Il y a maintenant deux ans, la Jornada et les revues spécialisées en archéologie avaient publié plusieurs articles sur une très importante découverte, qui avait eu lieu dans le site archéologique de Zultepec, état de Tlaxcala.
La découverte de presque 500 squelettes, enterrés dans le centre cérémoniel du site, avait amené les archéologues à s’interroger sur les raisons d’une telle hécatombe, et à commencer une série d’analyses qui avaient pour but une meilleure compréhension du contexte – voir s’il s’agissait d’un sacrifice ou d’un massacre dû à une guerre – et des restes humains découverts.
Enrique Martinez, archéologue et directeur du projet de recherches, a ainsi démontré la présence de plusieurs origines ethniques (Espagnols, Africains, Taïnos) d’animaux domestiques, qui voyageaient pour rejoindre la capitale aztèque, Tenochtitlan. Ces individus, auxquels les chroniques historiques du XVI siècle font allusion, auraient été sacrifiés et seraient ensuite devenus l’objet de rites de cannibalisme, de la part des prêtres et des hauts dignitaires.
Bien évidemment, toutes ses informations ont été tirées de l’analyse des restes osseux. Parmi les gens sacrifiés étaient présents des hommes et des femmes appartenant à l’ethnie européenne – des Espagnols – ainsi que des Tainos – indigènes des îles du Caribe – des Noirs, des Métis, des Mayas, des Totonaques, ainsi que des femmes enceintes de 18-20 ans et des enfants de 4-5 ans.
Les restes de plusieurs animaux, eux aussi provenant d’Espagne, ont en outre été retrouvés, comme par exemple chèvres, vaches, chevaux et poulets.
Les analyses menées par Martinez ont permis de découvrir que les rites sacrificiels se sont déroulés au long de six mois, puisque, selon l’avis de l’archéologue, ce centre cérémoniel ne connaissait pas les sacrifices humains et il fallait donc modifier son enceinte sacrée pour permettre la réalisation de plusieurs fêtes religieuses.
Cette importante découverte est un remarquable témoignage des moments les plus obscurs de l’histoire de la Conquête du Mexique, et plusieurs hypothèses ont été proposées à ce sujet. Fort probablement, lors du voyage de retour de Hernan Cortes vers Tenochtitlan, après avoir vaincu les résistances de Panfilo de Narvaez et son armée, une partie de sa suite avait été laissée dans la région de Zultepec, et elle aurait ensuite été attaquée par les Aztèques.
Martinez, en revanche, estime que ces sacrifices sanglants auraient été décidés par le frère de l’empereur Motecuhzoma, Cuiltlahuac, le chef de la révolte aztèque contre les Espagnols.
En attendant l’avancement des recherches et les résultats définitifs des analyses des restes humains retrouvés, on vous offre ici un documentaire entièrement consacré à cette impressionnante découverte.
On attend vos commentaires et vos opinions…
La série a été diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne PBS et, semble-t-il, inédite en France. Le titre anglais est The Aztec massacre.
Bibliographie
Grunberg, Bernard. "Les conquistadors noirs de Mexico". In N. Ragot, S. Peperstraete et G. Olivier (éds.), La quête du serpent à plumes, arts et histoire en Mésoamérique en hommage à Michel Graulich, Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, vol.146, Brepols, Paris-Bruxelles, pp.445-458
La découverte de presque 500 squelettes, enterrés dans le centre cérémoniel du site, avait amené les archéologues à s’interroger sur les raisons d’une telle hécatombe, et à commencer une série d’analyses qui avaient pour but une meilleure compréhension du contexte – voir s’il s’agissait d’un sacrifice ou d’un massacre dû à une guerre – et des restes humains découverts.
Enrique Martinez, archéologue et directeur du projet de recherches, a ainsi démontré la présence de plusieurs origines ethniques (Espagnols, Africains, Taïnos) d’animaux domestiques, qui voyageaient pour rejoindre la capitale aztèque, Tenochtitlan. Ces individus, auxquels les chroniques historiques du XVI siècle font allusion, auraient été sacrifiés et seraient ensuite devenus l’objet de rites de cannibalisme, de la part des prêtres et des hauts dignitaires.
Bien évidemment, toutes ses informations ont été tirées de l’analyse des restes osseux. Parmi les gens sacrifiés étaient présents des hommes et des femmes appartenant à l’ethnie européenne – des Espagnols – ainsi que des Tainos – indigènes des îles du Caribe – des Noirs, des Métis, des Mayas, des Totonaques, ainsi que des femmes enceintes de 18-20 ans et des enfants de 4-5 ans.
Les restes de plusieurs animaux, eux aussi provenant d’Espagne, ont en outre été retrouvés, comme par exemple chèvres, vaches, chevaux et poulets.
Les analyses menées par Martinez ont permis de découvrir que les rites sacrificiels se sont déroulés au long de six mois, puisque, selon l’avis de l’archéologue, ce centre cérémoniel ne connaissait pas les sacrifices humains et il fallait donc modifier son enceinte sacrée pour permettre la réalisation de plusieurs fêtes religieuses.
Cette importante découverte est un remarquable témoignage des moments les plus obscurs de l’histoire de la Conquête du Mexique, et plusieurs hypothèses ont été proposées à ce sujet. Fort probablement, lors du voyage de retour de Hernan Cortes vers Tenochtitlan, après avoir vaincu les résistances de Panfilo de Narvaez et son armée, une partie de sa suite avait été laissée dans la région de Zultepec, et elle aurait ensuite été attaquée par les Aztèques.
Martinez, en revanche, estime que ces sacrifices sanglants auraient été décidés par le frère de l’empereur Motecuhzoma, Cuiltlahuac, le chef de la révolte aztèque contre les Espagnols.
En attendant l’avancement des recherches et les résultats définitifs des analyses des restes humains retrouvés, on vous offre ici un documentaire entièrement consacré à cette impressionnante découverte.
On attend vos commentaires et vos opinions…
La série a été diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne PBS et, semble-t-il, inédite en France. Le titre anglais est The Aztec massacre.
Bibliographie
Grunberg, Bernard. "Les conquistadors noirs de Mexico". In N. Ragot, S. Peperstraete et G. Olivier (éds.), La quête du serpent à plumes, arts et histoire en Mésoamérique en hommage à Michel Graulich, Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, vol.146, Brepols, Paris-Bruxelles, pp.445-458
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