Accéder au contenu principal

80 codex mexicains de la BNF bientôt disponibles

C'est le résultat de la persévérance d'une équipe de 70 spécialistes mexicains auprès des autorités de la Bibliothèque Nationale de France. Officiant au CIESAS (Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social), de l'INAH, de l'Universidad Veracruzana ou encore de l'ENAH, ils ont créé le projet Amoxcalli il y a six ans. Amoxcalli désignait autrefois en nahuatl l'édifice où étaient gardés les documents, notamment les tributs que devaient payer les vassaux de l'empire mexica.

Page du Codex Tolteca-Chichimeca,
Retrouvé le 10 juin 2010 sur 

On pourra regretter l'absence d'intérêt montré autant par les autorités de la BNF ou celle des Ministères de la Culture, de l'Education Nationale ou de la Recherche pour ce patrimoine étranger en terre française... A quand une exposition pour nous montrer ces trésors accessibles uniquement à certains chercheurs ? A quand un DVD ou des éditions papiers de tous ces codex? A quand un colloque pour nous les présenter ? Ce n'est pas tant les spécialistes français des textes qui manquent pour en proposer des études accessibles et intéressantes : Marc Thouvenot, Sybille de Pury, Patrick Johannsson ou encore Patrick Lesbre seraient certainement intéressés de nous les présenter. Il s'agit avant de volonté politique.

Le Mexique nous donne une leçon incroyable : dans le cadre du Bicentenaire de l'Indépendance et du Centenaire de la Révolution, les initiatives se multiplient pour mettre le patrimoine mexicain à la disposition de la population. Car même payant, le DVD qui sera préparé contient un patrimoine culturel dont nous ignorons parfois la présence frauduleuse en France. D'autre part la tenue du Cycle de Conférences sur les Codex Mexicains à la Bibliothèque Nationale de France, tous les lundis des mois de juin et juillet au MNA, permettra d'en savoir un peu plus sur les résultats de ce projet extraordinaire pour les études mésoaméricanistes.

Quarante-huit des quatre-vingts textes sont en outre complètement inédits. La BNF compte au total quelques 300 documents originaires de cette partie du Mexique. Il y a donc encore pas mal de travail pour les chercheurs... Parmi les plus connus, on trouve l'un des trois codex mayas encore existant, le Codex de Paris. On pourra également découvrir le Codex 20 Mazorcas, la Mapa Quinantzin, le Codex Tolteca-Chichimeca, etc. Vingt-quatre textes faisaient partie de la collection Lorenzo Boturini, du nom du voyageur chroniqueur du XVIII siècle qui avait parcouru la Nouvelle Espagne et en avait rapporté de nombreux documents et proposé une description.

La nouvelle est visible dans différents journaux mexicains comme El Universal, Milenio, ou même Publimetro. L'INAH a mis à disposition un petit diaporama sur son site. A vous de le voir. Les facsimile sont directement consultables sur la page internet du projet Amoxcalli.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai