L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.
Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.
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| Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. |
L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zones rapidement et avec une précision remarquable.
Les résultats obtenus à Guiengola ont été spectaculaires :ils ont révélé une cité beaucoup plus vaste et complexe qu'on ne l'imaginait. Des centaines de structures sont apparues sur les images, dévoilant un réseau urbain organisé et sophistiqué. On y distingue clairement des plates-formes cérémonielles, des bâtiments résidentiels, des jeux de balle, des réseaux de voies d'accès et même des systèmes d'irrigation élaborés.
L'analyse des données LiDAR a permis d'identifier plusieurs zones distinctes au sein de la cité. Une zone semble avoir été le centre cérémoniel, avec des structures monumentales et des places publiques probablement utilisées pour les rituels et les rassemblements. D'autres zones montrent une densité élevée de bâtiments résidentiels, suggérant des quartiers d'habitation organisés (Fig.3). La présence de nombreux canaux d'irrigation témoigne de la maîtrise de l'eau par les Zapotèques de Guiengola, essentielle pour l'agriculture et la subsistance de la population.
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| Fig. 2. Épicentre de Guiengola. Vue LiDAR, Proyecto Guiengola. |
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| Fig. 3. Ensemble résidentiel 237 dans la Zone Résidentielle Est. Proyecto Guiengola. |
Des fouilles archéologiques sur le terrain ont complété le travail de prospection aérieenne. Des équipes d'archéologues se rendent sur le site pour confirmer les découvertes du LiDAR, mener des fouilles plus approfondies et recueillir des artefacts. Ces fouilles ont déjà permis de découvrir de la céramique, des outils en pierre, des restes de structures architecturales et des indices sur les activités quotidiennes des habitants de Guiengola. Les artefacts découverts permettent de mieux comprendre l'économie, la culture et les croyances religieuses de cette population.
La redécouverte progressive de Guiengola grâce au LiDAR est une avancée majeure pour la compréhension de la civilisation zapotèque. Elle remet en question certaines hypothèses antérieures et nous offre un aperçu plus complet de la complexité sociale, politique et économique de cette civilisation à la fin de la période Postclassique. La taille et l'organisation de la cité suggèrent une population importante et une société bien structurée, avec une hiérarchie sociale et une gestion efficace des ressources.
Les travaux à Guiengola se poursuivent depuis 2018. Les données LiDAR sont encore en cours d'analyse, et de nouvelles fouilles sont prévues pour approfondir notre compréhension de cette cité fascinante. Chaque nouvelle découverte nous rapproche un peu plus de la compréhension de la vie des Zapotèques de Guiengola et de leur place dans l'histoire plus large de la Mésoamérique. L'aventure archéologique à Guiengola ne fait que commencer, et les prochaines années promettent de nombreuses révélations passionnantes.
Vous pouvez également écouter le résumé audio suivant, généré par IA.
Références bibliographiques
Ramón Celis, P. G. (2024). Airborne lidar at Guiengola, Oaxaca: Mapping a Late Postclassic Zapotec city. Ancient Mesoamerica, 35(3), 899–916. doi:10.1017/S0956536124000166
Ce billet a été créé par l'intelligence artificielle ARIA en utilisant directement l'article original. Il a ensuite relu, corrigé et complété par l'auteur de ce blog.



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