"Mieux vaut tard que jamais"... Alors que j'attendais l'arrivée de ce numéro spécial depuis début août, j'ai dû attendre plus longtemps que d'habitude pour le recevoir. Après des vacances méritées et un premier envoi qui a rendu quelqu'un d'autre très heureux, j'ai pu enfin parcourir rapidement ce numéro dont le thème est le cacao.
Ce numéro intègre une mini-collection de numéros spéciaux sur le patrimoine alimentaire mésoaméricain : le numéro 32 portait sur les piments, le 36 sur la tomate, les haricots et les courges, le 38 sur le maïs. Le choix du cacao n'est pas anodin dans la mesure où les amandes de ce fruit servaient autant comme boisson ou nourriture que de monnaie d'échange. En fait ce sont six axes d'études qui sont proposés.
D'abord il y a l'aspect purement botanique qui permet de distinguer le cacao (theobroma) mésoaméricain de son parent amazonien, plus amer. Au total on compte actuellement plus de vingt variétés d'arbre à cacao. On apprend ainsi les principales traductions du fruit, les descriptions anciennes et modernes qui en sont faites, la distribution de sa culture et ses usages.
Dans un deuxième temps, on peut observer un petit catalogue de représentations préhispaniques de l'arbre à cacao, de son fruit, voire de ses fèves.
Grâce à cette iconographie, on comprend l'importance symbolique du cacao, complément nocturne du maïs solaire. Le cacao est même fréquemment associé à la mort et à l'inframonde.
Une autre perspective intéressante détaille l'importance économique du cacao, notamment en ce qui concerne les zones productrices et soumises à payer un tribut à l'empire mexica-tenochca au Postclassique récent. Nul doute que ce type d'impôts ait pu exister dans d'autres contextes et à d'autres époques.
Quant à l'aspect alimentaire du cacao, on peut lire avec intérêt que des traces de cacao ont été relevées dans des céramiques datant du Préclassique ancien sur le site de Cuello au Belize et de Puerto Escondido au Honduras.
Enfin on notera comment cette boisson a voyagé à travers le monde, s'est modifié et s'est démocratisé jusqu'à notre époque.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le cacao, vous pouvez également vous procurer deux numéros de la revue d'art Artes de México:
Les deux valent plus que la peine en dépit d'un prix plus cher.
Bonne lecture !
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