Une des manifestations culturelles les plus répandues sur le globe depuis plusieurs millénaires est certainement la bijouterie. Sur le continent américain, on dispose d'une grande diversité de formes et de matière adaptées à différents besoins et usages. Ce hors-série d'Arqueología mexicana propose au lecteur un catalogue visuel qui reprend différents éléments présentés dans les numéros 27 sur les roches et minéraux, 80 sur l'artisanat préhispanique ou encore le très récent numéro 133 sur le jade.
Ce hors-série étant un catalogue visuel non-raisonné, il est organisé de manière à introduire le lecteur à une compréhension générique des principaux objets sur lesquels les archéologues peuvent tomber au gré de leurs fouilles.
Enrique Vela propose une rapide introduction sur la décoration du corps dans les sociétés précolombiennes. Les bijoux au même titre que les scarifications, les tatouages, les peintures corporelles ont une fonction sociale, voir rituelle évidente. Il établit également une limite au corpus proposé au lectorat : si les chroniques, codex ou même les céramiques décorées nous montrent des objets en bois, en papier, en plumes et peaux, leur nature organique n'en a laissé que peu de traces archéologiquement parlant. Il a également pris en compte deux autres critères. L'objet devait avoir été porté par un individu, excluant de fait les couteaux de sacrifice, les masques mortuaires, les aiguilles pour les vêtements, etc. Le second critère fut l'utilisation faite de ces bijoux.
Citer des passages de l'Histoire générale des choses de Nouvelle-Espagne par Bernardino de Sahagun donne également un aperçu rapide de l'importance des orfèvres et plumassiers dans la société aztèque ou des pierres précieuses qui étaient particulièrement appréciées. Plusieurs reproductions des planches des codex de Florence, Bodley, Colombino et Nutall complètent ces citations.
Comme nous le commentions un peu plus haut, la présence des bijoux pendant les rituels, notamment d'intronisation ou de funérailles ou les fêtes était particulièrement notable.
Tecpatzin et Icxicoatl. In Historia Tolteca-chichimeca, fol. 21r. Disponible le 24/03/2016 : http://sites.estvideo.net/malinal/1.hist/images/tecpatzin_icxicoatl.jpg . |
Vela propose en effet un aparté intéressant sur les bijoux représentés sur des images divines. Il présente notamment quatre exemples avec des photos retravaillées pour discerner les éléments qui compose leurs attributs : la tête de Coyolxauhqui, une figure en terre cuite représentant Ehecatl-Quetzalcoatl, Xiuhtecuhtli et un chacmool aux traits de Tlaloc.
Le catalogue visuel compte onze catégories : les pendants d'oreilles, les labrets, les ornements nasaux, les anneaux, les bracelets, les ceinturons, les clochettes, les colliers et pendentifs, les pectoraux et une catégorie fourre-tout. Chaque catégorie est représenté au moyens d'objets retrouvés en contexte archéologiques mais également présenté sur des figurines ou sculptures qui indiquent leur position sur le corps.
Notons enfin un glossaire très utile pour s'y retrouver entre les termes nahuatl et castillans pour désigner les différents bijoux. On regrettera cependant une bibliographie qui pourrait orienter le lecteur intéressé par le sujet. Il faudra donc se contenter des références proposées dans les dossiers des numéros que nous mentionnions en introduction.
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