Voici l'habituelle livrée bimestriel de l'INAH réservée au grand public, version 108. C'est aussi l'âge de la majorité pour Arqueología Mexicana. Force est de constater que cette revue constitue la source d'informations la fiable et la plus accessible pour le grand-public. D'ailleurs, vous pouvez retrouver l'index complet des articles et auteurs ayant publié dans cette revue.
Ce mois-ci, le dossier principal est consacré à la restauration. Souvent méconnue, cette discipline pluridisciplinaire est présentée sous une métaphore on ne peut plus juste : "l'art de sauver l'art". Car la restauration-conservation tient autant d'un art, une techné comme disaient les anciens Grecs" que d'un art comme manifestation de sensibilité. A ce titre, l'introduction de l'article de Sofia Martinez del Campo Lanz explique très bien cette ambivalence:
Suit l'article de Sofia Martinez del Campo Lanz sur les restaurations de masques de jade de Palenque et Calakmul. Laura Filloy Nadal et Tadeo Velanda Silva reviennent sur la délicate restauration du masque dit de la chauve-souris retrouvé à Monte Alban par Acosta en 1949. Avec Maria de Lourdes Gallardo Parrodi, on passe à un autre matériau : la nacre. Elle explique avec moults détails les aléas de la restauration du vêtement cérémoniel découvert à Tula, Hidalgo, par Elba Estrada et Fernando Getino en 1993. Ce puzzle de 1413 pièces a permis la mise en place d'une méthodologie différente pour atteindre la forme qu'il devait avoir originalement.
On découvre ensuite les différentes techniques utilisés pour la sauvegarde et la restauration des matériaux organiques. En premier lieu, Alejandra Alonso Olivera fait une présentation des objets en bois retrouvés dans des contextes aussi variés que le cenote de Chichen Itza, les dépôts saturés d'El Manati, Veracruz et l'offrande 102 du Templo Mayor de Tenochtitlan. C'est encore cette offrande que Maria de Lourdes Gallardo Parrodi présente : des ornements de papier et des tissus furent mis au jour en 2000 et ont nécessité un protocole spécifique de conservation.
Si on laisse ce passionnant dossier de côté, on lira avec intérêt l'interprétation proposée par Laura Solar, Laura Lagriña et Lourdes Gonzalez sur les figurines Mazapa et les les malinches des Coras, on pourra en apprendre un peu plus sur les fouilles au 16 de la rue Guatemala dans le centre-ville de Mexico. E. Matos Moctezuma et R. Barrera Rodríguez nous propose un petit tour de ce qui a probablement été le temple de Quetzalcoatl-Ehecatl. Malheureusement la bibliographie promis à la fin de l'article n'est pas présente sur le site internet et le lecteur se retrouve quelque peu démuni face aux références mentionnées par les deux archéologues. D'autre part, l'article peut déjà être considéré comme partiellement caduque après les dernières annonces faites par Barrera il y a quelques semaines. Je reste quelque peu sceptique sur le parallèle que les auteurs effectuent entre la circularité de la pyramide et les sculptures de serpents à plumes enroulés. Thème à débattre s'il en est.
On notera un nouvel article décalé de Leonardo López Luján mais drôlement intéressant sur la Statue de la Liberté. On redécouvre ainsi l'histoire et le processus de création de ce monument et comment son concepteur, Bartholdi, entendait utiliser des éléments iconographiques mexicains pour en créer le piédestal.
Côté documents, M. Hermann Lejarazu et Xavier Noguez s'attardent sur les Codices Tributarios de Mizquiahuala et le Codex Telleriano-Remensis.
Au total, ce numéro 108 d'Arqueología Mexicana est d'un excellent acabit et propose d'accéder à des informations qui sont rarement accessibles. On ne saurait que trop vous recommander sa lecture. Pensez à consulter la bibliographie complémentaire pour en apprendre plus sur la restauration.
Bibliographie
L. Filloy Nadal, (2010). Misterios de un rostro maya. La máscara funeraria de K'inich Janaab' Pakal de Palenque, Mexico: INAH.
S. Martínez del Campo Lanz, (2011). "Las máscaras mayas de mosaico de jade. Imágenes de una restauración", in Arqueología Mexicana, vol. XVIII, núm. 108, p. 43-47, Mexico: Editorial Raices.
A. Alonso Olvera & K. Tran, (2010). Nueva tecnología aplicada a la restauración y estudio de una escultura arqueológica de madera, Colección Científica, núm. 564, Mexico: INAH.
