Accéder au contenu principal

Escalier hiéroglyphique d'El Palmar : une hypothèse de lecture épigraphique

El Palmar est un site maya peu connu des chercheurs et encore moins du grand public. Situé dans l'état du Campeche, il est actuellement fouillé par une équipe américano-mexicaine dont les co-directeurs sont Kenichiro Tsukamoto, de l'Arizona State University, et Javier López Camacho, de l'Escuela Nacional de Antropología e Historia. Le tout est chapeauté par l'INAH.

C'est en périphérie du site que cette équipe a retrouvé un escalier hiéroglyphique dans le groupe Guzman, alors que la vingtaine d'escalier répertoriés en Mésoamérique l'ont été dans le centre des cités. Son existence avait été indiqué dès 2009 et deux campagnes de fouilles en 2009 et 2010 ont permis les découvertes suivantes. L'escalier desservait une plateforme de 10 m de côté pour 3 de hauteur.  Les restes de cet escalier comportent six marches que l'équipe de Tsukamoto et López Camacho s'est efforcée de reconstituer, les quatre inférieures ayant mieux affronté les épreuves du temps. Ce puzzle comporte 90 blocs où sont visibles 130 cartouches sculptés de glyphes. Le résultat est assez impressionnant : jugez plutôt !


Escalier hiéroglyphique, Classique moyen, maya, El Palmar, Campeche.
Photo : Kenichiro Tsukamoto/INAH, disponible le 25 avril 2011 sur  

Le contenu épigraphique de cet escalier épigraphique a apporté son lot de surprises. D'une part parce qu'il fait état d'évènements qui se sont déroulés à El Palmar entre 250 et 900 de notre ère, appelé Classique. Mais il propose aussi des informations sur les relations qu'entretenait deux villes très importantes à cette époque que sont Calakmul, dans l'état actuel du Campeche, au Mexique, et Copan, situé au Honduras. Rappelons que ces deux cités étaient éloignées d'environ 400 kms. Leurs souverains respectifs se seraient rencontrés à El Palmar le 13 septembre 726.

Les fouilles ont également permis de mettre au jour ce très beau vase peint. Avec un autre vase, ils formaient une offrande qui accompagnaient les ossements d'un individu de haut rang. C'est du moins l'hypothèse défendue par l'anthropologue physique de l'Arizona State University, Jessica Cerezo-Román. L'analyse de la dentition a révélé la présence d'incrustations en obsidienne. Les restes ont pu être datés vers 750.


Vase maya, El Palmar, Campeche, Classique moyen.
Photo : Kenichiro Tsukamoto/INAH, disponible le 25 avril 2011 sur : 

Des restes de céramiques ont été retrouvés dans la cella qui surmontait la plateforme. Les banquettes intérieures ont rélévés des traces d'incendies, ce qui supposerait que la ville fut conquise et détruite par le feu, comme c'était généralement le cas en Mésoamérique (cf. Dos Pilas).

Les photos que nous reproduisons ont toutes été retrouvées sur le site de l'INAH et font partie d'un diaporama que vous pouvez librement consulter.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Le Codex de Florence disponible en haute résolution

La Bibliothèque Numérique Mondiale est une alternative intéressante à la diffusion du patrimoine littéraire universel. C'est dans ce cadre que la Bibliotèque laurentienne a autorisé la numérisation de cet ouvrage si important pour les chercheurs sur le Mexique ancien. Il est désormais possible de consulter électroniquement le texte bilingue nahuatl-castillan et les illustrations qui accompagnaient chaque livre. Bonne lecture ! Références : Bernardino de Sahagún (2012). Codex de Florence . [En ligne] Disponible sur : http://www.wdl.org/fr/item/10096/#q=Codex+de+Florence&view_type=list&search_page=1&qla=fr. [Dernier accès 02/09/2013].