Accéder au contenu principal

Le passé indigène par Alfredo López Austin et Leonardo López Luján

Il y a des classiques des études qui méritent d'être tranposés dans la langue de Molière. Car comme les Mexicains n'ont jamais douté de l'utilité de publier les ouvrages de Jacques Soustelle, de Guy Stresser-Péan, de Claude Baudez ou de Michel Graulich dans celles de Cervantés.

Dans le cas qui nous concerne, Le passé indigène fait figure d'un classique de la littérature américaniste. Déjà disponible depuis plusieurs années en anglais ou en italien, il est ENFIN disponible depuis le 15 juin dernier sur Amazon et fort logiquement en librairie. L'éditeur Les Belles Lettres, plus connu pour sa collection Budé de textes bilingues qui ont fait pâlir plus le porte-monnaie d'un étudiant latiniste et/ou hélléniste poursuit un effort entrepris avec la publication des Guides de civilisation Les Mayas par Claude Baudez en 2004 et Les Aztèques par Jacqueline de Durand-Forest en 2008.


Il y a plus d'une décennie, les éditions Maisonneuve et Larose avaient proposé une série de traductions d'ouvrage sur les Mayas à prix exhorbitant et surtout les fameux Paradis de brume d'Alfredo López Austin.

Preuve que l'ouvrage des anthropologues père et fils fait parler de lui, on pouvait récemment en écouter un compte-rendu sur France Inter.


Que pourrait donc trouver dans cet ouvrage contre la modique somme de 35 € ? Selon l'un des auteurs, il n'y aura pas de grandes différences avec l'original mexicain publié au Fondo de Cultura Económica et disponible pour 195 pesos (soit 12 € sans compter les frais de port).
Pour les curieux et amateurs du Mexique ancien qui ne parlent pas un traître mot d'espagnol, l'intérêt est tout trouvé. Pour les hispanophones, il est moindre. En tout cas il était nécessaire que les ouvrages de cette dynastie de chercheurs arrivent au public francophone. D'une part ils proposent un large spectre d'analyse, utilisant à la fois l'histoire, l'histoire de l'art, l'archéologie, l'anthropologie sociale, culturelle, physique, l'ethnohistoire. D'autre part ils couvrent plus de 30000 ans d'histoire sur un territoire vaste et varié, s'attachant à retrouver des points culturels communs à des ethnies très différentes, notamment sur le point de vue linguistique.

J'ai personnellement hâte de voir si les autres collaborations des López seront publiés en France dans les prochaines années, en particulier leur ouvrage référence sur le Grand Temple de Tenochtitlan, publié par l'INAH. Les seuls travaux d'Alfredo López Austin ont provoqué un avant et un après dans notre perception et notre connaissance de l'homo mesoamericanus.  Je pense notamment à Cuerpo humano e ideología ou Hombre dios. Son fils Leonardo n'est pas en reste: sa thèse sur la Maison des Aigles est l'exemple d'une analyse pluri et interdiscplinaire digne d'intérêt et relativement accessible pour le béotien que je suis.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Huey tlamatini Miguel León-Portilla

In cuicapicqui Ninonpehua, nihuelncuica ompa ye huitz Tollanitic,  nihuelicuica, otozcuepo, motoma xochitl Huel xiccaqui ye mocuic: cuicaichtequini ¿quen ticcuiz, noyol? Timotolinia yuhquin tlacuilolli huel titlani, huel xontlapalaqui at ahihuetzian timotolinia (León-Portilla, 2012, 148-159) On n'espérait pas entendre cette annonce dans les journaux télévisés mexicains, sur les réseaux sociaux, les pages de centres de recherches. Voilà plusieurs mois que Miguel León-Portilla était hospitalisé pour des soucis bronchopulmonaires et semblait se récupérer lentement, comme l'indiquait son épouse Ascención Hernández en mai dernier au quotidien Milenio . Finalement, le chercheur mexicain probablement le plus récompensé jusqu'à présent n'a pas résisté plus longtemps. Lire son CV sur le site de l'Instituto de Investigaciones Históricas vous permettra de vous faire une idée de son importance pour les sciences mexicaines. Réduir...

Inauguration de l'exposition Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor de Tenochtitlan

En 1958, un maçon visita l'ancien Musée national de la ville de Mexico pour faire don d'un masque préhispanique en bois qu'il avait trouvé lors d'un chantier dans le quartier de La Merced. Cependant, en retirant l'argile qui le recouvrait, le masque se brisa en deux et se désintégra complètement en raison de la perte d'humidité. Cette anecdote a été mentionnée par le directeur du Projet Templo Mayor (PTM), Leonardo López Luján, lors de l'inauguration de l'exposition "Insignias de los dioses. La madera en el Templo Mayor". Inauguration de l'exposition Insignias de los Dioses. Photo : Luis Gerardo Peña Torres, INAH. L'exposition temporaire a lieu au Musée du Templo Mayor à Mexico. Elle présente 145 pièces archéologiques qui illustrent les avancées de la conservation en ce qui concerne le bois d'origine archéologique. En 2008, la restauratrice Alejandra Alonso Olvera a introduit une technique japonaise consistant à remplacer progressiv...
Au cœur de la zone archéologique de Tulum, dans l'État de Quintana Roo, une équipe de chercheurs de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) a fait une découverte extraordinaire. Alors qu'ils travaillaient dans le cadre du Programme de Mejoramiento de Zona Arqueológicas (Promeza) sur des sondages préalables à un nouveau sentier pour les visiteurs, une entrée de grotte cachée derrière un rocher a été mise au jour.  Enterrements 6 et 9. Photo : Proyecto de investigación Promeza, Tulum / Jerónimo Aviles Olguin. La découverte de cette grotte, située à l'intérieur de la zone fortifiée de Tulum, a été le point de départ d'une exploration qui a révélé des éléments remarquables. Lors des travaux de dégagement pour aménager un nouveau sentier entre les bâtiments 21 et 25, l'équipe a identifié une entrée scellée par un énorme rocher. En retirant ce dernier, ils ont révélé l'entrée d'une cavité jusqu'alors inconnue. À l'intérieu...