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Décès d'Ángel García Cook, figure de l'archéologie mexicaine moderne

À un peu plus de soixante dix-neuf ans, l'archéologue Ángel García Cook vient de tirer sa révérence samedi dernier, quelques mois après avoir reçu un hommage largement mérité. En octobre 2016, l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire lui avait rendu un hommage académique de plusieurs journée afin d'honorer sa longue et prolofique carrière. Après cinquante-six ans de carrière à l'INAH et plus de deux cents articles, livres et chapitres de livres, plus de cent cinquante conférences données dans tout le Mexique et l'étranger, García Cook gardait une grande humilité et estimait toujours qu'il était important que les professeurs expérimentés puissent enseigner aux nouvelles générations d'archéologues. C'est pour cette raison qu'il était enseignant à l'École Nationale d'Anthropologíe et d'Histoire depuis 1965.


Ángel García Cook, investigador emérito del INAH.
Foto Héctor Montaño INAH.
En línea el 29/01/2017
Sur le terrain, il participe à des projets très divers. Il fut particulièrement fier d'avoir pu intégrer le projet Tehuacan dirigé par l'américain Richard McNeish. C'est en effet à cette époque que furent retrouvées les plus anciennes restes de maïs domestiqué.




Au cours de ces presque six décennies passées à l'INAH, García Cook a rempli également de nombreuses fonctions administratives : chef du Département d'Archéologie, fondateur et directeur du Département d'Archéologie de Sauvetage, membre et président du Conseil National d'Archéologie, directeur du Département des Monuments préhispaniques. Tout ce temps et cette énergie déployée lui avaient permis de devenir professeur émérite de l'INAH en 2012.

Rien ne semblait a priori indiquer une telle trajectoire au sein de l'INAH. García Cook pensait étudier l'ingénierie civile. C'est en passant avec devant l'ancien siège de l'ENAH dans la rue Moneda, au centre de Mexico, qu'il fut encouragé par le directeur d'alors de s'inscrire en licence d'archéologie. Titulaire d'une maîtrise en sciences anthropologiques à l'UNAM, García Cook était également francophone : il avait notamment effectué des études en préhistoire et en géologie à l'Université de Bordeaux.




Depuis 1992, il passait des mois entiers à fouiller méthodiquement le site de Cantona, situe à la frontière entre les états de Puebla et Veracruz.




Il dégagea de nombreux terrains de jeux de balles, s'intéressa à la dynamique urbaine interne du site et réfléchir sur l'exploitation systématique de l'obsidienne présente dans un gisement tout proche.








Ces dernières années avaient été marquées par le sceau de la reconnaissance et des récompenses. C'est ainsi qu'en 2014 il reçut la médaille de l'UNESCO et qu'une chaire de l'Université Populaire Autonome de l'Etat de Puebla porta son nom. 



En 2015 lui fut remis le Pectoral de Juego de Pelota, en remerciement à ses 55 ans de service accomplis à l'INAH.

Nos pensées vont vers sa famille, particulièrement son fils, sa belle-fille et sa petite-fille. Akal au Prof. García Cook. Longue vie à son héritage scientifique.



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