Voici un rapide aperçu de ce que vous pourrez lire dans le dernier hors-série publié ces derniers jours. Aux commandes, Eduardo Matos Moctezuma, figure emblématique de l'archéologie mexicaine moderne et spécialiste des Mexicas.
Sur une trentaine de pages, l'auteur de Muerte al filo de la obsidiana ou de Tenochtitlan, tous deux publiés au Fondo de Cultura Económica, résume différents aspects de la mort chez ce groupe de langue nahua. C'est l'occasion pour Matos de résumer ses théories (souvent contestées par Michel Graulich) sur les différents cieux et inframondes. En plus de cette géographie de la mort, Moctezuma revient sur Tlaltecuhtli, la divinité ambivalente qui dévore et engendre les cadavres. Puis il explique l'importance de la crémation comme funérailles des guerriers morts au combat et identifiés au Soleil. Suit une très courte description du Tlalocan et du Mictlan. Il explique aussi la symbolique des chiffres 4 et 9 dans la pensée mexica sur la mort : le premier se réfèrerait au nombre d'années que dure le voyage vers le Mictlan tandis que le second renverrait au nombre d'étapes vers ce lieu. L'archéologue mexicain propose également d'y voir une référence symbolique à la durée de la grossesse humaine et au pouvoir parturiente de la femme, considérant finalement le Mictlan comme une métaphore de la matrice.
La seconde partie du magazine cherche à généraliser le thème étudié au moyen de photos, cartes et diagrammes simplifiés pour que le public puisse en comprendre le contenu. C'est pourquoi on peut lire cette partie sans respecter un ordre particulier. On notera la représentation des principaux types d'enterrements auxquels sont confrontés archéologues et anthropologues physiques, les différents styles d'architecture funéraire, l'importance des sacrifices humains comme mises à mort hautement ritualisées. Suivent ensuite tout une série de photos d'objets représentant la mort selon certaines cultures (Teotihuacan, Côte du Golfe, Maya, Mixtèques).
On notera une section très intéressante citant différents auteurs de l'époque coloniale : on peut ainsi avoir une vision plus globale des conceptions de la mort parmi les peuples autochtones au moment du contact. On peut voir comment cette conception se métisse pendant la Colonie. Le dernier chapitre détaille une célébration chère aux Mexicains et inscrite au Patrimoine immatériel de l'Humanité: le Jour des Morts. On y apprend qu'il s'agit de plusieurs jours où les défunts sont célébrés en fonction de leur âge ou de leur décès, résultat d'un métissage curieux et unique en son genre.
La bibliographie proposée est certes diverse mais relativement incomplète. Si vous souhaitez en savoir plus sur la conception de la (des) mort(s) selon les Mexicas, je ne saurai que trop vous recommander le travail fouillé, patient et très complet de Nathalie Ragot. Sa thèse doctorale, Les au-delàs aztèques, est disponible dans la collection BAR International Series publiée par l'Université d'Oxford. Elle a également participé à l'ouvrage hommage à Michel Graulich avec l'article "Ad Memoriam : cérémonies post-funéraires et hommages aux défunts chez les Aztèques" publié en 2010. On recommandera ce numéro d'Arqueología mexicana comme une introduction, comme cela est souvent le cas avec la revue de divulgation de l'INAH.
La seconde partie du magazine cherche à généraliser le thème étudié au moyen de photos, cartes et diagrammes simplifiés pour que le public puisse en comprendre le contenu. C'est pourquoi on peut lire cette partie sans respecter un ordre particulier. On notera la représentation des principaux types d'enterrements auxquels sont confrontés archéologues et anthropologues physiques, les différents styles d'architecture funéraire, l'importance des sacrifices humains comme mises à mort hautement ritualisées. Suivent ensuite tout une série de photos d'objets représentant la mort selon certaines cultures (Teotihuacan, Côte du Golfe, Maya, Mixtèques).
On notera une section très intéressante citant différents auteurs de l'époque coloniale : on peut ainsi avoir une vision plus globale des conceptions de la mort parmi les peuples autochtones au moment du contact. On peut voir comment cette conception se métisse pendant la Colonie. Le dernier chapitre détaille une célébration chère aux Mexicains et inscrite au Patrimoine immatériel de l'Humanité: le Jour des Morts. On y apprend qu'il s'agit de plusieurs jours où les défunts sont célébrés en fonction de leur âge ou de leur décès, résultat d'un métissage curieux et unique en son genre.
La bibliographie proposée est certes diverse mais relativement incomplète. Si vous souhaitez en savoir plus sur la conception de la (des) mort(s) selon les Mexicas, je ne saurai que trop vous recommander le travail fouillé, patient et très complet de Nathalie Ragot. Sa thèse doctorale, Les au-delàs aztèques, est disponible dans la collection BAR International Series publiée par l'Université d'Oxford. Elle a également participé à l'ouvrage hommage à Michel Graulich avec l'article "Ad Memoriam : cérémonies post-funéraires et hommages aux défunts chez les Aztèques" publié en 2010. On recommandera ce numéro d'Arqueología mexicana comme une introduction, comme cela est souvent le cas avec la revue de divulgation de l'INAH.
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