La revue de divulgation publiée par l'INAH propose un nouveau catalogue visuel pour le bimestre octobre-novembre. Cette fois-ci il s'agit de redécouvrir le patrimoine mexicain et mexica surtout à travers sa réutilisation dans différents domaines comme le cinéma, le théâtre, la publicité, la philatélie, la numismatique, le tatouage, l'art urbain (1).
L'ensemble est précédé d'un texte rédigé par Eduardo Matos Moctezuma, membre du Colegio de México et chercheur émérite de l'INAH. Au-delà de certains aspects comiques de bon goût, frôlant parfois l’espièglerie, on notera la dénonciation féroce de certains abus commis contre le patrimoine mexicain, y compris par les propres gouvernements à niveau local ou fédéral.
L'archéologue mexicain revient entre autres sur l'abus généralisé et la mauvaise utilisation de l'adjectif "aztèque", appliqué pour désigner tout et n'importe quoi. De la même il regrette l'usage fallacieux de fin du monde et des extraterrestres fait par le secrétariat au tourisme pour promouvoir le Mexique.
C'est ainsi que Matos revient sans ambages sur le pillage et les collections privées, les spectacles son et lumière qui ont fleuri ou voulu fleurir ici et là sur le territoire, notamment à Teotihuacán sous la pression du président élu Enrique Peña Nieto, alors gouverneur de l'État de Mexico. Il dénonce vertement les processions de touristes dans les zones archéologiques lors des équinoxes et solstices pour "recharger leur batterie", sans qu'aucun élément archéologique n'ait corroboré de telles pratiques à l'époque préhispanique. Il fustige aussi les danses et rituels curatifs effectués près du Templo Mayor, résultats d'interprétations modernes et complètement infondées: on ignore tout en effet des rythmes, durées et chorégraphies utilisés au moment du contact.
Dernier point de son argumentaire : l'utilisation impropre des musées et sites archéologiques. Sans donner d'exemples concrets, Matos fait référence implicitement aux dîners privés organisés au Museo Nacional de Antropología, aux concerts de Chichen Itza ou à la construction de bâtiments modernes sur des vestiges préhispaniques sans qu'il y ait eu une recherche et une restauration préalable comme l'exige la loi mexicaine. Il s'agit d'une mise au point juste et nécessaire.
On pourra regretter la couverture réduite des abus commis contre le patrimoine mexicain. En effet, le catalogue met en exergue presque exclusivement le patrimoine mexica postclassique et appelle nécessairement à une considération plus vaste de cette problématique dénoncé par l'auteur de Vida y muerte al hilo de la obsidiana. Regrettable également est l'absence de mise à jour du site officiel de la revue suite à la publication de cette revue, il y a maintenant trois semaines.
(1) Dans ce dernier ensemble, on peut regrouper l'architecture, les monuments civiques, les peintures murales, les noms de rue et les graffiti.
L'ensemble est précédé d'un texte rédigé par Eduardo Matos Moctezuma, membre du Colegio de México et chercheur émérite de l'INAH. Au-delà de certains aspects comiques de bon goût, frôlant parfois l’espièglerie, on notera la dénonciation féroce de certains abus commis contre le patrimoine mexicain, y compris par les propres gouvernements à niveau local ou fédéral.
L'archéologue mexicain revient entre autres sur l'abus généralisé et la mauvaise utilisation de l'adjectif "aztèque", appliqué pour désigner tout et n'importe quoi. De la même il regrette l'usage fallacieux de fin du monde et des extraterrestres fait par le secrétariat au tourisme pour promouvoir le Mexique.
C'est ainsi que Matos revient sans ambages sur le pillage et les collections privées, les spectacles son et lumière qui ont fleuri ou voulu fleurir ici et là sur le territoire, notamment à Teotihuacán sous la pression du président élu Enrique Peña Nieto, alors gouverneur de l'État de Mexico. Il dénonce vertement les processions de touristes dans les zones archéologiques lors des équinoxes et solstices pour "recharger leur batterie", sans qu'aucun élément archéologique n'ait corroboré de telles pratiques à l'époque préhispanique. Il fustige aussi les danses et rituels curatifs effectués près du Templo Mayor, résultats d'interprétations modernes et complètement infondées: on ignore tout en effet des rythmes, durées et chorégraphies utilisés au moment du contact.
Dernier point de son argumentaire : l'utilisation impropre des musées et sites archéologiques. Sans donner d'exemples concrets, Matos fait référence implicitement aux dîners privés organisés au Museo Nacional de Antropología, aux concerts de Chichen Itza ou à la construction de bâtiments modernes sur des vestiges préhispaniques sans qu'il y ait eu une recherche et une restauration préalable comme l'exige la loi mexicaine. Il s'agit d'une mise au point juste et nécessaire.
On pourra regretter la couverture réduite des abus commis contre le patrimoine mexicain. En effet, le catalogue met en exergue presque exclusivement le patrimoine mexica postclassique et appelle nécessairement à une considération plus vaste de cette problématique dénoncé par l'auteur de Vida y muerte al hilo de la obsidiana. Regrettable également est l'absence de mise à jour du site officiel de la revue suite à la publication de cette revue, il y a maintenant trois semaines.
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