D'habitude, un résumé critique de la publication grand public de l'INAH vous est proposé tous les deux mois. Cette fois-ci, la livraison a un peu tardé et j'ai dû me plaindre auprès de l'éditeur pour obtenir un numéro qui est disponible depuis début mars ! C'est très frustrant de prendre un abonnement et de constater qu'on reçoit ce qui est dû alors que (presque) tous les spécialistes l'ont déjà lu. Il suffit donc juste de prendre son mal en patience.
Trêve de plaintes et autres récriminations contre l'entreprise de logistique qui ne fait pas son boulot. Passons aux choses sérieuses !
On commence par une présentation rapide du Manuscrit de Glasgow, également appelé Description de la Ville et de la Province de Cholula. Xavier Noguez revient notamment sur l'histoire mouvementé de ce qui est en fait une réponse à un questionnaire envoyé par la royauté espagnole sur ses nouvelles colonies entre les années 1581 et 1585
Suit une présentation des travaux de repérage et de cartographie effectués sur le site maya de Noh Kah, situé à la frontière mexicano-bélizaine. Javier López Camacho, Araceli Vázquez Villegas et Luis Antonio Torres Díaz exposent les intérêts des fouilles qui y seront prochainement entreprises.
Des Mayas il est encore questions dans cet article signé Kai Delvendahl et Nikolai Grube : ils résument les fouilles fructueuses sur le site campechain d'Uxul : elles ont permis de mettre au jour la tombe inviolée d'un prince dans ce qui était probablement un ancien palais. L'individu a pu être identifié grâce â un jeu de vases cérémoniels qui portent son titre et son nom.
Mayas, troisième épisode, avec le rapport de Luis Alberto Martos López sur la très polémique identification d'un complexe théâtral sur le site chiapanèque de Plan de Ayutla que nous avions rapporté dans ce carnet.
L'historienne des religions Yolotl González Torres nous propose un article d'anthropologie comparée des religions en mettant en parallèle les rateliers de crânes propres à la culture mexica et les tours de têtes décollées en Inde, souvent au motif d'impressionner les peuples conquis.
L'article ethnologique est l'oeuvre d'Yesenia Peña Sánchez : elle expose l'importance des serpents dans le culture hñähñü de la Vallée du Mezquital. Après avoir présenté les principales espèces d'ophidiens dans cette région de l'état Hidalgo, elle décrit les usages médicaux, alimentaires et artisanaux qu'en font les focaux. Elle rapporte quelques légendes en rapport avec le serpent et évoque l'importance du serpent dans la vie sexuelle des locaux.
Dans la série Légendes urbaines, Eduardo Matos nous propose une petite réflexion sur le sacrifice lié au jeu de balle, rétablissant certaines vérités scientifiques sur la mise à mort des perdants et non des vainqueurs du jeu. C'est l'occasion de revenir sur la grande diffusion du jeu de balles mais également l'incroyable quantité de variables et de variantes le définissant.
Parlons du gros morceau de ce numéro 120 : l'agriculture en Mésoamérique. C'est d'ailleurs par un article homonyme que Matos Moctezuma expose rapidement le thème en s'attardant sur l'importance du calendrier agricole qui régissait la vie de bon nombres de peuples mésoaméricains. D'autre part, l'auteur se demane comment était réparties les terres arables.
De son côté Emily Mc Clung de Tapia revient sur les origines de l'agriculture : elle montre l'intérêt de la paléobotanique pour définir les concepts de sédentarisation, domestication et agriculture en Mésoamérique de manière générale.
Aurora Montúfar, spécialiste en archéobotanique, revient sur le lent processus de domestication des plantes par les groupes de chasseurs-cueilleurs qui ont permis leur culture à des niveaux et à des volumes toujours plus importants. Elle s'intéresse non seulement au maïs, mais aussi au haricot et à la courge. Elle prend également en compte le coton, la chia, la tomate et évoque rapidement leur présence dans des offrandes.
Suit un travail de Teresa Rojas Rabiela sur les différentes techniques agricoles mises en place en Mésoamérique. En prenant en compte la diversité environnementale et la richesse biologique de cette suprarégion, elle revient sur une agriculture essentiellement manuelle, fonctionnant sans animal de trait pour les labours mais capable pourtant de modifer son environnement en construisant des terrasses ou des monticules, proposant des techniques d'irrigation parfois très élaborées.
Passons à un aspect davantage religieux et rituel avec l'article de Johanna Broda sur les rites et divinités du cycle agricole. L'auteur explique comment le calendrier mexica des fêtes fut réadapté par son équivalent catholique au moment de la Conquête.
Un dernier article de Teresa Rojas Rabiela expose les adaptations et l'évolution de l'agriculture mésoaméricaine au contact des Espagnols, notamment par l'introduction des animaux, des machines et des outils. Elle évoque le retour de balancier dont ont bénéficié les conquérants en cultivant les plantes de Nouvelle-Espagne et en les introduisant en Europe.
