Accéder au contenu principal

Avancée des fouilles à Lagartero, Chiapas

Les fouilles se poursuivent depuis treize ans sur le site maya de Lagartero au Chiapas.  Le site a été occupé de 300 à 1400 de notre ère, si on en croit les restes de céramique. 
 
Lors de cette saison de fouilles, l'équipe d'archéologues et d'ouvriers dirigée par Sonia Rivero Torres a travaillé sur un ossuaire situé sous la pyramide 2. Cet enterrement collectif a révélé la présence de quinze crânes (et logiquement d'autant d'individus), certains comptant avec une déformation bilobulaire propre. Mais les ossements sont en mauvais états et n'ont pas permis des études anthropologiques très précises. L'anthropologue Josefina Bautista signale cependant que deux crânes appartenaient à deux femmes âgées respectivement d'une vingtaine et d'une trentaine d'années et un autre à un homme d'une soixantaine d'années.

Plus surprenant est le mobilier qui accompagnait ses corps : un pendant d'oreille en ambre, des restes textiles et de la céramique et quatre pendants en cuivre. En quoi ces derniers artefacts sont-ils exceptionnels ? Rivero explique que c'est la première fois que des objets en cuivre sont retrouvés à Lagartero. Une analyse par spectroscopie de fluorescence par analyse dispersive en énergie a permis de déterminer qu'il s'agissait d'un alliage de carbone, d'oxygène, de silice et de calcium. Grâce au contexte céramique de l'ossuaire, on a pu dater les pièces d'orfèvrerie du Postclassique récent, vers 1400. Un seul est complet et est actuellement en cours de restauration avec les trois autres dans les laboratoires de l'ENCRyM à Mexico, selon la restauratrice Pilar Tapia. Rivero explique que des recherches devraient être menées pour déterminer l'origine de ce cuivre, puisque peu de mines préhispaniques produisant ce métal ont été identifiées.

La forme de ses pendants a retenu l'attention des archéologues. Ils représenteraient des caïmans (lagartero ou caiman en espagnol). Selon Rivero, leur présence pourrait indiquer que le site portait le même nom depuis longtemps. Cette hypothèse reste pour le moins hasardeuse. La seule présence de quatre objets ne saurait justifier le nom d'un site. Ce qui pourrait réellement faire foi, ce serait un glyphe. L'épigraphie a permis souvent de retrouver des noms différents de ce que nous connaissons aujourd'hui. Malheureusement, les glyphes ne semblent être légion à Lagartero.

Le quotidien mexicain El Universal propose ce cliché très flou dans son édition en ligne du 15 mars 2011.
Pendentif en cuivre, Lagartero, Chiapas, Postclassique.
Photo disponible le 20/03/2010 sur : 

Attendons les prochaines fouilles qui se poursuivront sur la pyramide 2.

Référence bibliographique
Rivero Torres, S. (2007). "El sitio arqueologico de Lagartero, Chiapas". In Liminar, vol. 5 n°1, p. 183-194, Tuxtla Gutierrez : Universidad Autonoma de Chiapas.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...