Nous avons déjà évoqué le travail du Dr. Michael Smith, archéologue responsable du Projet Calixtlahuaca et professeur à l'Université d'Arizona. C'est également un féru de publications en ligne : auteur de deux carnets, il présente régulièrement, non sans humour, les vicissitudes de ses recherches comme celle de la Recherche anthropologique (avec une majuscule, s'il vous plaît) aux Etats-Unis.
Deux de ses dernières notes ont récemment attiré notre attention. La première propose une réflexion sur le terme "aztèque". Smith se distingue de la définition communément admise de ce terme et montre qu'il peut s'appliquer aux habitants de Calixtlahuaca, pour peu qu'on soit un peu ouvert d'esprit et qu'on cesse d'utiliser exclusivement le terme aztèque pour désigner les habitants de Tenochtitlan. Par le passé, certains chercheurs avaient tenté d'établir une différenciation entre les termes "mésoaméricain", "mexica", "nahua" et "aztèque". Graulich donne une limite temporelle et géographique à cet adjectif : il estime qu'il peut être appliqué aux différents "peuples qui vécurent au Mexique central pendant la période Postclassique récent (soit de 1200 environ à 1521) ou firent partie de l'empire créé par les Mexicas" (1987: 13). Dans sa note, Smith précise que le terme "aztèque" n'est certainement pas très en usage avant l'arrivée des Espagnols. Mais il se rapproche de Graulich en plaisantant sur le titre de son ouvrage publié chez Blackwell.
Dans son carnet d'aide à la publication scientifique, Smith revient longuement sur les querelles de clochers au sein de la prestigieuse AAA (acronyme d'American Anthropological Association, et nom d'une fameuse association qui aide à devenir sobre). On y apprend ainsi le diktat des anthropologues dits "socioculturels" sur d'autres branches de cette discipline comme l'anthropologie physique ou l'archéologie. Ce type de raisonnement, auquel nous ne sommes pas vraiment familiers, nous fait réfléchir sur la matière propre de ce carnet. Il nous est tout bonnement impossible de la hiérarchiser dans la mesure où, pour étudier et interpréter l'homme, il nous faut consulter une multitude de couleurs qui vont s'additionner pour former la lumière d'une idée. Cette dernière métaphore d'optique étant, la vision des responsables de l'AAA semble plus que réductrice et ostracisante, faisant de l'archéologie une simple banque de données...
Ressources :
Graulich, Michel.
1987. Mythes et rituels du Mexique ancien préhispanique. Classe de Lettres, Académie Royale des Lettres, Bruxelles.
Smith, Michael.
2003. The Aztecs. Series: "The Peoples of America", Blackwell Publishers, Oxford. (2e édition).
2011. "The Aztecs at Calixtlahuaca". In Calixtlahuaca Archaeological Project (blog), retrouvé le 9 janvier 2011 sur http://calixtlahuaca.blogspot.com/2011/01/aztecs-of-calixtlahuaca.html.
2011. "American Anthropologist implies that archaeology is not part of anthropology". In Publishing archaeology (blog), retrouvé le 9 janvier 2011 sur http://publishingarchaeology.blogspot.com/2011/01/american-anthropologist-implies-that.html.
Deux de ses dernières notes ont récemment attiré notre attention. La première propose une réflexion sur le terme "aztèque". Smith se distingue de la définition communément admise de ce terme et montre qu'il peut s'appliquer aux habitants de Calixtlahuaca, pour peu qu'on soit un peu ouvert d'esprit et qu'on cesse d'utiliser exclusivement le terme aztèque pour désigner les habitants de Tenochtitlan. Par le passé, certains chercheurs avaient tenté d'établir une différenciation entre les termes "mésoaméricain", "mexica", "nahua" et "aztèque". Graulich donne une limite temporelle et géographique à cet adjectif : il estime qu'il peut être appliqué aux différents "peuples qui vécurent au Mexique central pendant la période Postclassique récent (soit de 1200 environ à 1521) ou firent partie de l'empire créé par les Mexicas" (1987: 13). Dans sa note, Smith précise que le terme "aztèque" n'est certainement pas très en usage avant l'arrivée des Espagnols. Mais il se rapproche de Graulich en plaisantant sur le titre de son ouvrage publié chez Blackwell.
Dans son carnet d'aide à la publication scientifique, Smith revient longuement sur les querelles de clochers au sein de la prestigieuse AAA (acronyme d'American Anthropological Association, et nom d'une fameuse association qui aide à devenir sobre). On y apprend ainsi le diktat des anthropologues dits "socioculturels" sur d'autres branches de cette discipline comme l'anthropologie physique ou l'archéologie. Ce type de raisonnement, auquel nous ne sommes pas vraiment familiers, nous fait réfléchir sur la matière propre de ce carnet. Il nous est tout bonnement impossible de la hiérarchiser dans la mesure où, pour étudier et interpréter l'homme, il nous faut consulter une multitude de couleurs qui vont s'additionner pour former la lumière d'une idée. Cette dernière métaphore d'optique étant, la vision des responsables de l'AAA semble plus que réductrice et ostracisante, faisant de l'archéologie une simple banque de données...
Ressources :
Graulich, Michel.
1987. Mythes et rituels du Mexique ancien préhispanique. Classe de Lettres, Académie Royale des Lettres, Bruxelles.
Smith, Michael.
2003. The Aztecs. Series: "The Peoples of America", Blackwell Publishers, Oxford. (2e édition).
2011. "The Aztecs at Calixtlahuaca". In Calixtlahuaca Archaeological Project (blog), retrouvé le 9 janvier 2011 sur http://calixtlahuaca.blogspot.com/2011/01/aztecs-of-calixtlahuaca.html.
2011. "American Anthropologist implies that archaeology is not part of anthropology". In Publishing archaeology (blog), retrouvé le 9 janvier 2011 sur http://publishingarchaeology.blogspot.com/2011/01/american-anthropologist-implies-that.html.
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