Reste désormais à attendre le prochain numéro qui marquera le vingtième anniversaire d'Arqueología mexicana.
Trêve de plaintes et autres récriminations contre l'entreprise de logistique qui ne fait pas son boulot. Passons aux choses sérieuses !
On commence par une présentation rapide du Manuscrit de Glasgow, également appelé Description de la Ville et de la Province de Cholula. Xavier Noguez revient notamment sur l'histoire mouvementé de ce qui est en fait une réponse à un questionnaire envoyé par la royauté espagnole sur ses nouvelles colonies entre les années 1581 et 1585
Suit une présentation des travaux de repérage et de cartographie effectués sur le site maya de Noh Kah, situé à la frontière mexicano-bélizaine. Javier López Camacho, Araceli Vázquez Villegas et Luis Antonio Torres Díaz exposent les intérêts des fouilles qui y seront prochainement entreprises.
Des Mayas il est encore questions dans cet article signé Kai Delvendahl et Nikolai Grube : ils résument les fouilles fructueuses sur le site campechain d'Uxul : elles ont permis de mettre au jour la tombe inviolée d'un prince dans ce qui était probablement un ancien palais. L'individu a pu être identifié grâce â un jeu de vases cérémoniels qui portent son titre et son nom.
Mayas, troisième épisode, avec le rapport de Luis Alberto Martos López sur la très polémique identification d'un complexe théâtral sur le site chiapanèque de Plan de Ayutla que nous avions rapporté dans ce carnet.
L'historienne des religions Yolotl González Torres nous propose un article d'anthropologie comparée des religions en mettant en parallèle les rateliers de crânes propres à la culture mexica et les tours de têtes décollées en Inde, souvent au motif d'impressionner les peuples conquis.
L'article ethnologique est l'oeuvre d'Yesenia Peña Sánchez : elle expose l'importance des serpents dans le culture hñähñü de la Vallée du Mezquital. Après avoir présenté les principales espèces d'ophidiens dans cette région de l'état Hidalgo, elle décrit les usages médicaux, alimentaires et artisanaux qu'en font les focaux. Elle rapporte quelques légendes en rapport avec le serpent et évoque l'importance du serpent dans la vie sexuelle des locaux.
Dans la série Légendes urbaines, Eduardo Matos nous propose une petite réflexion sur le sacrifice lié au jeu de balle, rétablissant certaines vérités scientifiques sur la mise à mort des perdants et non des vainqueurs du jeu. C'est l'occasion de revenir sur la grande diffusion du jeu de balles mais également l'incroyable quantité de variables et de variantes le définissant.
Parlons du gros morceau de ce numéro 120 : l'agriculture en Mésoamérique. C'est d'ailleurs par un article homonyme que Matos Moctezuma expose rapidement le thème en s'attardant sur l'importance du calendrier agricole qui régissait la vie de bon nombres de peuples mésoaméricains. D'autre part, l'auteur se demane comment était réparties les terres arables.
De son côté Emily Mc Clung de Tapia revient sur les origines de l'agriculture : elle montre l'intérêt de la paléobotanique pour définir les concepts de sédentarisation, domestication et agriculture en Mésoamérique de manière générale.
Aurora Montúfar, spécialiste en archéobotanique, revient sur le lent processus de domestication des plantes par les groupes de chasseurs-cueilleurs qui ont permis leur culture à des niveaux et à des volumes toujours plus importants. Elle s'intéresse non seulement au maïs, mais aussi au haricot et à la courge. Elle prend également en compte le coton, la chia, la tomate et évoque rapidement leur présence dans des offrandes.
Suit un travail de Teresa Rojas Rabiela sur les différentes techniques agricoles mises en place en Mésoamérique. En prenant en compte la diversité environnementale et la richesse biologique de cette suprarégion, elle revient sur une agriculture essentiellement manuelle, fonctionnant sans animal de trait pour les labours mais capable pourtant de modifer son environnement en construisant des terrasses ou des monticules, proposant des techniques d'irrigation parfois très élaborées.
Passons à un aspect davantage religieux et rituel avec l'article de Johanna Broda sur les rites et divinités du cycle agricole. L'auteur explique comment le calendrier mexica des fêtes fut réadapté par son équivalent catholique au moment de la Conquête.
Un dernier article de Teresa Rojas Rabiela expose les adaptations et l'évolution de l'agriculture mésoaméricaine au contact des Espagnols, notamment par l'introduction des animaux, des machines et des outils. Elle évoque le retour de balancier dont ont bénéficié les conquérants en cultivant les plantes de Nouvelle-Espagne et en les introduisant en Europe.
Reste désormais à attendre le prochain numéro qui marquera le vingtième anniversaire d'Arqueología mexicana.
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