Dans le cadre du VII Coloquio de arqueología qui se tient depuis le 27 août dernier au Musée du Templo Mayor, l'archéologue Luis Alberto Martos a présenté l'avancée des fouilles sur le site chiapanèque de Plan de Ayutla, Sak T’zi’ selon son glyphe-emblème. Sa conférence a été résumée et présentée sur le site de l'INAH.
L'annonce faite lors de sa présentation a de quoi surprendre : un "théâtre" a été retrouvé par des archéologues de l'INAH sur l'Acropole nord de Plan de Ayutla.
Lors de son exposé, Martos est notamment revenu sur les cas de théâtre découverts par le passé dans différentes cités mayas depuis le Classique comme Tikal, au Guatemala; Chinkultic, au Chiapas; Pechal, Peor es Nada et Edzná au Campeche. Il cite également la Relación de las Cosas de Yucatán de Diego de Landa selon lequel les locaux utilisaient la Plateforme des Aigles et des Jaguars et celle de Vénus pour effectuer des danses. Martos a rappelé enfin que ce type de construction est étudié depuis 1985 par Armando García Gutiérrez et plus récemment par Takeshi Inomata, archéologue de l'University of Arizona.
Le "théâtre" maya partagerait certains éléments avec le nôtre qui trouve ses origines dans l'Antiquité gréco-romaine. La représentation théâtrale est avant tout motivée religieusement. Dans le cadre de Plan de Ayutla, l'espace scénique a été aménagé à partir d'un palais qui existait préalablement (entre 250 et 550 de notre ère). Une cour intérieure a vu une de ses façades, longue de 8 m, abattue afin de créer l'espace et l'acoustique nécessaires aux représentations. Puis une plateforme à trois marches encadrées par deux rampes a été élevée.
Cet emplacement limite sérieusement la quantité de spectateurs : Martos estime qu'elle ne pouvait en accueillir plus de 120. Si on considère sa position en haut de l'acropole, à 42 m au-dessus du niveau des places du site, il est presque évident que les représentations proposées étaient réservés à une élite.
Aux abords du théâtre, plusieurs artefacts ont été retrouvés et semblent confirmer la fonction de l'édicule : des ocarinas et des sifflets figurent notamment parmi les trouvailles. Des sculptures en stuc représentant un captif et des divinités du maïs, du soleil, et une chauve-souris faisaient probablement partie des éléments qui pouvaient représenter l'humiliation d'un seigneur capturé au combat.
Rappelons que Sak Tz'i a connu une occupation continue depuis 150 avant J.-C à 1100 de notre ère, fait suffisamment rare pour être souligné.
Pour en savoir plus sur cette annonce, consultez la note en espagnol publiée sur le site de l'INAH et le diaporama suivant.
[Mise à jour du 30/09/2012. Le Dr Miguel Rivera Dorado, professeur à l'Universidad Complutense de Madrid a émis de sérieux doutes sur cette découverte. Sa réflexion, présentée sur son carnet, porte autant sur le terme grec utilisé pour qualifier un espace architectural que sur le manque de véritables indices archéologiques qui corroboreraient son utilisation.]
L'annonce faite lors de sa présentation a de quoi surprendre : un "théâtre" a été retrouvé par des archéologues de l'INAH sur l'Acropole nord de Plan de Ayutla.
Lors de son exposé, Martos est notamment revenu sur les cas de théâtre découverts par le passé dans différentes cités mayas depuis le Classique comme Tikal, au Guatemala; Chinkultic, au Chiapas; Pechal, Peor es Nada et Edzná au Campeche. Il cite également la Relación de las Cosas de Yucatán de Diego de Landa selon lequel les locaux utilisaient la Plateforme des Aigles et des Jaguars et celle de Vénus pour effectuer des danses. Martos a rappelé enfin que ce type de construction est étudié depuis 1985 par Armando García Gutiérrez et plus récemment par Takeshi Inomata, archéologue de l'University of Arizona.
Le "théâtre" maya partagerait certains éléments avec le nôtre qui trouve ses origines dans l'Antiquité gréco-romaine. La représentation théâtrale est avant tout motivée religieusement. Dans le cadre de Plan de Ayutla, l'espace scénique a été aménagé à partir d'un palais qui existait préalablement (entre 250 et 550 de notre ère). Une cour intérieure a vu une de ses façades, longue de 8 m, abattue afin de créer l'espace et l'acoustique nécessaires aux représentations. Puis une plateforme à trois marches encadrées par deux rampes a été élevée.
Cet emplacement limite sérieusement la quantité de spectateurs : Martos estime qu'elle ne pouvait en accueillir plus de 120. Si on considère sa position en haut de l'acropole, à 42 m au-dessus du niveau des places du site, il est presque évident que les représentations proposées étaient réservés à une élite.
Aux abords du théâtre, plusieurs artefacts ont été retrouvés et semblent confirmer la fonction de l'édicule : des ocarinas et des sifflets figurent notamment parmi les trouvailles. Des sculptures en stuc représentant un captif et des divinités du maïs, du soleil, et une chauve-souris faisaient probablement partie des éléments qui pouvaient représenter l'humiliation d'un seigneur capturé au combat.
Rappelons que Sak Tz'i a connu une occupation continue depuis 150 avant J.-C à 1100 de notre ère, fait suffisamment rare pour être souligné.
Pour en savoir plus sur cette annonce, consultez la note en espagnol publiée sur le site de l'INAH et le diaporama suivant.
[Mise à jour du 30/09/2012. Le Dr Miguel Rivera Dorado, professeur à l'Universidad Complutense de Madrid a émis de sérieux doutes sur cette découverte. Sa réflexion, présentée sur son carnet, porte autant sur le terme grec utilisé pour qualifier un espace architectural que sur le manque de véritables indices archéologiques qui corroboreraient son utilisation.]
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