Accéder au contenu principal

Vers un inventaire extensif de la peinture murale teotihuacaine

Lorsque Beatriz de la Fuente dirigeait l'Instituto de Investigaciones Estéticas à l'Universidad Nacional Autónoma de México, elle mit en place un projet de publication multi et interdisciplinaire pour mettre en valeur un pan sous-estimé du patrimoine pictural mexicain : la peinture murale préhispanique. Des analyses furent publiées dans le Boletín de pintura mural prehispánica. Puis en 1996 furent édités les deux premiers volumes d'une collection d'ouvrages qui catalogue ce genre de vestiges dans la Cité où apparaissent les dieux.

Depuis le décès de De la Fuente, c'est María Teresa Uriarte qui a repris le flambeau au sein d'Estéticas. Dans un projet collaboratif avec l'INAH et le Centro de Estudios Teotihuacanos, elle a entrepris un vaste projet de catalogage de tous les fragments de peintures conservés in situ et dans différentes réserves de musées mexicains. Dans cette tâche ardue,  elle est aidée par la restauratrice Gloria Torres Rodríguez et l'archéologue Claudia López Pérez. Une équipe comptant photographes, architectes, archéologues, artistes visuels et informaticiens a été formée pour l'occasion.

Pour bien comprendre l'ampleur de ce registre effectué entre 2010 et 2012, voici quelques chiffres publiés dans ce bulletin de l'INAH.

  • 12560 fragments catalogués appartenant à une occupation de la ville entre 200 et 700 de notre ère,
  • 12434 photos prises,
  • 1114 dessins,
  • 1870 fragments capturés,
  • trois zones monumentales placées sous restauration urgente
  • sept autres cataloguées,
  • réintégration de quatre œuvres sur châssis.
A titre de comparaison, lorsque Arthur Miller a publié son ouvrage sur les peintures murales teotihuacaines en 1973, il avait compté 358 peintures. De la Fuente 


Un glossaire est actuellement en cours de rédaction et un diagnostique général a été émis pour chaque zone. C'est donc une énorme base de données qui sera mise à disposition des chercheurs teotihuacanistes. Chaque fragment catalogué comprend les référents suivants :
  • numéro de registre,
  • réserve,
  • lieu de conservation,
  • technique utilisée,
  • état de conservation,
  • origine, 
  • couleur, 
  • caractéristiques physiques, 
  • type de scène.
En ce qui concerne les peintures étudiées in situ, la fiche inclut les données semblables à quelques détails près :
  • secteur de la ville,
  • unité architecturale,
  • structure,
  • carte de situation de la peinture,
  • élément architectural;
  • caractéristiques physiques,
  • description résumée des scènes;
  • motifs représentés,
  • état de conservation,
  • restaurations antérieures.
En général, il existe plus de 60000 fragments disponibles in situ. 126000 sont encore sur châssis et n'ont pas encore été restaurés.

Pour conclure ce billet, nous vous recommandons de regarder ce reportage disponible sur la chaîne INAHTV.



Références bibliographiques
Fuente, B. d. l. (Ed.). (1995). La pintura mural prehispánica en México. I Teotihuacan (1. ed.). Mexico: Universidad Nacional Autónoma de México, Instituto de Investigaciones Estéticas.
Miller, A. G. (1973). The mural painting of Teotihuacán. Washington, D.C.: Dumbarton Oaks.

Félicitations et merci pour ce travail de recherches indispensables pour une meilleure diffusion des matériels archéologiques de Teotihuacan.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...