Dans le quotidien la Jornada, on apprend que Leonardo López Luján entend bien poursuivre les fouilles sous la maison des Ajaracas. C'est là que son équipe pluridisciplinaire avait découvert le monolithe de Tlaltecuhtli en octobre 2006, actuellement au Musée du Templo Mayor.
Les fouilles qui n'ont jamais cessé depuis ont permis la mise au jour de très nombreuses offrandes, élargissant ainsi nos connaissances sur les Mexicas. Il reste cependant deux obstacles. Premièrement López Luján, soutenu par Matos Moctezuma, a rapidement affirmé l'hypothèse selon laquelle le monolithe de Tlatelcuhtli cachait la tombe du tlatoani Ahuizotl, prédecesseur de Moctezuma II. Or, jusqu'à présent, López Luján et son équipe n'a toujours pas trouvé de trace de cette tombe, même s'il considère que la multiplication et la richesse des offrandes seraient un argument tendant à prouver son existence. Deuxièmement, les fouilles atteignent des limites physiques et géologiques. Les fouilles se font en entonnoir et les archéologues ne peuvent plus accéder au matériel à fouiller et extraire. Qui plus est, on atteint les limites du périmètre autorisé pour les fouilles.
López Luján a donc annoncé que les travaux continueront mais sous une forme un peu différente. L'idée est de creuser un tunnel étroit vers l'ouest et de creuser différents puits de sondage. Jusqu'à présent les fouilles s'étaient déroulées vers le sud et l'ancienne chausée de Tacuba. Selon López Luján, les restes d'Ahuizotl ont probablement été incinérés et déposés à cet endroit. C'était du moins le modus operandi des funérailles des nobles et dirigeants de haut rang (cf. Chavez Balderas, 2006). Les sources coloniales comme Duran ont été ainsi corroborées par des fouilles antérieures : plusieurs urnes funéraires ont ainsi été retrouvées dans l'enceinte du Templo Mayor.
Dans son entretien avec Ana Mónica Rodríguez, Leonardo López Luján revient sur un élément peu clair du monolithe de Tlaltecuhtli : le trou en son centre.
Si vous observez attentivement la partie entourée en rouge, vous pourrez voir en deux pieds chaussées de sandales en obsidienne, appelées itzcactli. López Luján explique qu'elles faisaient partie d'un personnage vraisemblablement représenté de profil. Dès lors son identification est difficile : "... avec ce type de chaussures, on représentait Tonatiuh, Huitzilopochtli, Xiuhtecuhtli, Tecaztlipoca, Tláloc, Chantico, Xilomen, les dieux du pulque, Mitlanctecuhtli, Chiconahui Itzcuintli, Itztapaltótec et Xipe Tótec." Et López Luján d'ajouter malicieusement : "Moctezuma II avait l'habitude de chausser des itzcactli."
Une autre question qui se pose sur ce trou, c'est son existence même. Pourquoi cette dalle a-t-elle brisée ? Fut-ce intentionnel ou accidentel ? Si nous continuons le jeu des hypothèses, on pourrait se demander pourquoi il était nécessaire de supprimer l'image de la divinité ou du personnage représenté. Toute proportion gardée, on sait que les Egyptiens n'hésitaient pas à effacer le visage de certains personnages, comme Akhénaton, pour en supprimer l'âme.
Enfin, dernière chose à noter, Leonardo López Luján va publier deux ouvrages dans les prochaines semaines :
Vue des monolithes de Coyolxauhqui et de Tlaltecuhtli,
Culture Mexica, Postclassique,
Museo del Templo Mayor, Mexico.
Photo C. Cisneros, disponible le 23 juin 2010
Les fouilles qui n'ont jamais cessé depuis ont permis la mise au jour de très nombreuses offrandes, élargissant ainsi nos connaissances sur les Mexicas. Il reste cependant deux obstacles. Premièrement López Luján, soutenu par Matos Moctezuma, a rapidement affirmé l'hypothèse selon laquelle le monolithe de Tlatelcuhtli cachait la tombe du tlatoani Ahuizotl, prédecesseur de Moctezuma II. Or, jusqu'à présent, López Luján et son équipe n'a toujours pas trouvé de trace de cette tombe, même s'il considère que la multiplication et la richesse des offrandes seraient un argument tendant à prouver son existence. Deuxièmement, les fouilles atteignent des limites physiques et géologiques. Les fouilles se font en entonnoir et les archéologues ne peuvent plus accéder au matériel à fouiller et extraire. Qui plus est, on atteint les limites du périmètre autorisé pour les fouilles.
López Luján a donc annoncé que les travaux continueront mais sous une forme un peu différente. L'idée est de creuser un tunnel étroit vers l'ouest et de creuser différents puits de sondage. Jusqu'à présent les fouilles s'étaient déroulées vers le sud et l'ancienne chausée de Tacuba. Selon López Luján, les restes d'Ahuizotl ont probablement été incinérés et déposés à cet endroit. C'était du moins le modus operandi des funérailles des nobles et dirigeants de haut rang (cf. Chavez Balderas, 2006). Les sources coloniales comme Duran ont été ainsi corroborées par des fouilles antérieures : plusieurs urnes funéraires ont ainsi été retrouvées dans l'enceinte du Templo Mayor.
Dans son entretien avec Ana Mónica Rodríguez, Leonardo López Luján revient sur un élément peu clair du monolithe de Tlaltecuhtli : le trou en son centre.
Si vous observez attentivement la partie entourée en rouge, vous pourrez voir en deux pieds chaussées de sandales en obsidienne, appelées itzcactli. López Luján explique qu'elles faisaient partie d'un personnage vraisemblablement représenté de profil. Dès lors son identification est difficile : "... avec ce type de chaussures, on représentait Tonatiuh, Huitzilopochtli, Xiuhtecuhtli, Tecaztlipoca, Tláloc, Chantico, Xilomen, les dieux du pulque, Mitlanctecuhtli, Chiconahui Itzcuintli, Itztapaltótec et Xipe Tótec." Et López Luján d'ajouter malicieusement : "Moctezuma II avait l'habitude de chausser des itzcactli."
Une autre question qui se pose sur ce trou, c'est son existence même. Pourquoi cette dalle a-t-elle brisée ? Fut-ce intentionnel ou accidentel ? Si nous continuons le jeu des hypothèses, on pourrait se demander pourquoi il était nécessaire de supprimer l'image de la divinité ou du personnage représenté. Toute proportion gardée, on sait que les Egyptiens n'hésitaient pas à effacer le visage de certains personnages, comme Akhénaton, pour en supprimer l'âme.
Enfin, dernière chose à noter, Leonardo López Luján va publier deux ouvrages dans les prochaines semaines :
- Leonardo López Luján y Colin McEwan, coordinadores. 2010. Moctezuma II: tiempo y destino de un gobernante, INAH, Mexico.
- Leonardo López Luján. 2010. Tlaltecuhtli, Fundación conmemoraciones 2010/ INAH, Mexico.
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