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Une "cuisinière" préhispanique retrouvée à Xiuic, Yucatan

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Une équipe américano-mexicaine d’archéologues a annoncé la récente découverte d’objets qui nous plongent au cœur de la vie quotidienne du site yucatèque de Kiuic. Situé dans la région Puuc, Kiuic a été apparemment abandonné à la fin du Classique terminal, vers 850-900 de notre ère.

Dans un article publié dans le Journal of Archaeological Science, les archéologues Stephanie Simms, Francesco Berna de la Boston University et George Bey III, du College Milsaps et Tomas Gallareta Negron de l’INAH Yucatan, annoncent les résultats d’analyses effectués sur des boules de terre cuite mises au jour  . Pour être précis, le corpus étudié compte soixante-dix-sept balles complètes et quelques neuf cents fragments qui ont été mise au jour.

Cette découverte n’est pas aussi spectaculaire qu’un masque de jadéite ou une offrande de temple. Mais elle n’en demeure pas moins essentielle pour comprendre le quotidien maya à cette époque, notamment sur la manière dont les anciens Mayas procédaient leurs aliments avant de les consommer.

Mais comment être sûr que ces boules en terre cuite n’avaient pas une autre fonction ? L’archéologue tabasqueña Miriam Gallegos rappelle sur le réseau social Facebook que des sphères semblables avaient été découvertes près de Comalli : il semblerait qu’elles aient été utilisées comme des poids pour lester des filets de pêche en eau douce.

Cependant, selon l’archéologue Charles Kolb, les boules en terre cuite de Kiuic comptent des traces successives d’exposition au feu mais également des traces microscopiques de maïs, d’haricot et de courge. La céramique utilisée a été produite localement et a une ancienneté de plus de mille ans. Les sphères étaient chauffées sur des braises avant d’être plongées dans des récipients qui contenaient les aliments devant être consommés.

L’archéologue Simms propose un processus un peu plus complexe mais encore observable dans certaines villages mayas modernes. Après creusé un trou dans le sol, on dispose les pierres ou les sphères au fond. On élabore un feu au moyen de branches au-dessus de manière à ce que les braises tombent sur les pierres. Ensuite les fruits ou les paquets de nourritures sont enroulés dans du maïs et couverts de terre. Après une heure, on peut découvrir les aliments et les consommer.

Pour sa part le mayiste Justin Kerr, dans une participation publiée sur le groupe Aztlan, rappelle l’existence d’un comal et de trois sphères en calcaire travaillé et gravé. Ils faisaient partie d’une offrande retrouvée près des restes d’une femme. Ces trois préalablement chauffées servaient de support au comal qui étaient utilisé pour cuire les aliments.

Références bibliographiques :
Simms, Stephanie R1; Parker, Evan2; Bey, George J3; Negrón, Tomás Gallareta, “Evidence from Escalera al Cielo: Abandonment of a Terminal Classic Puuc Maya hill complex in Yucatán, Mexico”. In Journal of Field Archaeology, Volume 37, Numéro 4, November 2012 , Maney Publishing, pp. 270-288(19)

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