Accéder au contenu principal

Une arrivée en fanfare

A peine arrivé dans le Yucatan, le nouveau représentant de l'INAH au Yucatan, a rapidement pris ses marques. Ayant exercé des fonctions similaires dans les états d'Oaxaca et de Morelos, Eduardo López Calzada fait déjà parler de lui et doit donner des frissons autant à ses nouveaux subordonnés qu'aux responsables politiques du tourisme et de la culture travaillant pour l'état. Même la gouverneure Yvonne Ortega a certainement eu du mal à avaler sa salive en l'entendant évoquer sans ambages les conséquences dramatiques de l'organisation de concerts géants dans la zone archéologique de Chichen Itza, Yucatan.

El antropologo Eduardo Lopez Calzada.
Photo INAH disponible le 27 octobre 2010 sur :
http://goo.gl/pIrS

Dans le quotidien en ligne Yucatan al minuto, Lopez Calzada est le premier dirigeant à reconnaître et à dénoncer publiquement la responsabilité des concerts de Placido Domingo, Sarah Brightman ou encore Elton John dans les dommages que connaît Chichen Itza depuis quelques années. Le journaliste qui traite l'information fait en revanche un mauvais procès d'intention en estimant que Lopez Calzada botte en touche en déclarant que l'autorisation finale venait du DF, et donc du très polémique Conseil National d'Archéologie (celui-là même qui avait juste proposé quelques recommendations lors de l'installation polémique d'un son et lumière à Teotihuacan en 2009). Ce genre de procès d'intention est malvenu dans la mesure où Lopez Calzada vient à peine de prendre ses fonctions et qu'il n'a en effet pas de pouvoir décisionnaire aussi important. Le fait d'impliquer les autorités fédérales de l'INAH montre à quel point l'aspect scientifique passe après l'aspect commercial et touristique.

D'autre part, Lopez Calzada estime nécessaire un retour au dialogue avec les représentants des commerçants et artisans vendant leurs marchandises à l'intérieur du site archéologique. Il a indiqué être en train de visiter les principaux sites placés sous sa responsabilité et avoir lu avec intérêt les différents rapports suite à la mort d'un travailleur lors de la construction des échafaudages nécessaire au concert d'Elton John (à ce titre, l'auteur de l'article se trompe d'artiste et parle de Sarah Brightman).

Alors est-ce seulement un effet d'annonces ou volonté réelle de préserver le patrimoine archéologique d'un état qui fournit une quantité non-négligeable de ressources et de devises pour le reste du pays ? Les prochains mois le diront.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...