En Allemagne, on ne se fait pas comprendre parce qu’ils ne connaissent pas d’autres langues. C’est un pays froid et sans intérêt. STOP aux préjugés! Découvrons deux petites perles germaniques : Aix-la-Chapelle et Trêves.
Prendre trois jours de repos en Allemagne en plein été peut paraître stupide dans la mesure où l'on recherche soleil et chaleur. Pourtant les villes allemandes les plus proches de Paris sont à la même distance que certains coins de Normandie ou de Bretagne (400 kms). Et contrairement à beaucoup d’idées reçues, l’Allemagne est un pays disposant d’un patrimoine architectural, culinaire, historique et culturel aussi marqué qu’en France.
Aix-la-Chapelle (Aachen) est certainement une ville des plus européennes qui soit puisqu’elle est située à une quarantaine de kilomètres de Liège (Belgique) et à une vingtaine de Maastricht (Pays-Bas). Elle est la capitale du Land de Rhénanie du nord-Westphalie. Mon idée de me rendre à Aix-la-Chapelle vient du fait qu’elle fut avec Noyon (dans l’Oise) une ville royale et impériale. Pépin le Bref et son fils Charlemagne furent couronnés dans ces deux villes.
Mais Charlemagne fit d’Aix-la-Chapelle sa ville de résidence principale et la capitale de son empire. Le général romain Granus l’avait fondée en 124 après Jésus-Christ parce qu’elle présentait des eaux thermales de première qualité (Aquis Grano, telle était son nom alors). Aujourd’hui encore, vous pouvez vous baigner et vous soigner aux Thermes de Charlemagne, très modernisées, cela va sans dire.
Les aménagements de Charlemagne sont encore très visibles. La cathédrale, calquée sur la Basilique de Ravenne en Italie, se compose d’une immense chapelle octogonale aux voûtes peintes et dorées du IX ème siècle. L’octogone symbolise l’union du cercle et du carré, du divin et de l’humain, du spirituel et du matériel. Dans les textes bibliques, le huitième devait être le jour de la venue de Dieu sur terre. En son centre, un immense chandelier de trois cents kilos reprend la forme de la couronne d'épines du Christ. Le style byzantin évoque la Grèce ou la Russie orthodoxe.

Adossée à la chapelle, une haute nef gothique comporte des vitraux anciens et contemporains. Deux immenses reliquaires en or sont protégés sous d’énormes vitres. Dans un bâtiment adossé à la cathédrale, l'on peut voir le trône de Charlemagne. Si vous souhaitez prendre des photos, il vous en coûtera deux euros à l’entrée. Certaines parties comme la nef et le trésor de Charlemagne sont visibles uniquement en suivant une des nombreuses visites guidées en allemand. Je n’ai malheureusement pas pu faire ce genre de visite (six euros environ à des horaires ponctuels).
L’autre monument imposant de la ville est le palais impérial, devenu aujourd’hui l’hôtel de ville ou Rathaus. Sur la place, s’élève une fontaine ornée en son sommet d’une statue en or représentant… Charlemagne. Il s’agit en fait d’une copie puisque l’original est conservée dans le Musée de l’hôtel de ville, dans la salle de couronnement des Empereurs du Saint Empire Romain Germanique.

Aix est une ville où il fait bon vivre. C’est la capitale allemande des pains d’épices : il en existe tellement ! En se plongeant au cœur du marché face à la mairie, on peut déguster les salami ou autres bratwürsten, sans parler des tartes aux myrtilles (Heidelbeerkuchen). Si vous vous égarez, les gens vous donneront un coup de main sans problème. Ils sont accueillants et beaucoup sont anglophones. Si comme moi, vous avez deux ou trois souvenirs de la langue de Goethe, n’hésitez pas à les utiliser : vos interlocuteurs seront ravis de voir vos efforts.
Pour rejoindre Trèves (Trier), il faut repasser par la Belgique et traverser les paysages sublimes des Ardennes. Le temps changeant fait défiler l’ombre des nuages sur les pentes couvertes de pins. Cent cinquante kilomètres séparent les deux villes.
Au premier abord, Trèves semble triste et industrielle. Mais son passé parle pour elle. Trèves fut en effet longtemps considérée comme une seconde Rome. La plus ancienne ville d’Allemagne fut fondée en 17 après Jésus-Christ sur les terres des Gaules Trévires et portait alors le nom de Augusta Treverorum.
Les ruines romaines qui sont parsemées au centre de la ville sont toutes inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme la cathédrale d’Aix d’ailleurs. Notons la Porta Nigra, unique exemple de porte d’entrée de ville antique en Europe. Par cette porte, on rejoignait la Basilique Constantin, aujourd’hui temple protestant, les thermes impériaux et enfin l’immense amphithéâtre.

