La directrice du Museo Nacional de Antropologia a entrepris une mission à Florence dans le but d'étudier le célèbre Codex de Florence. L'INAH nous propose un compte-rendu de cette mission et une présentation du manuscrit le plus important de l'époque coloniale.
Les douze livres répartis dans trois tomes (originellement quatre) ont été peints par vingt tlacuilos mexicas et rédigées à partir de témoignagnes d'indigènes et selon des techniques européennnes. Le frère franciscain Bernardino de Sahagun supervisait le travail de rédaction effectué par quatre maîtres indigènes. Professeur de latin au Colegio de Santa Cruz, dont il ne reste aujourd'hui que l'église Saint Jacques, Sahagun est toujours considéré comme le premier anthropologue des Amériques.
Ses copistes ont transcrit les informations recueuillies auprès deet plusieurs anciens de Tlatelolco et Texcoco sur deux colonnes, l'une en nahuatl, l'autre en espagnol. 2686 dessins en couleur illustrent les textes. Ils ont travaillé dans un contexte difficile, quand la peste extermina plus de 80% de la population indigène. Sans compter qu'ils ont dû replonger dans leur propre passé pour mieux le raconter à leurs conquérants.
Le travail de compilation commença à partir de 1547 mais dura jusqu'à 1585. Pourtant le travail de Sahagun et de ses secrétaires ne fut pas bien vu par les autorités religeuses et politiques. Vers 1565, on lui retire ses travaux pour ne les lui rendre qu'en 1573. On lui propose une traduction en espagnol de l'ensemble des informations qu'il a récupérées: ce sera l'Historia General de las Cosas de Nueva España. Mais en 1577, le roi Philippe II d'Espagne décide d'interdire l'étude des traditions païennes. Les travaux de Sahagun lui sont donc définitivement retirés et ne seront publiés que de manière posthume.
Terminons cette nécessaire digression pour revenir au sujet du jour. La directrice du MNA a eu la possibilité de feuilleter le travail original conservé dans un musée de Florence, en Italie. Elle s'est notamment attardée sur le livre XI, de manière à comprendre quels étaient les pigments que les tlacuilos avaient utilisé pour les illustrations du codex. Magaloni a expliqué que ce n'étaient pas les couleurs qui avaient un contenu symbolique. A l'intérieur même d'une couleur, chaque tonalité avait sa propre signification. Enfin elle extime que le document doit être intégré dans la Bibliothèque Mexicaine Numérique, qui doit être proposée au public prochainement.
Références :
Article "Bernardino de Sahagun" sur Wikipedia en français, consulté le 30 mai 2010.
Article "Bernardino de Sahagun" sur Wikipedia en espagnol, consulté le 30 mai 2010.
Arqueologia Mexicana, vol. VI, num. 36, Editorial Raices-INAH, Mexico.
GRUZINSKI, Serge. 1991. L'Amérique de la Conquête peinte par les Indiens du Mexique, UNESCO/Flammarion, Paris.
LEÓN-PORTILLA, Miguel. 1999. Fray Bernadino de Sahagún en Tlatelolco. Secretaría de Relaciones Exteriores, Mexico.
VICENTE CASTRO, Florencio & José Luis RODRIGUEZ MOLINERO.
1986. Bernardino de Sahagún. El primer antropólogo en Nueva España. Ediciones Universidad Salamanca, Salamanque.
Codex de Florence, IX, 51.
Disponible le 28 mai 2010 sur
Les douze livres répartis dans trois tomes (originellement quatre) ont été peints par vingt tlacuilos mexicas et rédigées à partir de témoignagnes d'indigènes et selon des techniques européennnes. Le frère franciscain Bernardino de Sahagun supervisait le travail de rédaction effectué par quatre maîtres indigènes. Professeur de latin au Colegio de Santa Cruz, dont il ne reste aujourd'hui que l'église Saint Jacques, Sahagun est toujours considéré comme le premier anthropologue des Amériques.
Portrait de Bernardino de Sahagun,
retrouvé le 30 mai 2010 sur http://goo.gl/8jAo
Ses copistes ont transcrit les informations recueuillies auprès deet plusieurs anciens de Tlatelolco et Texcoco sur deux colonnes, l'une en nahuatl, l'autre en espagnol. 2686 dessins en couleur illustrent les textes. Ils ont travaillé dans un contexte difficile, quand la peste extermina plus de 80% de la population indigène. Sans compter qu'ils ont dû replonger dans leur propre passé pour mieux le raconter à leurs conquérants.
Le travail de compilation commença à partir de 1547 mais dura jusqu'à 1585. Pourtant le travail de Sahagun et de ses secrétaires ne fut pas bien vu par les autorités religeuses et politiques. Vers 1565, on lui retire ses travaux pour ne les lui rendre qu'en 1573. On lui propose une traduction en espagnol de l'ensemble des informations qu'il a récupérées: ce sera l'Historia General de las Cosas de Nueva España. Mais en 1577, le roi Philippe II d'Espagne décide d'interdire l'étude des traditions païennes. Les travaux de Sahagun lui sont donc définitivement retirés et ne seront publiés que de manière posthume.
Terminons cette nécessaire digression pour revenir au sujet du jour. La directrice du MNA a eu la possibilité de feuilleter le travail original conservé dans un musée de Florence, en Italie. Elle s'est notamment attardée sur le livre XI, de manière à comprendre quels étaient les pigments que les tlacuilos avaient utilisé pour les illustrations du codex. Magaloni a expliqué que ce n'étaient pas les couleurs qui avaient un contenu symbolique. A l'intérieur même d'une couleur, chaque tonalité avait sa propre signification. Enfin elle extime que le document doit être intégré dans la Bibliothèque Mexicaine Numérique, qui doit être proposée au public prochainement.
Références :
Article "Bernardino de Sahagun" sur Wikipedia en français, consulté le 30 mai 2010.
Article "Bernardino de Sahagun" sur Wikipedia en espagnol, consulté le 30 mai 2010.
Arqueologia Mexicana, vol. VI, num. 36, Editorial Raices-INAH, Mexico.
GRUZINSKI, Serge. 1991. L'Amérique de la Conquête peinte par les Indiens du Mexique, UNESCO/Flammarion, Paris.
LEÓN-PORTILLA, Miguel. 1999. Fray Bernadino de Sahagún en Tlatelolco. Secretaría de Relaciones Exteriores, Mexico.
VICENTE CASTRO, Florencio & José Luis RODRIGUEZ MOLINERO.
1986. Bernardino de Sahagún. El primer antropólogo en Nueva España. Ediciones Universidad Salamanca, Salamanque.
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