Accéder au contenu principal

Archéoastronomie et Nouvel Âge

Les résultats d'une étude archéoastronomique exhaustive effectuée par le chercheur slovène Ivan Sprajc et l'archéologue Pedro Sánchez Nava sont résumés dans un bulletin publié sur le site de l'INAH. Le moins qu'on puisse dire est qu'il bat en brêche nombre d'idées reçues et très en vogue depuis l'avénement de la culture dite New Age.

Non contente d'avoir pollué le débat sur la fin d'une époque avec la fermeture de baktun, la culture New Age revendique depuis plusieurs années que les pyramides mésoaméricaines permettent de se "recharger" lors des équinoxes de printemps et d'automne. Thèse difficilement démontrable dans la mesure où aucun document précolombien ni colonial n'en parle et dérive souvent d'une mauvaise interprétation de recherches archéologiques sérieuses.

La base de données établie par Sánchez Nava et Sprajc est pour le moins impressionnante. Leurs quelques 400 mesures ont été effectuées sur les sites suivants : Tenochtitlan, Cantona, Tenayuca, Cuicuilco pour le Haut Plateau ; Monte Albán, Mitla, Yagul, Guiengola, Bocana Copalita, Monte Negro pour l'Oaxaca ; Comalcalco, La Venta, El Tajín, Quiahuiztlan, Cuauhtoxco, Castillo de Teayo (Côte du Golfe du Mexique) ; Chichén Itzá, Uxmal, Edzná, Kohunlich, Calakmul, Río Bec, Cobá y Tulum (Basses terres mayas ) ; Toniná, Tenam Puente, Chinkultic, Lagartero (Hautes Terres mayas); Palenque, Bonampak, Yaxchilán (Usumacinta); Izapa et Iglesia Vieja (Côte du Pacifique) et Tikal (Basses Terres du Sud). On peut donc en déduire qu'il s'agit d'endroits appartenant à des époques, des régions et des cultures très diverses.

Les mesures prenaient en compte plusieurs aspects :
  • l'orientation des pyramides étudiées est généralement axée selon la course du soleil, sur un axe est-ouest. Cela correspond au moins à 70 % des mesures faites.
  • l'observation des équinoxes renvoie rarement à des alignements avec les pyramides.
  • les trimestres semblent avoir été le phénomène observé par les peuples mésoaméricains.
  • les solstices, qui correspondent aux positions du soleil les plus au nord et au sud sont certainement les phénomènes les plus observés.
Les deux chercheurs ont été observés des similitudes entre les sites du Haut Plateau central et ceux des Basses terres mayas. En revanche il existe un patron dissonant qui pourrait mettre en avant Vénus dans les sites des Hautes Terres comme Tonina. Cette hypothèse reste à encore à confirmer en procédant à de nouvelles observations sur le Haut Plateau central. Un troisième patron se démarque sur plusieurs de la côte oriental du Yucatan et l'île de Cozumel.

Si l'étude de Sánchez Nava et Sprajc vient rétablir une vérité anthropologique, il est dommage que le site d'Alta Vista, situé sur le Tropique du Cancer, n'ait pas été inclus dans les sites-références.

Elle a pris comme objet d'études certaines structures qui se répètent d'un site à l'autre comme les pyramides, les temples et les bâtiments suffisant hauts pour observer l'horizon. Ensuite ils ont effectué des observations d'alignement à la boussole pour les confirmer ensuite au théodolithe par des mesures d'angle.



Pour plus d'informations, l'article suivant est un complément idéal :
Sánchez Nava, P. & I. Sprajc. (2012). Orientaciones en la arquitectura maya. Astronomía, calendario y agricultura, en Arqueología mexicana, XIX, 118. México: Editorial Raíces - INAH.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...