Accéder au contenu principal

Compte-rendu Arqueología mexicana Hors-série 62

Tous les deux mois, l'éditeur Raíces et l'INAH propose un hors-série qui reprend ou développe des thèmes abordés dans la revue courante. On se souvient ainsi de plusieurs hors-série ayant pour thèmes le piment, les courges, le maïs. Cette fois-ci, il est question d'un (délicieux) cactus de consommation courante, le nopal


Opuntia in Lycabettus.JPG


Licensed under Public Domain via Wikimedia Commons.

Ce numéro compile toute une série de photographies, d'informations historiques, nutritionnelles, botaniques, médicales sur le précieux cactus. 

En fait ce hors-série compte cinq parties. Dans un premier temps, il est question d'onomastique et de philologie. Enrique Vela propose une courte planche contenant les noms du nopal, de son fruit la tuna et du xoconostle dans différentes langues natives du Mexique. Suivent une série de représentations préhispaniques du nopal. On découvre ensuite deux planches contenant des toponymes et des anthroponymes contenant les vocables nochtli ou nopalli. Il y a notamment l'intérêt de l'auteur de montrer différentes images du glyphe toponymique de Tenochtitlan, notamment dans les codex et les chroniques.


Rappelons que le nopal est si important pour les Mexicains qu'il est directement représenté sur leur drapeau. En fait il s'agit d'une réinterprétation du mythe de fondation de Mexico-Tenochtitlan. Il est somme toute logique de retrouver une section de ce hors-série présentant différentes images de ce récit fondateur.



Flag of Mexico



Le nopal est par conséquent très présent dans l'inconscient collectif mexicain. La partie suivante le montre notamment au moyen de photographies (entre autres de Tina Modotti), de peintures murales (Roberto Montenegro, José Chávez), de références littéraires, musicales et graphiques.

Vient ensuite un long catalogue visuel présentant les différentes espèces de nopal selon les principales régions géologiques du Mexique. On peut alors découvrir les différents usages du nopal et de ses produits dérivés, son importance dans la médecine traditionnelle, son existence primordiale pour l'apparition et la reproduction de la cochenille qui servit longtemps comme une des rares sources de pigment rouge.

Le nopal fait partie intégrante de la gastronomie mexicaine depuis des millénaires et d'une semi-domestication. Grande partie de sa production est même exportée aux États-Unis où résident la plus grande communauté mexicaine à l'étranger. Si vous en avez l'occasion, je vous invite à goûter une bonne salade de nopal. Son goût ressemble assez à la salade d'haricots verts avec les fils en moins et la "bave" en plus.




EnsaladaNopales.jpg

«EnsaladaNopales» par Fernando González del Cueto - Travail personnel
Disponible sous licence Domaine public vía Wikimedia Commons.








Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Arqueologia Mexicana n°99

Avec le titre "De la crónica a la arqueología: visión de cinco ciudades prehispánicas", l'editorial propose une levée bimestrielle un peu moins rutilante que son précédent numéro sur Moctezuma. En même temps, il est difficile de faire plus fort que celui qui reste une figure importante de l'identité mexicaine. Faisons donc un rapide tour du propriétaire. Après les quelques brêves rappelant les fouilles à Chichen Itza, la restauration de la petite pyramide ronde du métro Pino Suarez ou la sortie du catalogue de l'exposition Moctezuma. Azteca Ruler, co-édité par Leonardo Lopez Lujan et Colin Mc Ewan, on peut lire l'hommage rendu par Eduardo Matos Moctezuma au Dr Miguel Leon-Portilla pour les 50 ans de la publication Visión de los Vencidos: relaciones indigenas de la Conquista . Suit une présentation du Codex Ixtlilxóchitl par Manuel Hermann Lejarazu. Le titre de ce document fait référence à son illustre propriétaire, Fernando de Alva Ixtlilxochitl (1578
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu

Conférence au Musée d'Histoire Mexicaine de Monterrey

Un peu de pub pour notre chapelle. Après-demain, votre serviteur aura l'honneur de participer pour la troisième année consécutive aux Cuartas Jornadas de Estudios Mexicanos, organisées par l'Universidad de Monterrey au Museo de Historia Mexicana, dans le centre-ville de la Sultana del Norte. Au programme cette année, il sera question du "Passé préhispanique aux temps du Porfiriat et de la Révolution". Il s'agit simplement de présenter à un public non-spécialiste comment s'est forgée l'identité nationale mexicaine au moment du pouvoir autocrate de Porfirio Diaz en 1884 et 1910. Au delà de la redécouverte et de la réappropriation du passé préhispanique, on expliquera notamment la systématisation des études archéologiques et anthropologiques à cette époque. Je cherche d'ailleurs une revue pour publier la version de l'article que j'ai rédigé pour l'occasion. Si vous avez des contacts, envoyez-moi un courriel. Au pire des cas, j'utiliserai