La Porta Nigra nous amène vers une ruelle, dite rue des Juifs. Car Trêves n’est pas qu’une ville antique. Quelques inscriptions témoignent de l’ancienneté des lieux, très bien préservés. On y accède par un petit porche. La ruelle est vide de passants. Nous prenons le temps de la parcourir, accompagnés par le bruit des gouttes sur le parapluie.

Le centre-ville, bien que très fréquenté, nécessite une visite. D’abord parce qu’on voit s’y mêler des styles architecturaux. La cathédrale romane, massive, imposante et remplie de sculptures, de reliefs et de puttis Renaissance et Baroque. Contre elle s’adosse une autre nef de style purement gothique, couverte de peintures murales de style byzantin et de hauts vitraux. Une porte latérale donne accès à un grand cloître ou les futurs mariés viennent se faire photographier. L’endroit, copieusement fleuri et parsemé des tombes des anciens évêques, incite au recueillement, à la rêverie, à l’écriture où à la photographie.

Le marché est toujours situé au même endroit depuis le XIIème siècle. Sur la place homonyme, on remarque à peine l’entrée de l’église Saint Gangulphe, construite au milieu de hautes demeures à colombages et peintes. La porte poussée, on y retrouve tous les ornements classiques du baroque allemand : les peintures blanches sont relevées d’ors, de jaune, d’orange. Le silence y est présent, reposant.
C'est les yeux pleins d'étoiles et l'estomac bien rempli que nous regagnons la France en passant par le Luxembourg et ses campagnes verdoyantes. Quel dommage que le climat n'ait pas été plus clément !
Quelques liens et sites pour préparer votre visite des deux villes :
http://www.aachen.de/DE/tourismus_stadtinfo/aktuell/index.html
http://www.stadtpanoramen.de/trier/trier.html
http://redaktion.trier.de/praefectus/trier?tourist_fr
http://usnp.de/trierdailyphoto/
Prendre trois jours de repos en Allemagne en plein été peut paraître stupide dans la mesure où l'on recherche soleil et chaleur. Pourtant les villes allemandes les plus proches de Paris sont à la même distance que certains coins de Normandie ou de Bretagne (400 kms). Et contrairement à beaucoup d’idées reçues, l’Allemagne est un pays disposant d’un patrimoine architectural, culinaire, historique et culturel aussi marqué qu’en France.
Aix-la-Chapelle (Aachen) est certainement une ville des plus européennes qui soit puisqu’elle est située à une quarantaine de kilomètres de Liège (Belgique) et à une vingtaine de Maastricht (Pays-Bas). Elle est la capitale du Land de Rhénanie du nord-Westphalie. Mon idée de me rendre à Aix-la-Chapelle vient du fait qu’elle fut avec Noyon (dans l’Oise) une ville royale et impériale. Pépin le Bref et son fils Charlemagne furent couronnés dans ces deux villes.
Mais Charlemagne fit d’Aix-la-Chapelle sa ville de résidence principale et la capitale de son empire. Le général romain Granus l’avait fondée en 124 après Jésus-Christ parce qu’elle présentait des eaux thermales de première qualité (Aquis Grano, telle était son nom alors). Aujourd’hui encore, vous pouvez vous baigner et vous soigner aux Thermes de Charlemagne, très modernisées, cela va sans dire.
Les aménagements de Charlemagne sont encore très visibles. La cathédrale, calquée sur la Basilique de Ravenne en Italie, se compose d’une immense chapelle octogonale aux voûtes peintes et dorées du IX ème siècle. L’octogone symbolise l’union du cercle et du carré, du divin et de l’humain, du spirituel et du matériel. Dans les textes bibliques, le huitième devait être le jour de la venue de Dieu sur terre. En son centre, un immense chandelier de trois cents kilos reprend la forme de la couronne d'épines du Christ. Le style byzantin évoque la Grèce ou la Russie orthodoxe.


