Accéder au contenu principal

L'INAH acquiert les terrains du site de Chiapa del Corzo

En mai dernier, nous évoquions les spectaculaires avancées effectuées dans les fouilles du site zoque préclassique de Chiapa de Corzo, dans l'état du Chiapas.

Hier, la page internet de l'INAH faisait dans l'autocomplaisance et l'autosatisfaction en annonçant l'acquisition des terrains où se situent les monticules 11 et 12 qui ont été récemment fouillés par une équipe américano-mexicaine. Ce sont au total 7200 m2 qui retournent à leur propriétaire légitime.

A l'instar de ce que nous avions déjà dénoncé lors du rachat des terrains de Chichen Itza à la famille Barbachano en mars dernier, on peut regretter le manque de respect de l'INAH envers ce que prévoit toutes les lois sur la protection du patrimoine archéologique au Mexique.

Dès 1827, la constitution mexicaine, cherchait à éviter les pillages et la revente à l'étranger de pièces préhispaniques. Sous le Porfiriat, deux textes interdirent toute fouille aux étrangers sans autorisation des autorités mexicaines et établissait l'expropriation des terres contenant des vestiges archéologiques, considérant que ceux-ci étaient patrimoine de la nation. Pendant la Révolution mexicaine, ces textes furent paradoxalement affirmés, en dépit du manque de moyens dont souffrait l'Inspection Générale des Monuments Historiques, dirigée alors par Manuel Gamio. Enfin, en 1972, un dernier texte (actuellement en cours de réforme), ne faisait que répéter et moderniser ce que ses prédecesseurs cherchaient déjà à faire.

Encore une fois, les autorités fédérales et en particulier, celles de l'INAH, tombent dans la complaisance et préfèrent racheter à prix d'or ce qui appartient de droit à la nation mexicaine. Curieusement, aucun montant de la transaction n'est révélé sur le site de l'INAH... Mais l'INAH ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et prévoit de racheter les terrains où se situe le monticule 13, partiellement fouillé. On peut comprendre que l'INAH cherche à défendre l'intégrité des fouilles et des pièces qui sont retrouvées lors de telles campagnes, mais le respect de la loi ne prime-t-il pas surtout ?

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...