Accéder au contenu principal

La Reine rouge retourne chez elle

Le billet du jour n'a rien à voir avec une amante de pirate ou de pilote prussien durant la Première Guerre mondiale. Palenque est un site qui cache encore beaucoup de mystères à creuser, à analyser et à étudier. En 1994, une archéologue mexicaine, Fanny López Jímenez, pénètre dans une tombe située sous le Temple XIII. Les parois sont couverte d'un pigment rouge tenace et toxique: le cinabre. La nouvelle court rapidement à travers le monde et le président Salinas de Gortarí se rend sur place pour briller en public et accessoirement en savoir plus sur la découverte.
 
D'ailleurs les ossements des trois individus en sont également couverts. Dès lors s'engage une longue et minutieuse étude pour déterminer l'identité de l'occupante principale des lieux dont les os sont couverts d'une couche de cinabre épaisse de 3 mm. Les premiers examens de médecine légale entrepris par l'anthropologue Arturo Romano Pacheco ont lieu sur place. Il s'agit des restes deux femmes et d'un enfant, accompagnateurs de la femme au visage recouvert par les tesselles en jadéite d'un masque funéraire.
 
Rapidement décision est prise de rapatrier les restes dans un laboratoire de l'INAH situé dans une annexe du cloître de Sor Juana Inés de la Cruz, à Mexico. Pendant plus de 15 ans, Romano Pacheco s'attachera à déterminer l'âge de la défunte, ses liens de parenté avec d'autres personnages enterrés à Palenque, les maladies dont elle a pu souffrir. Dans un premier temps, l'hypothèse selon laquelle il s'agissait de la mère de Pakal a tenu le coup. Récemment elle a dû être abandonnée au profit de celle de l'épouse de Pakal: les inscriptions palencaines évoquent son décès survenu le 13 novembre 572. L'accompagnaient un enfant âgé de 7 à 12 ans et une femme de 20 à 30 ans, tous deux sacrifiés dans le but d'accompagner la reine défunte dans son voyage vers l'inframonde.

Le 15 juin dernier et sous escorte policière, l'INAH a décidé de renvoyer les restes de la Reine Rouge à Palenque, l'idée étant à terme de les replacer dans la tombe. Selon Emiliano Gallaga, l'opération s'avère trop risquée pour le moment: les conditions extrêmes de température et d'humiditpe ne sont pas optimales pour garantir leur conservation.

Pour en savoir, consultez le bulletin publié par l'INAH et le diaporama disponible ici.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...