Ouverte officiellement au public depuis 2012, la zone archéologique de Zultepec-Tecoaque continue d'être fouillée par une équipe dont le responsable est Enrique Martínez Vargas. Il y a quelques années, nous publions d'ailleurs un billet qui présentait des découvertes significatives sur le traitement réservé à une caravane d'Espagnols et de leurs accompagnants, autochtones et esclaves d'origine africaine.
Petit à petit, ce site révèle ses secrets. Le dernier en date a été présenté en conférence de presse par Martínez Vargas et sa collègue Ana María Jarquín Pacheco. Au moment de l'arrivée des Espagnols, Zultepec-Tecoaque était une ville qui produisait et exportait du pulque, cet alcool d'agave fermenté qu'on peut toujours goûter dans le centre de l'actuelle ville de Tlaxcala. Les nombreuses campagnes de fouilles ont en effet permis d'établir la présence de 26 citernes artificielles destinées à récupérer les eaux de pluies. Mais cette fois-ci, la donne est sensiblement différente.
La citerne 13 en cours de fouille possède une ouverture de 45 cm de diamètre pour s'élargir à 1,2 m de diamètre les restes d'un jeune homme d'enfants en bas âge gisait à une profondeur de 6,20 m. Martínez Vargas estime que la profondeur de cette citerne atteindrait un peu de plus de 7 m. Elle est situé dans une zone résidentielle.
L'organisation et le contenu de cet enterrement est pour l'heure unique à Zultepec. Selon l'examen médico-légal effectué par l'anthropologue physique Bertha Alicia Flores Hernández indique que les restes de l'individu correspondent à celui d'un jeune homme âgé entre 25 et 28 ans, présentant des "traces d'activité intense" sans pour autant montrer de pathologies sévères. L'observation de sa dentition correspond à celles d'autres individus originaires de la région. Le corps avait été déposé en position cubito-dorsale, les pieds orientés vers l'ouest et la tête vers l'est. Cependant il faut encore déterminer si il fut mort naturellement ou s'il a été sacrifié avant d'être déposé.
D'autres ossements fragmentaires (vertèbres cervicales, côtes et ceinture pelvienne) étaient associés à une pierre verdâtre cylindrique sculptée du glyphe 2 Lapin (ome tochtli en nahuatl) correspondent à ceux d'enfants dont les analyses ADN permettront d'établir une éventuelle filiation ethnique. Un trône sculpté a pour sa part été retrouvé sous le corps de l'individu. Là encore, le glyphe ome tochtli est visible sur un de ses côtés.
La zone fouillée cette année correspond à une ensemble résidentiel où quatre citernes ont été détectées. Dans la 14 avait été déposé un groupe de chiens. Dans la citerne 15, ce sont des jarres, des figurines un clou qui sont apparus. La 16 sera prochainement fouillée.
Ome tochtli est une divinité bien connue des peuples préhispaniques du Haut Plateau central. C'est justement une divinité du pulque souvent représentée pendant le Postclassique. Il fait partie des 400 lapins (centzon totochtin en nahuatl), au même titre que Pahtecatl, Tepoztecatl, Toltecatl. Per se, les totochtin faisait directement allusion à l'ébriété, comportement réservé aux anciens. Il était notablement proscrit de s'en prendre verbalement à un ivrogne de peur provoquer le ressentiment d'un des 400 lapins ().
Pour en savoir plus sur cette belle découverte, nous vous invitons à regarder ce reportage mis en ligne sur la chaîne Youtube de l'INAH ou jeter un oeil au diaporama disponible sur le site de l'INAH.
Références bibliographiques
Olivier, G. (2012). Los dioses ebrios del México antiguo. De la transgresión a la inmortalidad. Arqueología mexicana, (XIX) 114, 26-33. Mexico : Editorial Raíces.
Petit à petit, ce site révèle ses secrets. Le dernier en date a été présenté en conférence de presse par Martínez Vargas et sa collègue Ana María Jarquín Pacheco. Au moment de l'arrivée des Espagnols, Zultepec-Tecoaque était une ville qui produisait et exportait du pulque, cet alcool d'agave fermenté qu'on peut toujours goûter dans le centre de l'actuelle ville de Tlaxcala. Les nombreuses campagnes de fouilles ont en effet permis d'établir la présence de 26 citernes artificielles destinées à récupérer les eaux de pluies. Mais cette fois-ci, la donne est sensiblement différente.
La citerne 13 en cours de fouille possède une ouverture de 45 cm de diamètre pour s'élargir à 1,2 m de diamètre les restes d'un jeune homme d'enfants en bas âge gisait à une profondeur de 6,20 m. Martínez Vargas estime que la profondeur de cette citerne atteindrait un peu de plus de 7 m. Elle est situé dans une zone résidentielle.
L'organisation et le contenu de cet enterrement est pour l'heure unique à Zultepec. Selon l'examen médico-légal effectué par l'anthropologue physique Bertha Alicia Flores Hernández indique que les restes de l'individu correspondent à celui d'un jeune homme âgé entre 25 et 28 ans, présentant des "traces d'activité intense" sans pour autant montrer de pathologies sévères. L'observation de sa dentition correspond à celles d'autres individus originaires de la région. Le corps avait été déposé en position cubito-dorsale, les pieds orientés vers l'ouest et la tête vers l'est. Cependant il faut encore déterminer si il fut mort naturellement ou s'il a été sacrifié avant d'être déposé.
D'autres ossements fragmentaires (vertèbres cervicales, côtes et ceinture pelvienne) étaient associés à une pierre verdâtre cylindrique sculptée du glyphe 2 Lapin (ome tochtli en nahuatl) correspondent à ceux d'enfants dont les analyses ADN permettront d'établir une éventuelle filiation ethnique. Un trône sculpté a pour sa part été retrouvé sous le corps de l'individu. Là encore, le glyphe ome tochtli est visible sur un de ses côtés.
La zone fouillée cette année correspond à une ensemble résidentiel où quatre citernes ont été détectées. Dans la 14 avait été déposé un groupe de chiens. Dans la citerne 15, ce sont des jarres, des figurines un clou qui sont apparus. La 16 sera prochainement fouillée.
Ome tochtli est une divinité bien connue des peuples préhispaniques du Haut Plateau central. C'est justement une divinité du pulque souvent représentée pendant le Postclassique. Il fait partie des 400 lapins (centzon totochtin en nahuatl), au même titre que Pahtecatl, Tepoztecatl, Toltecatl. Per se, les totochtin faisait directement allusion à l'ébriété, comportement réservé aux anciens. Il était notablement proscrit de s'en prendre verbalement à un ivrogne de peur provoquer le ressentiment d'un des 400 lapins ().
Pour en savoir plus sur cette belle découverte, nous vous invitons à regarder ce reportage mis en ligne sur la chaîne Youtube de l'INAH ou jeter un oeil au diaporama disponible sur le site de l'INAH.
Références bibliographiques
Olivier, G. (2012). Los dioses ebrios del México antiguo. De la transgresión a la inmortalidad. Arqueología mexicana, (XIX) 114, 26-33. Mexico : Editorial Raíces.
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