Accéder au contenu principal

Ceibal : vers une chronologie mésoaméricaine chamboulée ?

Dans un article publié le 25 avril dernier dans la revue Science (1), les archéologues Takeshi Inomata, Daniela Triadan, Kazuo Aoyama, Victor Castillo et Hitoshi Yonenobu proposent une hypothèse issue de leurs fouilles entreprises sur le site guatémaltèque de Ceibal. Des datations ont été effectuées sur des matériaux retrouvés dans un espace civico-rituel formé des restes d'une plateforme carrée et d'une autre plus longue, les deux étant séparées par une place. Elles remontent à 1000 avant notre ère.

Des rénovations à peine plus récentes (vers 700 avant notre ère) ont vu la plateforme carrée se transformer en petite pyramide de 6 m sur 8 m tandis qu'une nouvelle plateforme allongée a été édifié juste derrière la plus ancienne.

Ce sont les dates des édifications les plus anciennes qui font croire que les Mayas ont au mieux forgé leur culture sans un contact direct avec les Olmèques. Pourquoi une telle idée, révolutionnaire sous bien des aspects ? Tout simplement parce que les premières structures de La Venta ont été datées 200 ans plus tard que celles récemment découvertes de Seibal. Jusqu'alors les groupes mayas présents alors vers le sud avaient été influencés par la culture olmèque entre 1500 et 400 avant notre ère.

Un autre paradigme pourrait être également reconsidéré bientôt : les rituels et les espaces publics seraient apparus après que les civilisations naissantes ont formé des systèmes économiques et des classes sociales.

Cependant ce n'est pas la fin de la chronologie et de l'influence olmèque vers la zone maya si on en croit les commentaires de Michael Coe et Jack Clark. Les deux chercheurs rappellent justement que le site de San Lorenzo, bien que mal exploré, a été daté vers 2150 avant Jésus-Christ. Rebecca Lauck, chargé des fouilles à La Venta, estime que les rituels effectués à cet endroit sont différents des rituels effectués à Ceibal et dans d'autres sites mayas.

Pour en savoir plus, veuillez consulter l'article publié sur le site Science News.

(1) T. Inomata et al. Early ceremonial constructions at Ceibal, Guatemala, and the origins of lowland Maya civilization. Science. Vol. 340, 26/04/2013, p. 467. doi:10.1126/science.1234493.
(2) Bower, B. Maya civilization's roots may lie in ritual. Disponible en linea para : Maya civilization's roots may lie in ritual .

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai