Accéder au contenu principal

Décourverte d'un paquet mortuaire dans la Sierra Gorda, Hidalgo

La Sierra Gorda est située au croisement de plusieurs états et s'étend majoritairement sur l'état de Querétaro. Elle constitue une biosphère de premier ordre, conservée par les peuples autochtones, et comporte de nombreux sites archéologiques comme Ranitas. Pourtant une découverte annoncée la semaine dernière sur le site de l'INAH bouleverse quelque peu la donne.

Dans un abri rocheux situé sur la partie orientale de la Sierra Gorda mais sur son versant hidalguense, les archéologues de l'INAH dirigés par Juan Manuel Toxtle Farfán et Adriana Aguilar Romero ont procédé à la récupération d'un paquet mortuaire dont l'existence avait été préalablement rapportée par des habitants de la région.


Paquet mortuaire, Sierra Gorda, Querétaro.
Photo : Juan Manuel Toxtle / INAH

Situé à quelques 500 m d'un site de peintures rupestres essentiellement composées de motifs géométrique, le sol de l'abri était apparemment couvert d'une couche de matériaux végétaux (feuilles de palmiers, de maguey, de cactacées). Avant leur dépôt dans cet abri, les ossements de l'individu avaient été enveloppés dans des tissus comportant des traces de pigments et une natte. Selon les observations de Toxtle Farfán, il ne s'agit pas d'une momie dans la mesure où aucun tissu (peau, tendons ou muscles) n'est observable : il s'agit seulement d'os. Une observation à l'oeil semble indiquer que le squelette est complet. Certains cheveux ont même pu être récupérés. Les molaires de l'individu ont permis de déterminer son âge au moment du décès : il ou elle était âgé(e) entre 16 et 24 ans. Cette hésitation sur le sexe du défunt perdurera jusqu'au moment où un anthropologue physique sortira les os des hanches du paquet. D'autres études sont à prévoir afin de déterminer les pathologies possibles dont a souffert cet individu et une datation qui serait pour l'instant hasardeuse.

Cette découverte exceptionnelle est notamment dû au climat semi-désertique de la région. Nul doute qu'elle apportera des informations importantes sur les groupes semi-nomades qui vivaient dans la région.

Pour en savoir plus sur cette découverte, nous vous invitons à consulter directement le bulletin en espagnol publié sur le site de l'INAH ou le diaporama ci-joint.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...