Accéder au contenu principal

Une peinture murale composée de 8000 fragments découverte à El Tajín

Dans l'édition en ligne du quotidien mexicain Excelsior, on apprend une découverte de tout premier ordre sur le site véracruzain d'El Tajín. Selon l'article proposé, des archéologues de l'INAH ont découvert à 4 m de profondeur sous l'édifice 40 les restes éparpillées d'une peinture murale.

L'édifice 40 fait partie d'un ensemble architectural appelé les Colonnes en raison de deux portiques couverts par un toit plat et parcourus par une série de colonnes sculptés de relief représentant différents dirigeants de la ville, des conflits et des captifs. Le tout a été daté entre 800 et 1100 de notre ère. Depuis trois ans, le professeur Arturo Pascual Soto, enseignant-chercheur à l'UNAM, dirige une équipe pluridisciplinaire dont les travaux se concentrent donc sur l'édifice 40, une petite plateforme pyramidale construite sur le côté sud de l’Édifice des Colonnes.

Les fragments découverts constituaient une œuvre peinte apparemment vers 980 de notre ère. Les peintures furent détruites intentionnellement et réutilisées comme matériel de remplissage pour construire un édicule postérieur. Pascual Soto précise d'ailleurs que des restes postérieurs de peinture mural ont été également découverts.

Le diaporama proposé sur Excelsior compte quatre photographies sans source, ni date. On peut y voir notamment deux clichés représentant trois fragments de peinture murale. L'un d'eux représente le visage d'un homme ayant subi une déformation crânienne volontaire et portant les atours d'un jaguar. Le deuxième fragment correspond à un autre personnage habillé en jaguar : on peut voir son  bras droit peint en jaune et tâches sombres. Bien que son visage ne soit pas présent, il semble porter une grande coiffe de plumes de quetzal et de pierres vertes. Le troisième fragment montre un personnage portant un masque de Tlaloc et sortant d'un coquillage.

Le Dr Luis Barba, archéologue et professeur à l'UNAM, a ajouté que des tâches avaient été détectées sur la peinture et qu'elles sont antérieures à sa destruction. Pour le chercheur mexicain, elles sont clairement d'origine organique et pourraient correspondre à un liquide projeté sur des personnages en procession, éclaboussant la peinture murale derrière eux car elles ne correspondent pas un patron d’éclaboussures volontaires. Toujours selon Barba, les fouilles ont permis de récupérer pour l'heure un tiers de la peinture murale. Le problème réside en l'absence d'un modèle qui permette de résoudre rapidement ce puzzle. Qui plus est, chaque fragment doit être enregistré, restauré avant d'étre associé pour reformer la peinture murale originale.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai