Accéder au contenu principal

Dernières avancées sur le Projet Tlalocan

Une fois n'est pas coutume : c'est l'Agence France Presse qui rapporte l'avancée des fouilles du tunnel qui court sous la Pyramide adossée et celle du Serpent à plumes à Teotihuacan. Dans une dépêche visible sur Google News, on apprend que l'équipe de Sergio Gomez et Julie Gazzola avance lentement : 7 des 120 mètres ont pu être fouillés. Cette lenteur s'explique par la quantité incroyable de petits fragments d'artefacts de jade, de céramique ou d'os (60000 jusqu'à présent) mis au jour. Selon la même dépêche, pas moins de 300 tonnes ont été extraites du tunnel.

Il est évident qu'à ce rythme, le déblaiement du tunnel durera plusieurs années. Mais mieux vaut des fouilles scrupuleusement effectuées que bâclées. C'est en substance ce qu'a déclaré Jorge Zavala, collaborateur du projet Tlalocan. Il faudra donc attendre un bon moment pour savoir si l'hypothèse d'une tombe royale proposée par Gomez se vérifiera. D'ailleurs ce dernier ne semble plus focaliser son travail sur cette hypothèse. L'idée de percevoir le tunnel comme une recréation de l'inframonde est d'ailleurs plus intéressante : elle offrira certainement des informations nouvelles et des confirmations de ce qu'on connaît sur la perception mésoaméricaine de l'inframonde.

L'INAH n'a toujours pas réagi, ni proposé de bulletin sur le sujet. En revanche la chaîne française BFM a proposé un court reportage sur le projet Tlalocan : mais à aucun moment les journalistes ne reviennent sur les découvertes que nous mentionnons. Ils en sont restés à la découverte du tunnel, sans en préciser la date (2003, si je ne me trompe pas), ni le début des fouilles (entreprises l'année dernière). Pour une fois qu'on peut voir quelques informations d'archéologie (mexicaine qui plus est), on peut déplorer l'inexactitude de la presse généraliste.


La nouvelle n'a été que peu reprise par les médias mexicains. On peut en trouver une version espagnole dans le quotidien El Economista du 7 avril 2011.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des restes humains anciens découverts sur le site de la Morita, Nuevo León

Des archéologues ont mené des recherches dans la grotte préhistorique La Morita II, à Nuevo León, lors de la phase II et III de la saison de fouilles 2023-2024. Ils ont découvert des restes humains datant de 2 500 à 3 000 ans avant notre ère, accompagnés de fragments de vannerie, de textiles et de fibres, probablement issus du linceul qui les enveloppait.  Fouilles des phases II et III, La Morita, Nuevo León. Photo : Moisés Valadez, INAH. L'exploration, menée par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) et le Centre INAH Nuevo León, a également permis de trouver des ustensiles et des outils à usage domestique-rituel. Selon l'archéologue Moisés Valadez Moreno, les restes humains comprennent des phalanges, des métatarsiens, un cubitus, un humérus, plusieurs côtes et des dents, correspondant probablement à un bébé et deux adolescents en raison de la présence d'os de petite taille. Il est probable que les restes aient été délibérément démembrés et d...

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Guiengola : Une cité zapotèque révélée par le LiDAR

L'archéologie, cette quête passionnante du passé, se réinvente constamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd'hui, c'est le LiDAR (Light Detection and Ranging), une technologie de télédétection par laser, qui nous offre un aperçu fascinant d'une civilisation méconnue : les Zapotèques de la période Postclassique tardive (environ 1200-1521 après J.-C.). Le site de Guiengola, au sud-est de l'État d'Oaxaca au Mexique, a récemment révélé ses secrets grâce à cette technologie révolutionnaire.  Avant l'utilisation du LiDAR, Guiengola était un site archéologique peu connu, partiellement exploré par des méthodes traditionnelles. La végétation dense et le terrain accidenté rendaient les explorations difficiles et limitaient notre compréhension de ce qui pouvait se cacher sous la surface. Mais l'arrivée du LiDAR a changé la donne.  Fig. 1. Carte du site archéologique de Guiengola, Oaxaca. L'avantage du LiDAR est sa capacité à couvrir de vastes zon...