C'est que pense savoir le quotidien Milenio sur son site internet dans une note qui ravive la polémique. L'histoire de la coiffe de Moctezuma est alambiquée, trouble et compliquée. Elle est au coeur d'un imbroglio politico-culturo-diplomatique entre le Mexique, lieu où il a été conçu et l'Autriche où il est gardé, à la Bibliothèque Nationale de Vienne, pour être précis.
Les autorités autrichiennes auraient récemment indiqué qu'elles seraient favorables à un retour de l'objet mais de manière temporaire. Jusqu'à présent, elles s'y étaient opposé, arguant que la coiffe était fragile et ne saurait être conservée dans des conditions optimales. Au Mexique, on peut voir une copie de cette coiffe monumentale dans la salle mexica du Museo Nacional de Antropologia. Elle fut d'ailleurs récemment intégrée à l'exposition Moctezuma, au Museo del Templo Mayor. L'argument du manque d'installations adéquates pour accueillir l'objet et le conserver n'a plus lieu d'être : combien d'objets (en tissu ou en vannerie) sont quotidiennement conservés dans des conditions optimales.
Néanmoins, histoire de s'assurer du retour de cette coiffe en terre de Mozart, les autorités diplomatiques et culturelles ont proposé qu'en échange leurs homologues mexicaines envoient le carrosse doré de l'empereur Maximilien Ier du Mexique, membre de l'ancien famille régnante des Habsbourg et une autre pièce mexicaine. De bonne guerre, pourrait-on dire.
Les réactions mexicaines sur cet hypothétique retour au bercail sont souvent passionnées et contradictoires. Depuis des dizaines d'années, cette coiffe est devenu le symbole d'un nationalisme mexicain attaché à certains symboles préhispaniques. Bon nombres de Mexicains estiment qu'il s'agit d'un vol, à l'instar du Dr Zawi Hawass lorsqu'il évoque le cas des antiquités égyptiennes gardées au British Museum ou au Musée du Louvre.
D'autres estiment que ce retour serait éminemment politique pour le parti qui réussirait à le récupérer. Ils préféreraient que le gouvernement actuel s'attèle à résoudre des problèmes nationaux (lutte contre les trafiquants de drogue, corruption...) plus importants que le rapatriement d'un objet dont une très grande majorité ne connaît l'histoire exacte.
Nous nous garderons bien d'entre dans ce jeu, même si par le passé, nous avons pris parfois des positions politiques extrêmement marqués. Il me semble, comme bon nombre de personnes le pressentent, que le retour de cet artefact serait un moyen de satisfaire l'ego de beaucoup de Mexicains et d'occulter tous les problèmes liés à la préservation du patrimoine mexicain, sachant que les autorités fédérales ne mettent pas les moyens économiques et humains nécessaires à cette tâche immense.
Références bibliographiques complémentaires.
Rojas Urrutia, Carlos.
2008. "La disputa por el penacho de Moctezuma". In El Universal [en ligne] du 19/11/2008, disponible le 16/01/2011 sur : http://www.eluniversal.com.mx/notas/556636.html.
s.a.
2011. "El penacho de Moctezuma podria regresar a México. In Milenio [en ligne] du 16/01/2011, disponible le 16/01/2011 sur : http://www.milenio.com/node/622949.
[Edition du 23 janvier 2011. Suite à un communiqué repris le quotidien mexicain Milenio, l'INAH et le ministère mexicain des affaires étrangères annonce leur volonté de collaborer avec les autorités autrichiens pour répondre à leur proposition d'échanges. Il semblerait donc que la fameuse coiffe dite de "Moctezuma". Cette annonce semble laisser circonspecte les réactions des lecteurs du quotidien : d'autres problèmes sont prioritaires à l'organisation de cet échange temporaire".]
[Edition du 23 janvier 2011. Suite à un communiqué repris le quotidien mexicain Milenio, l'INAH et le ministère mexicain des affaires étrangères annonce leur volonté de collaborer avec les autorités autrichiens pour répondre à leur proposition d'échanges. Il semblerait donc que la fameuse coiffe dite de "Moctezuma". Cette annonce semble laisser circonspecte les réactions des lecteurs du quotidien : d'autres problèmes sont prioritaires à l'organisation de cet échange temporaire".]
Commentaires
C'est bien pour les mexicains ...
voilà une bonne nouvelle en ce début d'année!