C'est un sacré coup de pied dans la chronologie du Préclassique que viennent de donner des fouilles récentes à Chiapa del Corzo, au Chiapas. Nous avions déjà évoqué ces travaux qui devraient à terme permettre l'ouverture de cette nouvelle zone archéologique en 2012, conformément aux souhaits du président mexicain, Felipe Calderon Hinojosa. Rappelons tout de même que Chiapa est un site de culture zoque situé au Chiapas sur le fleuve Grijalva. Les premières traces d'occupation remontent au Formatif moyen, vers 1200 avant Jésus Christ. Les Zoque entretenaient certainement des liens avec des Olmèques, qui vivaient sur la côte du Golfe.
Le projet Chiapa de Corzo est placé sous la responsabilité de trois institutions : l'INAH, le Centro de Estudios Mayas, appartement à l'Instituto de Investigaciones Filológicas de l'Universidad Nacional Autónoma de México, et la Brigham Young University, dans l'état d'Utah. Ajoutez à cela des fonds privés comme la National Geographic Society ou le Programme Fulbright-Robles Garcia, et vous comprendrez que les investissements consentis sont importants et ont donc besoin de résultats à la mesure de leurs engagements. L'équipe d'archéologues dirigeant le projet compte également plusieurs têtes : Bruce Bachand, Emiliano Gallaga et Lynneth Lowe.
Mais la nouvelle communiquée sur le site de l'INAH va sans doute faire baisser la pression que nos collègues ont dû ressentir, à mesure que l'échéance de l'ouverture s'approche. La découverte d'une tombe collective va certainement bouleverser quelques idées que l'on se faisait tant de l'utilisation des pyramides au Préclassique, que des liens que Chiapa de Corzo entretenait avec d'autres parties de la Mésoamérique, et la zone olmèque en particulier.
L'équipe de fouilleurs travaillent depuis quelques temps sur le Monticule 11 du site. Et sentant qu'ils touchaient au but, ils ont fouillé pendant vingt-quatre heures. l renfermait une ancienne étape de construction sous forme d'une pyramide haute de six à sept mètres. La tombe mesurant trois mètres sur quatre contenait les restes de quatre corps. Le personnage principal comptait avec un pectoral comptant plusieurs milliers morceaux de jadéite. Il portait un pagne soigneusement incrusté de miniscules perles, des pendants de jadéite représentant différents animaux dont un crocodile, des petites cuillères de style olmèque, un masque avec des yeux en obisdienne verte, un miroir en pyrite, quinze céramiques dont certaines noires et polies, ou noires et blanches avec des motifs de poiçon et de négatif. Des bracelets étaient placés sur ses genoux, chevilles et poignets.
A ses côtés reposaient les corps d'un enfant en bas âge et d'un jeune adulte d'une vingtaine d'années. Il sembleraient de victimes sacrificielles dont le but était d'accompagner le mort.
Mais ce n'est pas tout. En poursuivant leurs recherches au pied de cet homme, les archéologues ont retrouvé ce qui semble les restes d'une femmme d'une cinquantaine d'années mais dans une position orthogonale à la première. Comme l'homme dont nous parlions, sa bouche était couverte d'un coquillage et sa dentition montre des signes de mutilation et d'incrustations à caractère esthétique. Elle reposait dans une tombe de 3 mètres sur deux mètres, en position dorsale allongée et la tête tournée vers l'est. Elle aussi semble avoir été enterrée vers lâge de 50 ans.
Parmi le mobilier sorti de terre, on notera la présence d'une quinzaine de céramiques visibles sur le cliché suivant :
Le projet Chiapa de Corzo est placé sous la responsabilité de trois institutions : l'INAH, le Centro de Estudios Mayas, appartement à l'Instituto de Investigaciones Filológicas de l'Universidad Nacional Autónoma de México, et la Brigham Young University, dans l'état d'Utah. Ajoutez à cela des fonds privés comme la National Geographic Society ou le Programme Fulbright-Robles Garcia, et vous comprendrez que les investissements consentis sont importants et ont donc besoin de résultats à la mesure de leurs engagements. L'équipe d'archéologues dirigeant le projet compte également plusieurs têtes : Bruce Bachand, Emiliano Gallaga et Lynneth Lowe.
