Même si les chroniqueurs de la Conquête ou Cortés lui-même ont souvent fait allusion aux alliés autochtones qu'ils avaient pu réunir, la montée vers le Haut-plateau central et l'arrivée vers Tenochtitlan fut tout sauf une promenade de santé. Depuis quelques années, on savait que les Espagnols avaient souffert une cruelle désillusion à Zultepec, bourgade de Tlaxcala. La déculottée fut telle qu'elle est même absente de nombreuses chroniques.
Dans un billet publié il y a une éternité (en 2008 pour être précis), nous présentions cet épisode terrible de la conquête de la Nouvelle-Espagne, laissant en suspens toute une série d'analyses et d'études qui nous pourraient nous apprendre plus sur cet épineux sujet. Dans un récent bulletin publié sur le site de l'INAH, on en sait désormais un peu plus sur le sujet qui nous intéresse. Autant vous prévenir, les détails qui seront mentionnés dans les lignes suivantes seront certainement peu de votre goût. Il convient pourtant de les comprendre du point de vue d'un groupe autochtone d'il y a 500 ans.
Dans un bulletin publié récemment par l'INAH, Enrique Martínez Vargas (ill. 2), directeur du projet Zultepec-Tecoaque a ainsi rappelé la présence d'individus d'origines, de sexe et d'âge très hétérogène.
Accompagné de sa collègue Ana María Jarquín Pacheco, il a précisé que les 550 individus d'une caravane qui accompagnait Cortés avaient été arrêtés puis enfermés dans des bâtiments avant d'être sacrifiés par des Colhuas. Il semblerait que les Zultepecains aient décidé de construire de nouvelles pièces justement pour enfermer leurs prisonniers. Parmi les 15000 objets retrouvés et analysés en laboratoire, différentes images de décapités ont des traits européens et africains. Sur une petite boîte de facture aztèque, une petite croix chrétienne a été incisée.
L'enceinte cérémonielle de Zultepec-Tecoaque était organisé autour de différentes places: la place centrale est formé du temple rond d'Ehecatl-Quetzalcoatl et de celui de Huitzilopochtli sur la place centrale tandis que les temples dédiés à Tlaloc et Mictlantecuhtli avaient été édifiés sur la place Sud. Une troisième place servaient d'espace commun.
Selon les examens de médecine légale, il semblerait que les 550 prisonniers aient été sacrifiés pendant les fêtes des vingtaines pendant 6 mois. Il est notamment probable que les restes retrouvés sur la place centrale correspondent à des individus sacrifiés à Huitzilopochtli, Tezcatlipoca et Quetzalcoatl, notamment lors de la fête de Panquetzaliztli. À l'instar des crânes retrouvés sur l'ancien tzompantli de Tenochtitlan, certains crânes de Zultepec présentent des perforations crâniennes qui laissent croire que les têtes aient été exposées. D'autre part des os semblent avoir été comme des trophées à l'entrée des maisons.
Les deux archéologues ont annoncé qu'ils reprenaient les fouilles à Zultepec avec l'espoir de comprendre les conditions de vie de ces prisonniers avant leur immolation.

Ill. 1. Vue de Zultepec-Teocaque.
Crédit photo : Meliton Tapia/INAH.
Disponible le 18/10/2015 sur: http://goo.gl/5g5733.
Dans un billet publié il y a une éternité (en 2008 pour être précis), nous présentions cet épisode terrible de la conquête de la Nouvelle-Espagne, laissant en suspens toute une série d'analyses et d'études qui nous pourraient nous apprendre plus sur cet épineux sujet. Dans un récent bulletin publié sur le site de l'INAH, on en sait désormais un peu plus sur le sujet qui nous intéresse. Autant vous prévenir, les détails qui seront mentionnés dans les lignes suivantes seront certainement peu de votre goût. Il convient pourtant de les comprendre du point de vue d'un groupe autochtone d'il y a 500 ans.
Dans un bulletin publié récemment par l'INAH, Enrique Martínez Vargas (ill. 2), directeur du projet Zultepec-Tecoaque a ainsi rappelé la présence d'individus d'origines, de sexe et d'âge très hétérogène.

Ill. 2. Enrique Martinez Vargas.
Crédit photo: Meliton Tapia/INAH.
Disponible el 18/10/2015: http://goo.gl/rIWBHh.
Accompagné de sa collègue Ana María Jarquín Pacheco, il a précisé que les 550 individus d'une caravane qui accompagnait Cortés avaient été arrêtés puis enfermés dans des bâtiments avant d'être sacrifiés par des Colhuas. Il semblerait que les Zultepecains aient décidé de construire de nouvelles pièces justement pour enfermer leurs prisonniers. Parmi les 15000 objets retrouvés et analysés en laboratoire, différentes images de décapités ont des traits européens et africains. Sur une petite boîte de facture aztèque, une petite croix chrétienne a été incisée.
L'enceinte cérémonielle de Zultepec-Tecoaque était organisé autour de différentes places: la place centrale est formé du temple rond d'Ehecatl-Quetzalcoatl et de celui de Huitzilopochtli sur la place centrale tandis que les temples dédiés à Tlaloc et Mictlantecuhtli avaient été édifiés sur la place Sud. Une troisième place servaient d'espace commun.
Selon les examens de médecine légale, il semblerait que les 550 prisonniers aient été sacrifiés pendant les fêtes des vingtaines pendant 6 mois. Il est notamment probable que les restes retrouvés sur la place centrale correspondent à des individus sacrifiés à Huitzilopochtli, Tezcatlipoca et Quetzalcoatl, notamment lors de la fête de Panquetzaliztli. À l'instar des crânes retrouvés sur l'ancien tzompantli de Tenochtitlan, certains crânes de Zultepec présentent des perforations crâniennes qui laissent croire que les têtes aient été exposées. D'autre part des os semblent avoir été comme des trophées à l'entrée des maisons.
Les deux archéologues ont annoncé qu'ils reprenaient les fouilles à Zultepec avec l'espoir de comprendre les conditions de vie de ces prisonniers avant leur immolation.
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