Cathédrale et voûte peinte , style byzantin.
Adossée à la chapelle, une haute nef gothique comporte des vitraux anciens et contemporains. Deux immenses reliquaires en or sont protégés sous d’énormes vitres. Dans un bâtiment adossé à la cathédrale, l'on peut voir le trône de Charlemagne. Si vous souhaitez prendre des photos, il vous en coûtera deux euros à l’entrée. Certaines parties comme la nef et le trésor de Charlemagne sont visibles uniquement en suivant une des nombreuses visites guidées en allemand. Je n’ai malheureusement pas pu faire ce genre de visite (six euros environ à des horaires ponctuels).
L’autre monument imposant de la ville est le palais impérial, devenu aujourd’hui l’hôtel de ville ou Rathaus. Sur la place, s’élève une fontaine ornée en son sommet d’une statue en or représentant… Charlemagne. Il s’agit en fait d’une copie puisque l’original est conservée dans le Musée de l’hôtel de ville, dans la salle de couronnement des Empereurs du Saint Empire Romain Germanique.


Rathaus, fontaine de Charlemagne et un petit resto intégré au Rathaus.
Aix est une ville où il fait bon vivre. C’est la capitale allemande des pains d’épices : il en existe tellement ! En se plongeant au cœur du marché face à la mairie, on peut déguster les salami ou autres bratwürsten, sans parler des tartes aux myrtilles (Heidelbeerkuchen). Si vous vous égarez, les gens vous donneront un coup de main sans problème. Ils sont accueillants et beaucoup sont anglophones. Si comme moi, vous avez deux ou trois souvenirs de la langue de Goethe, n’hésitez pas à les utiliser : vos interlocuteurs seront ravis de voir vos efforts.
Pour rejoindre Trèves (Trier), il faut repasser par la Belgique et traverser les paysages sublimes des Ardennes. Le temps changeant fait défiler l’ombre des nuages sur les pentes couvertes de pins. Cent cinquante kilomètres séparent les deux villes.
Au premier abord, Trèves semble triste et industrielle. Mais son passé parle pour elle. Trèves fut en effet longtemps considérée comme une seconde Rome. La plus ancienne ville d’Allemagne fut fondée en 17 après Jésus-Christ sur les terres des Gaules Trévires et portait alors le nom de Augusta Treverorum.
Les ruines romaines qui sont parsemées au centre de la ville sont toutes inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme la cathédrale d’Aix d’ailleurs. Notons la Porta Nigra, unique exemple de porte d’entrée de ville antique en Europe. Par cette porte, on rejoignait la Basilique Constantin, aujourd’hui temple protestant, les thermes impériaux et enfin l’immense amphithéâtre.


Porta Nigra ou Porte Noire et amphithéâtre romain de Trèves.
La Porta Nigra nous amène vers une ruelle, dite rue des Juifs. Car Trêves n’est pas qu’une ville antique. Quelques inscriptions témoignent de l’ancienneté des lieux, très bien préservés. On y accède par un petit porche. La ruelle est vide de passants. Nous prenons le temps de la parcourir, accompagnés par le bruit des gouttes sur le parapluie.


La rue des Juifs et la Cathédrale de Trèves.
Le centre-ville, bien que très fréquenté, nécessite une visite. D’abord parce qu’on voit s’y mêler des styles architecturaux. La cathédrale romane, massive, imposante et remplie de sculptures, de reliefs et de puttis Renaissance et Baroque. Contre elle s’adosse une autre nef de style purement gothique, couverte de peintures murales de style byzantin et de hauts vitraux. Une porte latérale donne accès à un grand cloître ou les futurs mariés viennent se faire photographier. L’endroit, copieusement fleuri et parsemé des tombes des anciens évêques, incite au recueillement, à la rêverie, à l’écriture où à la photographie.


Voûte de style Baroque allemand et cloître de la cathédrale de Trèves
Le marché est toujours situé au même endroit depuis le XIIème siècle. Sur la place homonyme, on remarque à peine l’entrée de l’église Saint Gangulphe, construite au milieu de hautes demeures à colombages et peintes. La porte poussée, on y retrouve tous les ornements classiques du baroque allemand : les peintures blanches sont relevées d’ors, de jaune, d’orange. Le silence y est présent, reposant.


Marktplatz et église Saint Gangulphe de Trèves.
C'est les yeux pleins d'étoiles et l'estomac bien rempli que nous regagnons la France en passant par le Luxembourg et ses campagnes verdoyantes. Quel dommage que le climat n'ait pas été plus clément !
Quelques liens et sites pour préparer votre visite des deux villes :
http://www.aachen.de/DE/tourismus_stadtinfo/aktuell/index.html
http://www.stadtpanoramen.de/trier/trier.html
http://redaktion.trier.de/praefectus/trier?tourist_fr
http://usnp.de/trierdailyphoto/
Commentaires