Dans un de ses récents bulletins, l'INAH rapporte l'avancée de fouilles qui ont lieu dernière la cathédrale métropolitaine de Mexico. L'année dernière, le PAU (Programa de Arqueologia Urbana) avait permis la localisation d'un temple rond probablement dédié à Quetzalcoatl-Ehecatl, une des principales divinités des peuples mésoaméricains, à quelques dizaines mètres de la Pyramide double de Tlaloc et de Huitzilopochtli.
Désormais, ce sont 30 mètres de la plateforme de la pyramide ronde qui ont été dégagés par les archéologues. La longueur de la plateforme est estimée à 34 mètres. L'année dernière, Raul Barrera Rodriguez, responsable du PAU, avait proposé un diamètre de 14 mètres. En fait, il semblerait qu'il soit de 18 mètres.
Lors d'une conférence présentée à l'auditorium Eduardo Matos Moctezuma, Barrera Rodriguez a notamment insisté sur les travaux de consolidation et de restauration des stucs peints découverts sur la base de la pyramide. Diego Duran rapporte l'existence du temple de Quetzalcoatl à Cholula et les fêtes qu'on y effectuait en son honneur (2002 : vol. II, VI, 74). Il explique l'importance de cette divinité pour bon nombres de peuples mésoaméricains.
Plus amène à l'exagération et à l'imagination, Bernal Diaz del Castillo propose une vision plus fantastique du temple rond qui sera retrouvé à Tlatelolco, à quelques kilomètres de Tenochtitlan :
Ce passage certainement exagéré propose cependant des éléments intéressants, notamment l'existence d'une "tourelle", dont la porte était encadrée de peintures représentant des gueules de serpent. Ces propos ont ensuite constamment été réutilisés pour définir l'apparence de la pyramide de Quetzalcoatl à Tenochtitlan. L'architecte Ignacio Marquina proposa en son temps une reconstitution de cette pyramide en s'inspirant des deux textes. Mais ces informations concernent d'autres temples d'Ehecatl et non celui qui nous intéresse. Gageons que cet oubli est dû à la seule responsabilité au rédacteur de ce bulletin et non à Barrera Rodriguez.
Cependant la courte description de Diaz del Castillo peut être interprétée différemment. Récemment, Lopez Austin et Lopez Lujan rappellent l'existence d'un problème iconographique dans toute la Mésoamérique : celui de la représentation de la grotte. Celle-ci est présente depuis les Olmèques jusqu'aux Mexicas en passant par les Zapotèques, les Mayas des Hautes et Basses Terres (2009 : 255). Selon Baudez, cette représentation serpentiforme bicéphale visible sur la structure 20 du site de Chicanna n'aurait pas grand-chose à voir avec le serpent à plumes. Il s'agit du monstre terrestre, également représenté sur des poteries ou des stèles pour symboliser la mort ou la naissance d'un nouveau dirigeant assimilé au soleil (2007 : 36, ill. 7).
Bibliographie :
C.-F. Baudez.
2007. "Los dioses mayas : una aparicion tardia", in Arqueologia mexicana, vol. XV, 88, Mexico: Editorial Raices, p. 32-37.
B. Diaz del Castillo.
1961. Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, Madrid : Fernández Editores. Disponible en ligne le 26 février 2011 sur : http://www.antorcha.net/biblioteca_virtual/historia/bernal/indice.html .
D. Duran.
2002. Historias de las Indias de Nueva España e islas de tierra firme. 2 vols. Mexico : Cien de México.
A. Lopez Austin & L. Lopez Lujan.
2009. Monte sagrado-Templo Mayor. Mexico : INAH-UNAM.
Désormais, ce sont 30 mètres de la plateforme de la pyramide ronde qui ont été dégagés par les archéologues. La longueur de la plateforme est estimée à 34 mètres. L'année dernière, Raul Barrera Rodriguez, responsable du PAU, avait proposé un diamètre de 14 mètres. En fait, il semblerait qu'il soit de 18 mètres.
Lors d'une conférence présentée à l'auditorium Eduardo Matos Moctezuma, Barrera Rodriguez a notamment insisté sur les travaux de consolidation et de restauration des stucs peints découverts sur la base de la pyramide. Diego Duran rapporte l'existence du temple de Quetzalcoatl à Cholula et les fêtes qu'on y effectuait en son honneur (2002 : vol. II, VI, 74). Il explique l'importance de cette divinité pour bon nombres de peuples mésoaméricains.
Plus amène à l'exagération et à l'imagination, Bernal Diaz del Castillo propose une vision plus fantastique du temple rond qui sera retrouvé à Tlatelolco, à quelques kilomètres de Tenochtitlan :
"(...) y un poco apartado del gran cú estaba otra torrtecilla que también era casa de ídolos o puro infierno, porque tenía la boca de la una puerta una muy espantable boca de las que pintan que dicen que están en los infiernos con la boca abierta y grandes colmillos para tragar las ánimas; y asimismo estaban unos bultos de diablos y cuerpos de sierpes juntos a la puerta (...)" (1961, chap XXXIX)
Ce passage certainement exagéré propose cependant des éléments intéressants, notamment l'existence d'une "tourelle", dont la porte était encadrée de peintures représentant des gueules de serpent. Ces propos ont ensuite constamment été réutilisés pour définir l'apparence de la pyramide de Quetzalcoatl à Tenochtitlan. L'architecte Ignacio Marquina proposa en son temps une reconstitution de cette pyramide en s'inspirant des deux textes. Mais ces informations concernent d'autres temples d'Ehecatl et non celui qui nous intéresse. Gageons que cet oubli est dû à la seule responsabilité au rédacteur de ce bulletin et non à Barrera Rodriguez.
Cependant la courte description de Diaz del Castillo peut être interprétée différemment. Récemment, Lopez Austin et Lopez Lujan rappellent l'existence d'un problème iconographique dans toute la Mésoamérique : celui de la représentation de la grotte. Celle-ci est présente depuis les Olmèques jusqu'aux Mexicas en passant par les Zapotèques, les Mayas des Hautes et Basses Terres (2009 : 255). Selon Baudez, cette représentation serpentiforme bicéphale visible sur la structure 20 du site de Chicanna n'aurait pas grand-chose à voir avec le serpent à plumes. Il s'agit du monstre terrestre, également représenté sur des poteries ou des stèles pour symboliser la mort ou la naissance d'un nouveau dirigeant assimilé au soleil (2007 : 36, ill. 7).
Bibliographie :
C.-F. Baudez.
2007. "Los dioses mayas : una aparicion tardia", in Arqueologia mexicana, vol. XV, 88, Mexico: Editorial Raices, p. 32-37.
B. Diaz del Castillo.
1961. Historia verdadera de la conquista de la Nueva España, Madrid : Fernández Editores. Disponible en ligne le 26 février 2011 sur : http://www.antorcha.net/biblioteca_virtual/historia/bernal/indice.html .
D. Duran.
2002. Historias de las Indias de Nueva España e islas de tierra firme. 2 vols. Mexico : Cien de México.
A. Lopez Austin & L. Lopez Lujan.
2009. Monte sagrado-Templo Mayor. Mexico : INAH-UNAM.
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