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Un projet en devenir : Noc Cah, Quintana Roo

L'archéologue Javier López Camacho travaille depuis deux ans sur un projet de fouilles et de valorisation d'un site maya datant du Classique ancien, Noc Cah. Situé au sud de l'état oriental du Quintana Roo, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Bélize, Noc Cah a révélé sa présence en 1998 quand certains rapports faisait état de la présence de marécage et de points d'eau. 

Depuis deux mois le travail de terrain a surtout consisté à enregistrer les principaux monticules, places, unités habitationnelles et chemins et à délimiter la zone archéologique qui sera fouillée ensuite. Il en résulte que Noc Cah (Grande Ville en yucatèque) s'étendait au moins sur environ 25 ha.

Le projet Noc Cah s'inscrit dans le cadre plus large d'un catalogue des sites archéologiques du Quintana Roo : la densité de constructions, de villages et de centres urbains est remarquable, notamment dans le sud de l'état mais ne bénéficie pas nécessairement de l'attention qu'il mériterait. Selon López Camacho, le gigantisme présumé des places laissent présager une forte densité. Certains monticules atteignent 20 m de haut sur 100 m de long ! 

Un groupe de structures appelé El Pich a particulièrement attiré l'attention des archéologues : il comprend quatre complexes architecturaux orientés selon les points cardinaux et pourvus de cours et de places qui leur confèrent probablement un caractère cérémoniel. 

Les explorations de surface ont révélé que deux styles architecturaux cohabitaient à Noc Cah : le premier est apparenté au Peten central guatémaltèque (ill.1) et le second fait penser au style postérieur Rio Bec (ill.2) . 


Ill. 1. Architecture du Peten central.
Place et Acropole Nord, Tikal, Peten, Guatemala.
Photo : Bjørn Christian Tørrissen
Disponible le 13/01/2013 sur : 


Ill. 2 Architecture de style Rio Bec.
Structure VIII, Becan, Campeche.
Photo : Joaquín Martínez Rosado.
Disponible le 13/01/2013 sur : 

Pour López Camacho, il faut cependant prendre en compte ces découvertes autrement que d'un point de vue touristique et mettre en exergue plutôt l'héritage des anciens Mayas. Le projet de fouilles et de restauration qui sera prochainement soumis au Conseil national d'archéologie fera d'ailleurs la part belle aux habitants des communes environnantes afin de les impliquer directement dans la prospection, l'exploration, la restauration et la conservation du site.

Pour en savoir plus sur ce projet, nous vous recommandons la lecture en espagnol d'un article rédigé par Ana Mónica Rodríguez et publié sur le site du quotidien La Jornada.

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