Accéder au contenu principal

Nouvelles perspectives de recherches au Grand Temple de Tenochtitlan

Lors d'une conférence magistrale prononcée le 30 novembre dernier dans le cadre de la Table ronde de Tenochtitlan au Collège national, Leonardo López Luján est revenu sur le programme iconographique de la pyramide double et du cuauhxicalco, mis à jour par le Programme d'Archéologie Urbaine il y a quelques années. Vous pouvez voir cette conférence à partir de la 41e minute de la vidéo que nous insérons.



Watch live streaming video from colegionacional at livestream.com

Pour mieux comprendre l'ampleur de cette découverte, analysons ce bulletin publié sur le site de l'INAH. En 2013, les archéologues du Proyecto Templo Mayor découvrent la présence d'un tunnel qui traverse le cuauhxicalco découvert quelques mois auparavant par le Programme d'Archéologie Urbaine et que nous rapportions aussitôt dans ce billet du 8 octobre 2011. Il aura fallu préalablement retirer un lourd bloc d'andésite d'un peu plus de trois tonnes et dépourvu de reliefs sculptés. Ce dernier recouvrait une grande "boîte" à offrandes, elle même remplie des restes d'un mur qui avait été démantelé. Une fois déplacés ses vestiges sont apparues les offrandes 149 et 151. 

L'offrande 149 contenait le crâne, la mâchoire et les trois premières vertèbres cervicales de deux enfants, âgés de 5 à 7 ans au moment de leur décès. López Luján a précisé que même si ce n'était pas la première fois que les restes d'enfants étaient mis au jour, le fait qu'ils aient été sacrifiés et rapidement déposés est inédit au Grand Temple. Les petits corps étaient accompagnés d'os d'aigles, de couteaux de sacrifice, de braseros et d'objets en or. Des études ADN ont été entreprises et donneront bientôt leur verdict. L'offrande 151 contenait pour sa part le crâne d'une femme adulte.

Derrière le mur sud du dépôt et au moment de clore la fouille, l'archéologue Tomás Cruz a rapidement détecté la présence du couloir que mentionne López Luján. Ce dernier mesure 8,38 m de long, 0,45 m de large et 1,5 m de haut et compte deux accès fermés par des éléments de maçonnerie. Une huitième campagne de fouilles au Templo Mayor aura lieu probablement au début de l'année prochaine avec l'espoir de vérifier l'hypothèse de l'archéologue francophone : il pourrait s'agir de caches où reposeraient les cendres de plusieurs tlahtoque.

L'annonce, faite dans le cadre d'une conférence magistrale prononcée par López Luján lors de la première journée de la Table ronde de Tenochtitlan, s'est répandue comme une traînée de poudre, d'abord sur le site de La Jornada, quotidien publié par l'UNAM, puis dans La crónica de hoyProceso, El Universal. National Geographic en espagnol y est également allé de sa petite brève. Proceso fait preuve de la même mesure que le chercheur mexicain et indique en titre qu'il s'agit d'une hypothèse de travail. La prudence est également de rigueur sur le site USNews.




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...