Ce mois-ci, le dossier principal est consacré à la restauration. Souvent méconnue, cette discipline pluridisciplinaire est présentée sous une métaphore on ne peut plus juste : "l'art de sauver l'art". Car la restauration-conservation tient autant d'un art, une techné comme disaient les anciens Grecs" que d'un art comme manifestation de sensibilité. A ce titre, l'introduction de l'article de Sofia Martinez del Campo Lanz explique très bien cette ambivalence:
Elle précise ensuite ce sentiment particulier d'empathie que le chercheur doit éprouver pour restituer la pensée de l'artiste :Al adentrarse el restaurador en la naturaleza del objeto, accede de manera inevitable al pensamiento del artisto que lo creó para descubrir cuáles fueron las motivaciones y las influencias que lo llevaron a determinar su aspeto y su significado.
[...] y el proceso se da así, en el silencio de la sensibilidad del intelecto relacionándo con el objeto, mediante un intercambio natural de sentimientos.On peut en fait découvrir différentes facettes de la restauration-conversation de différents types de pièces. Agustin Espinosa proposa un rapide tour du propriétaire en évoquant l'apparition et le développement de la discipline au Mexique. La directrice du MNA, Diana Magaloni Kerpel, revient à ses premières amours et nous présente la restauration des peintures murales : grâce à la restauration, on a pu établir différentes techniques et pigments selon les régions et les cultures. Magaloni s'attarde en effet sur les différences entre peintures mayas et teotihuacaines. Puis Laura Suarez Pareyron Aveleyra s'attarde sur les différentes étapes de la restauration des objets en céramique.
Suit l'article de Sofia Martinez del Campo Lanz sur les restaurations de masques de jade de Palenque et Calakmul. Laura Filloy Nadal et Tadeo Velanda Silva reviennent sur la délicate restauration du masque dit de la chauve-souris retrouvé à Monte Alban par Acosta en 1949. Avec Maria de Lourdes Gallardo Parrodi, on passe à un autre matériau : la nacre. Elle explique avec moults détails les aléas de la restauration du vêtement cérémoniel découvert à Tula, Hidalgo, par Elba Estrada et Fernando Getino en 1993. Ce puzzle de 1413 pièces a permis la mise en place d'une méthodologie différente pour atteindre la forme qu'il devait avoir originalement.
On découvre ensuite les différentes techniques utilisés pour la sauvegarde et la restauration des matériaux organiques. En premier lieu, Alejandra Alonso Olivera fait une présentation des objets en bois retrouvés dans des contextes aussi variés que le cenote de Chichen Itza, les dépôts saturés d'El Manati, Veracruz et l'offrande 102 du Templo Mayor de Tenochtitlan. C'est encore cette offrande que Maria de Lourdes Gallardo Parrodi présente : des ornements de papier et des tissus furent mis au jour en 2000 et ont nécessité un protocole spécifique de conservation.
Si on laisse ce passionnant dossier de côté, on lira avec intérêt l'interprétation proposée par Laura Solar, Laura Lagriña et Lourdes Gonzalez sur les figurines Mazapa et les les malinches des Coras, on pourra en apprendre un peu plus sur les fouilles au 16 de la rue Guatemala dans le centre-ville de Mexico. E. Matos Moctezuma et R. Barrera Rodríguez nous propose un petit tour de ce qui a probablement été le temple de Quetzalcoatl-Ehecatl. Malheureusement la bibliographie promis à la fin de l'article n'est pas présente sur le site internet et le lecteur se retrouve quelque peu démuni face aux références mentionnées par les deux archéologues. D'autre part, l'article peut déjà être considéré comme partiellement caduque après les dernières annonces faites par Barrera il y a quelques semaines. Je reste quelque peu sceptique sur le parallèle que les auteurs effectuent entre la circularité de la pyramide et les sculptures de serpents à plumes enroulés. Thème à débattre s'il en est.
On notera un nouvel article décalé de Leonardo López Luján mais drôlement intéressant sur la Statue de la Liberté. On redécouvre ainsi l'histoire et le processus de création de ce monument et comment son concepteur, Bartholdi, entendait utiliser des éléments iconographiques mexicains pour en créer le piédestal.
Côté documents, M. Hermann Lejarazu et Xavier Noguez s'attardent sur les Codices Tributarios de Mizquiahuala et le Codex Telleriano-Remensis.
Au total, ce numéro 108 d'Arqueología Mexicana est d'un excellent acabit et propose d'accéder à des informations qui sont rarement accessibles. On ne saurait que trop vous recommander sa lecture. Pensez à consulter la bibliographie complémentaire pour en apprendre plus sur la restauration.
Bibliographie
L. Filloy Nadal, (2010). Misterios de un rostro maya. La máscara funeraria de K'inich Janaab' Pakal de Palenque, Mexico: INAH.
S. Martínez del Campo Lanz, (2011). "Las máscaras mayas de mosaico de jade. Imágenes de una restauración", in Arqueología Mexicana, vol. XVIII, núm. 108, p. 43-47, Mexico: Editorial Raices.
A. Alonso Olvera & K. Tran, (2010). Nueva tecnología aplicada a la restauración y estudio de una escultura arqueológica de madera, Colección Científica, núm. 564, Mexico: INAH.
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