont.

PS : I would like to thank Dr Dean Arnold for sharing generously his teamwork...


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Le Codex de Florence disponible en haute résolution

La Bibliothèque Numérique Mondiale est une alternative intéressante à la diffusion du patrimoine littéraire universel. C'est dans ce cadre que la Bibliotèque laurentienne a autorisé la numérisation de cet ouvrage si important pour les chercheurs sur le Mexique ancien. Il est désormais possible de consulter électroniquement le texte bilingue nahuatl-castillan et les illustrations qui accompagnaient chaque livre. Bonne lecture ! Références : Bernardino de Sahagún (2012). Codex de Florence . [En ligne] Disponible sur : http://www.wdl.org/fr/item/10096/#q=Codex+de+Florence&view_type=list&search_page=1&qla=fr. [Dernier accès 02/09/2013].