Mais la nouvelle communiquée sur le site de l'INAH va sans doute faire baisser la pression que nos collègues ont dû ressentir, à mesure que l'échéance de l'ouverture s'approche. La découverte d'une tombe collective va certainement bouleverser quelques idées que l'on se faisait tant de l'utilisation des pyramides au Préclassique, que des liens que Chiapa de Corzo entretenait avec d'autres parties de la Mésoamérique, et la zone olmèque en particulier.
L'équipe de fouilleurs travaillent depuis quelques temps sur le Monticule 11 du site. Et sentant qu'ils touchaient au but, ils ont fouillé pendant vingt-quatre heures. l renfermait une ancienne étape de construction sous forme d'une pyramide haute de six à sept mètres. La tombe mesurant trois mètres sur quatre contenait les restes de quatre corps. Le personnage principal comptait avec un pectoral comptant plusieurs milliers morceaux de jadéite. Il portait un pagne soigneusement incrusté de miniscules perles, des pendants de jadéite représentant différents animaux dont un crocodile, des petites cuillères de style olmèque, un masque avec des yeux en obisdienne verte, un miroir en pyrite, quinze céramiques dont certaines noires et polies, ou noires et blanches avec des motifs de poiçon et de négatif. Des bracelets étaient placés sur ses genoux, chevilles et poignets.
A ses côtés reposaient les corps d'un enfant en bas âge et d'un jeune adulte d'une vingtaine d'années. Il sembleraient de victimes sacrificielles dont le but était d'accompagner le mort.
Vue des fouilles nocturnes du Monticule 11, Chiapa de Corzo, Chiapas.
Photo : INAH, disponible le 18 mai 2010 sur http://goo.gl/8Izg .
Mais ce n'est pas tout. En poursuivant leurs recherches au pied de cet homme, les archéologues ont retrouvé ce qui semble les restes d'une femmme d'une cinquantaine d'années mais dans une position orthogonale à la première. Comme l'homme dont nous parlions, sa bouche était couverte d'un coquillage et sa dentition montre des signes de mutilation et d'incrustations à caractère esthétique. Elle reposait dans une tombe de 3 mètres sur deux mètres, en position dorsale allongée et la tête tournée vers l'est. Elle aussi semble avoir été enterrée vers lâge de 50 ans.
Ossements féminins, Monticule 11, Chiapa del Corzo, Chiapas
Culture zoque, Préclassique ancien.
Photo : Bruce Bachand/INAH. Disponible le 18 mai 2010 sur :
Parmi le mobilier sorti de terre, on notera la présence d'une quinzaine de céramiques visibles sur le cliché suivant :
Céramiques. Enterrement du monticule 11, Chiapa de Corzo.
Culture Zoque, Préclassique ancien.
Photo INAH, disponible le 18 mai 2010 sur :
Que pouvons-nous conclure aux termes des premières analyses ? Il convient d'abord de reconsidérer le moment ou les cultures mésoaméricaines ont commencé à utiliser les pyramides comme tombe. L'origine de cette tradition est probablement maya-zoque. Gardons ensuite à l'esprit que la quantité et qualité des offrandes indiquent des contacts avec d'autres peuples de Mésoamérique, en partie avec les Olmèques mais également avec le Haut Plateau Central où se trouvaient les principaux gisements d'obsidienne, ou encore la vallée de Motagua, qui comptait d'imposants stocs de jadéite. Mais ce qui a frappé les archéologues, c'est la grande similtude de l'indumentaire et des céramiques portés par ce personnage avec ce qui a été découvert dans certaines tombes olmèques à la Venta, Tabasco, datées aussi du Préclassique moyen. Mais pour conforter ces hypothèses, il conviendra de faire des tests ADN et C14 supplémentaires et de fouiller de véritable structures.
A l'heure où nous terminons ce message, le site de l'INAH a été actualisé et propose un dossier encore plus complet disponible en cliquant sur ce lien. Vous y retrouverez des photos, un diaporama de la zone archéologique, un autre sur la tombe en tant que telle, un premier fichier pdf expliquant le contexte de la découverte et un second proposant la situation géographique de la tombe.
En attendant, voici une petite vidéo que l'INAH s'est empressé de mettre sur Youtube.
A l'heure où nous terminons ce message, le site de l'INAH a été actualisé et propose un dossier encore plus complet disponible en cliquant sur ce lien. Vous y retrouverez des photos, un diaporama de la zone archéologique, un autre sur la tombe en tant que telle, un premier fichier pdf expliquant le contexte de la découverte et un second proposant la situation géographique de la tombe.
En attendant, voici une petite vidéo que l'INAH s'est empressé de mettre sur Youtube.
Commentaires